Les statistiques sont (un peu) comme la vie. Quand elles sont bien faites, comme les galettes, avec du beurre dedans, on peut y lire les accidents, les ruptures ou les continuités. 2020 voit plusieurs changements notables et notoires. Comme tout un chacun, je me suis pris les confinements en pleine face, pour rester poli. J'y ai ajouté les conséquences de mes problèmes de santé de l'an passé accentuant les précédents et marquant un tournant sur lequel il est plus que probable que le temps ne pourra revenir.

Je n'ai pas changé les catégories, pour permettre les comparaisons sur le long terme, bien que deux d'entre elles soient devenues inopérantes. Ces absences sont significatives.

Les sorties sont classées en cinq types (catégories), la ville ne figure pas dans tous les graphes :

• les randos FFCT regroupent les sorties avec le club de la Fédération française de cyclotourisme dont je suis membre ;
• les voyages sont également désignés comme VI (voyages itinérants), par habitude, car je fais des étoiles autour d'un point fixe faute d'être encore capable de monter et démonter une tente ;
• les journées groupe sont des sorties à la journée avec un petit groupe amical, où le pique-nique est de rigueur à midi et le café fréquent,
• les journées solo sont des sorties en solitaire, parfois à la journée, parfois sur une demi-journée ;

J'ai maintenu plusieurs éléments de bilan sur la base des kilomètres accomplis. L'unité "kilomètre" est celle traditionnellement utilisée par les cyclistes. Elle aussi permet les comparaisons sur les moyen et long terme. Au quotidien, et d'autant plus avec l'abaissement de la vitesse, l'unité "temps" devient plus significative.

Les sorties en ville, sensu stricto, sont de moins en moins nombreuses (78 km au total en 2020). Néanmoins, vivant en centre-ville, toute sortie de cette ville suppose d'y entrer et d'en sortir, soit au bas mot de 15 à 20 km en zone urbaine. Les sorties se raccourcissant, je sors moins de la zone urbaine. J'ai la chance d'habiter une ville où les aménagements cyclables sont conséquents, et en augmentation. Ainsi, de manière un peu paradoxale, les sorties en ville ont presque disparu, alors que j'accomplis la grande majorité de mes kilomètres à vélo en ville.

1. Les sorties de l'année 2020

L'ordre chronologique montre l'interruption du premier confinement, et les petites sorties fréquentes du second. La progression du début d'année n'a pas été interrompue par la première saison du confinement, la droite continuant de manière presque identique malgré le trou.

Sur l'écran d'un ordinateur, on peut agrandir les graphes en cliquant dessus.

La prédominance des sorties en solo est causée autant par l'interdiction des sorties en groupe pour cause de mesures sanitaires que par la difficulté par moments à effectuer des sorties avec d'autres cyclistes, malgré l'assistance.

Ci-dessous la vitesse moyenne annuelle hors arrêts avec un vélo à assistance électrique. Heureusement, j'ai de bons freins... La vitesse en ville est très basse car je ne bouscule pas les piétons dans les rues où ils sont prioritaires. Les cyclistes immatures et agressifs m'insupportent.

2. L'année 2020 par rapport aux précédentes

2.1 par mois

Dans la force de l'âge, les évènements familiaux et professionnels, pour un cycliste assidu, sont les principaux éléments de variation d'une année à l'autre. Ces variations sont assez limitées. En ce temps-là, et c'est sans lien avec un conte de fées, les courbes mensuelles avaient une régularité gaussienne et étaient donc on ne peut plus normales. Les voyages de l'été, principalement au mois d'août, provoquaient l'augmentation des durées, des kilomètres et des sorties aux beaux jours, et l'arrivée du temps plus incertain une diminution en fin d'année civile. Le besoin de réentrainement voyait une progression depuis janvier, avec des kilométrages de plus en plus allongés, culminant en mai et juin avec les brevets longue distance. 

Ce mouvement très général demeure certes à peu près valable. Il est cependant passablement accidenté par les évènements de santé, tant pour le nombre de sorties, leurs durées, et leur fréquence par mois, que pour ces même données considérées par année. Quand il fait beau, je pédale plus. Quand je me porte moins bien, je pédale moins. Ecco comme diraient nos amis italiens. Les évènements sanitaires aidant, la belle régularité antérieure est encore davantage mise à mal. 18 sorties en novembre 2020, c'est un accident statistique. La raison est claire : beaucoup de sorties courtes car à durée et kilométrage limités par la loi, et un beau temps comme jamais pendant cet automne.

2.2 par an

Sur onze ans, j'observe une limitation du fait d'occupations professionnelles et d'une santé qui se dégradait au cours du premier tiers de la période, avant une retraite et une bonne reprise malheureusement freinée par un accident de santé.

Evolution des types de pratiques sur quatre ans.

Faire du vélo paraît prendre un peu de temps.Mais pas tant que ça en proportion, entre 3 et 6% du temps. Quoique, il faudrait ajouter le temps passé à chercher, des accessoires, des procédés, des idées, des parcours, à échanger avec les ami-e-s à propos de tout ça, à préparer les sorties, les pique-nique, recharger les batteries, auxquels s'joutent les temps d'atelier, d'entretien, de nettoyage... Le temps de selle ne rend compte que d'une partie de la durée totale occupée par le vélo et ce qui tourne autour. Quand on aime, on compte mal, ou avec mauvaise foi.

3. Mes actuels vélos à électrons

3.1 Les Fahrradfang 1 et 2

Un Fahrradfang est un vélo Fahrradmanufaktur T-300 à cadre acier complètement équipé et accessoirisé (lumière, porte-bagages, garde-boue, cintre papillon, freins hydrauliques...) avec l'ajout d'un moteur central Bafang BBS 02 de 500 W de puissance maximale continue (ou directement chez Ali Baba en se débrouillant de la programmation, des câbles, du montage et en oubliant la garantie et le SAV). J'en ai deux, l'un à cadre trapèze ("homme") et l'autre à cadre mixte. 

Le Fahrradfang numéro 2 près de l'écluse de la percée de Buzay entre fleuve et canal latéral de la Basse Loire.

Le numéro 1, plus de 25000 km au compteur et zéro problème, sur la piste cyclable de la M42 entre Nantes et Orvault.

3.2 Evaluation de l'autonomie : la méthode à Michel

La méthode que j'ai adoptée pour évaluer l'autonomie que m'autorisent les batteries de mes bécances est celle suggérée par mon camarade Michel. On mesure le voltage au départ, en général proche de 42 volts pour une batterie de 36 volts nominal, et à l'arrivée. Connaissant le voltage de coupure du système, on peut calculer en fonction de la dépense et du reste dans le réservoir combien de kilomètres on peut faire en tout. J'ai deux batteries, une de 17,5 Ah (soit 630 watts-heure sous 36 volts) et l'autre de 24.5 Ah (soit 882 watts-heure sous 36 volts). Pour les parcours que je fais maintenant, ça fait des batteries assez lourdes et volumineuses, que je mets dans une sacoche avec de la mousse pour ne pas les choquer. En ville, j'ai une batterie bien plus légère, de 8 Ah, bien suffisante pour faire quelques kilomètres. 

En résumé, ma "petite" batterie me permettrait de faire environ 115 km, et ma "grosse" 155 km. L'autonomie théorique de la petite varie de 84 à 134 km, et celle de la grosse de 125 à 215 km. Ces variations ne sont pas surprenantes tant les conditions sont variables et ce qui est demandé au moteur différent d'une sortie à l'autre. 

Les relevés font apparaître, avec une allure très modérée, 13 à 15 km/h en moyenne sur un terrain peu vallonné, sans différence notable entre les deux vélos dont les programmations de contrôleur sont très proches, les deux étant des moteurs pédaliers Bafang BBS02 500 Watts nominal, l'un série A, l'autre série B :  

• pour la batterie de 17,5 Ah une autonomie moyenne théorique de l'ordre de 110 km. Elle pourrait bien être plus basse en réalité car cette batterie commence à avoir de l'âge et son voltage pourrait décliner en fin de décharge.

• pour la batterie de 24.5 Ah, une autonomie moyenne théorique de l'ordre de 155 km. C'est beaucoup plus que nécessaire. J'avais acquis cette grosse boite du temps où j'allais camper à 100 km avec un vélo chargé comme une mule.

Amsterdam Air, marchand de vélos régional qui vend sur internet et dispose d'un réseau d'ateliers partenaires un peu partout en France, propose le tableau suivant qui me paraît crédible pour divers types de cycles à assistance électrique. D'autres assembleurs de batteries pour vélos à pédalage assisté donnent des fourchettes du même ordre, comme Declic Eco, Cycloboost, Ozo-Electric, etc.

 

Il existe aussi des artisans locaux qui ne demandent qu'à travailler. Par exemple près d'ici Beebike ou l'Atelier du Poupoupidou. Ces artisans locaux savent monter un moteur. Tous ne font pas d'entretien ni de réparation y compris sur les moteurs qu'ils vendent. Tous ne sont pas compétents en batteries. D'autres artisans ne font que des batteries.

retour à l'accueil de Déjà un voyage