A partir du 28 novembre 2020, la situation évolue. Le rayon autorisé autour du canapé est de 20 km et la durée maximale pour une sortie d'aération est portée à trois heures. C'est bien mieux. Les interférences sociales comme dit la novlangue ("groupe" en français) demeurent interdites au-delà des personnes vivant dans le même logement, ce qui me semble logique. La paperasserie liberticide témoin du génie français de la bureaucratie tracassière demeure en vigueur ("attestation" en novlangue). Les français seraient un des peuples les plus méfiants à l'égard de ses dirigeants. Il est bien possible que les dirigeants français soient parmi les plus méfiants à l'égard du peuple.
Nous avons bien sûr reconnu un contrôle dans le Grand Duché. Là où les policiers ont de l'humour (ou pas).
Il y a plusieurs façons de ne pas dépasser le rayon d'un (vingt) kilomètres depuis son domicile. Voir cette page saison 2 du confinement : masque ou non à vélo ? Notamment, le paragraphe débutant par "Ouh les mauvais joueurs", juste avant le plan d'un rond.
Un kilomètre de rayon pour se promener autour de chez soi, ce n'était vraiment pas beaucoup, surtout en n'ayant aucune interaction avec d'autres bipèdes de type humanoïde à moins de cinq mètres de distance et en plein-air. On pourrait dresser le portrait robot de nos dirigeants en fonction des interdits posés pour la première phase de cette saison 2. Ce n'étaient pas des cyclistes, c'est sûr. Pour échapper à ce petit cercle absurde et contre-productif, le vélo étant un geste barrière en soi, j'en connais qui s'inventaient des courses un peu plus lointaines que d'habitude. Il se rendaient chez des producteurs bio qui vendent à la ferme ou exploraient tous les marchés possibles en ville, ou encore allaient chez des vélocistes qui ont des pièces rares introuvables à proximité et tout à fait indispensables. D'autres se faisaient une deuxième attestation, ou plus, pour respirer une heure supplémentaire, ou plus, dans le rond, voir la lumière, faire de l'exercice, équilibrer leur humeur, sans contacts évidemment. Petits arrangements dans l'Absurdistan.
Les attestations étaient formellement impeccables. Les policiers ont peut-être été chapitrés pour avoir une attitude un peu moins pinailleuse en s'attachant davantage à l'esprit qu'à la lettre d'une réglementation qu'ils se sont donnés la peine de lire pour tenter de la comprendre ou qu'on leur a expliqué, pour sortir de la sanction illégale des cyclistes. J'ai vu hier le premier contrôle depuis le début du confinement. Rien que de très normal. Sauf que. Les policiers stockaient les voitures des conducteurs contrôlés... sur la piste cyclable, obligeant les utilisateurs de bicyclettes à se détourner sur la voie bien encombrée par une floppée de véhicules présente dans ce double rond-point qui est un des échangeurs les plus fréquentés du périphérique d'une agglomération de plus d'un demi-million d'habitants. Beaucoup de policiers sont encore des automobilistes en uniforme. Les ouvriers qui interviennent sur les pistes cyclables, comme ceux qui interviennent sur les routes en général, mettent des cones, des panneaux, prévoient des déviations si nécessaire, agissant de manière responsable. La police ne s'est pas encombrée de ces obligations. Les cyclistes ? Quels cyclistes ? Les ceusses qui font rien que de bruler les feux rouges ? Kinanafoute ?
Heureusement, ma ville est très correctement pourvue en aménagements cyclables. Il est agréable de s'y promener même dans un espace restreint. J'avais remarqué depuis longtemps au bord de la Loire côté sud du bras de la Madeleine en direction de l'est des éoliennes dont j'ignorais l'usage. Je m'arrête assez peu à 950 mètres de chez moi.Elles font face à l'embouchure du canal Saint-Félix , là où l'Erdre rejoint la Loire. Le bâtiment coloré de la Maison des Sciences de l'Homme (MSH) a été construit tout près de l'écluse du canal, à la place d'une partie du stade Marcel Saupin qui a connu les heures de gloire du Football Club de Nantes.
Juste à droite de ces éoliennes qu'on ne s'attend pas vraiment à trouver là, des bassins entre des immeubles, dont un encore en construction. Les bruits des machines et les appels des ouvriers mettent de la vie. De rares promeneurs, masqués, tournent autour des bassins et donnent à manger aux canards. Contrairement à la saison 1 où avait retrouvé ces bestioles sur les places publiques, les canards ne se sont pas aventurés hors de leurs lieux habituels.A force de tourner en rond, on rencontre un peu toujours les mêmes personnes. La maman m'a reconnu et m'a dit bonjour. Je n'avais pas repéré la petite fille car elle était hier sur une trottinette et aujourd'hui une draisienne. On s'est dit à la prochaine fois.Tout est expliqué sur une plaque au pied des éoliennes, qui tournent bien. Mais je ne m'étais jamais arrêté si près de chez moi pour faire du tourisme.Nous sommes donc dans le quartier du Tripode. Cet immeuble administratif a été détruit, car amianté. Pour voir l'implosion, suivre ce lien vers une petite vidéo de la destruction du Tripode.
Je n'ai pas de photo du bassin amont. Je le vois sur le plan, mais il faut monter des escaliers pour y accéder. Il est enchâssé entre les barres d'immeubles.Et dans votre cercle, qu'y-a-t-il que vous n'aviez pas vu jusqu'à présent ? (Sortez le nez de vos écrans et allez faire le plein de vitamine D !)