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Bafang BBS : graissage de la réduction secondaire et rénovation transmission
On ne brûle plus les hérétiques. La liberté religieuse, y compris de ne pas avoir de religion, dans notre beau pays, est une réalité pour la majorité de la population. C'est heureux. Quand je vois l'état de certains vélos, je me demande si c'est raisonnable. On devrait brûler de temps en temps un cycliste dont le vélo a la chaîne rouillée, ça apprendrait aux autres à être attentif. Non mais. Plus sérieusement, toute mécanique doit être entretenue, sous peine de panne et d'ennuis plus ou moins gros.
Un moteur pédalier Bafang est souvent acheté en kit, et ensuite monté à la place du boitier de pédalier et du pédalier. Des VAE du commerce, où le moteur est monté en usine, utilisent aussi des moteurs pédalier Bafang, parfois sous un autre nom. Sur le Gitane Organ e-central le moteur est appelé e-Going. Bafang est une marque chinoise dont les produits sont connus et distribués dans le monde entier, et surtout en Europe et aux Etats-Unis. Les usines Bafang produisent un million de moteurs par an, et des capteurs, des contrôleurs, des batteries, des connecteurs, pour les vélos et les scooters. Peut-être que la production des éléments est externalisée et qu'ils font le montage ? Sur mon vélo, le Bafang BBS ressemble à ça (ce BBS02A a une étiquette 8FUN, plutôt moche d'ailleurs, mais c'est bien un Bafang)
Il m'était arrivé en boite et en morceaux bien emballés. Je l'avais monté (pas tout seul) comme raconté par là : réalisation projet Fahrradfang
La transmission doit être en parfait état (ici, exemple du dérailleur externe).
Tout moteur pédalier doit avoir une transmission en parfait état, soit, pour une utilisation sur route et avec un dérailleur externe (le moins cher et le plus pratique pour démonter et remonter la roue arrière, le BBS Bafang s'accoquinant aussi fort bien avec des boites de vitesses comme le Rolhoff ou les Alfine de Shimano, en ne changeant pas de vitesse comme un gros bourrin) :
- une chaîne changée dès que nécessaire ; il n'existe pas de kilométrage type, le seul juge de paix pertinent est le comparateur de chaîne (les autres méthodes sont des bêtises, mais je conviens que d'autres utilisent leurs oreilles par exemple, qui peuvent compléter), qui m'indique dans mon cas un changement à faire vers les 2500 km, ce cas est le mien et diffère de celui du voisin,
Les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus.
Positionner le comparateur (bout de ferraille de taille normalisée et pas cher qui permet de savoir si la chaîne s'est allongée ou pas ; si elle est allongée alors elle est usée).
Tant que le deuxième bout ne rentre pas (même en appuyant un peu sur le comparateur), ça va.
Si il rentre complètement, il est grand temps de changer la chaine, du côté 0.75. Si le bout du comparateur rentre complètement côté 1.0, alors il faut probablement changer aussi la cassette, voire le ou les plateaux, et ça revient carrément plus cher...
- la cassette, ensemble des couronnes dentées vissées à la roue arrière, est à changer toutes les deux chaînes, soit tous les 5000 km sur mon vélo, d'autres préfèrent changer en même temps la cassette et la chaîne,
- le câble de dérailleur, je n'ai gardé que celui de derrière, est à changer tous les 10000 km environ pour être à peu près sûr de ne pas se faire embêter ; vu le prix, je change évidemment les gaînes en même temps et je prends des câbles inox téflonés qui résistent mieux à la corrosion, n'ont pas à être graissés et procurent une glisse plus agréable, une belle et bonne mécanique procure de l'agrément,
- le plateau avant (je n'en ai qu'un) est à changer peut-être tous les 20000 km, peut-être 30000, ça dépend de l'usure apparente des dents, plus ou moins facile à déterminer avec un plateau anti-déraillement, assez souvent on peut le retourner et il repart pour un autre cycle,
- les molettes de dérailleur, quand les dents commencent à user.
Il est inutile d'y mettre des mille et des cent. Chez Shimano, le niveau Alivio suffit amplement, voire moins, pour les cassettes et chaînes. Ce sont des pièces d'usure qui vont morfler et sont à changer aussi souvent que nécessaire. Evidemment, il faut surveiller tout ça régulièrement, et donc nettoyer et observer son vélo de temps à autre. Ne croyez pas qu'un vélo, avec ou sans la fée électricité, dont la plus grande part de la mécanique est exposée à tous les vents, les poussières et les eaux, ne réclame pas qu'on s'y intéresse. Beaucoup d'autres objets demandent de l'attention, ou alors ne vous étonnez pas si votre quotidien est pourri par des trucs qui vous claquent dans les doigts parce que vous les négligez.
Les kilométrages indiqués à titre d'exemples purement indicatifs sont faibles par rapport à un vélo sans petit moteur d'appoint utilisé par le même genre de cycliste. Ce pourra être très différent avec un vélo électrique de type cargo, ou avec un vélo électrique à moteur roue. Pour nettoyer le vélo, faites comme ça : le nettoyage du vélo
Le graissage de la réduction, à faire tous les 5000 km (certains disent 3000)
La spécificité du moteur pédalier Bafang, du moins un des miens, un BBS02A (c'est tout à fait pareil avec un série B), est de devoir procéder au graissage de la réduction secondaire tous les 5000 km. Un bricoleur à peine averti peut le faire pour un coût fort modéré. Tous les moteurs pédalier devraient être entretenus je suppose. Or, ceux vendus « tous cousus » (déjà montés-intégrés sur le vélo) ne font peu ou pas l'objet de conseils pour l'entretien. Peut-être que les personnes qui achètent ces vélos ne s'en servent pas ? Le mien n'étant pas destiné à décorer le garage pour faire baver le voisinage mais étant un truc un peu rustique pour rouler tous les jours, je le soigne pour qu'il m'embête le moins possible. Il me le rend bien.
Les diverses étapes sont les suivantes.
J'ai la chance d'avoir de la place sur la terrasse pour faire l'entretien du vélo. J'ai acheté un pied de réparation, un vrai, pas un gadget, un Park Tool. Certes, il y a un coût, mais quinze ans plus tard, je ne me souviens plus trop lequel. Je peux m'installer à hauteur du pédalier assis sur un fauteuil.
Je pose sous le vélo une bâche et/ou un plateau, pour récupérer les petites pièces qui pourraient m'échapper des mains, et glisser dans les interstices entre les dalles de la terrasse, et pour ne pas répandre des produits chimiques éventuels. Les conditions confortables sont utiles, passé un certain âge, et à tout âge pour se concentrer tranquillement sur l'essentiel et non en dispersant son attention dans des à-côtés et des grognements de mauvaise humeur que l'on peut éviter et qui sont nuisibles à la nécessaire attention.
Je commence par démonter la manivelle droite. Pour ces opérations courantes, tout à fait semblables à celles d'un vélo non électrique, voyez avec vos tutoriels Youtube préférés habituels, ou référez-vous aux fiches techniques Dépann'Vélo
Entrez l'extracteur de manivelle à la main en vissant délicatement (introduire une pièce d'acier dans un pas en aluminium en forçant peut détruire ce dernier, et on n'a pas toujours une manivelle droite de BBS sous la main même si les pièces détachées pour ce moteur se trouvent plutôt facilement, et pour un prix vraiment raisonnable).
Je veille à disposer toutes les petites pièces dans une boite où je les retrouverai facilement. Le bol aimanté est aussi une bonne solution, si on a quelques euros de plus.
La manivelle étant déposée, force est de constater qu'en sus du dégraissage-graissage des engrenages de diminution, un coup de chiffon sera bienvenu sur le plateau et les capots. A l'intérieur du capot en plastique, on ne se servira que de papier essuie-tout. Il y a des joints, et ces joints seraient abîmés par l'usage de produits. L'huile de coude peut être utilisée.
Le plateau avant (je suis en monoplateau ; il est possible d'adapter un double plateau avec une étoile spécifique, qui se démonte comme ce monoplateau) se dépose (s'enlève) avec une clé alène (hexagonale) banale de la taille adaptée, en dévissant normalement les cinq vis chromées, dans le sens anti-horaire (inverse de celui des aiguilles d'une montre classique).
J'utilise des gants spéciaux pour les opérations salissantes, et surtout pour celles susceptibles d'entamer la peau. Ces gants sont conçus pour la mécanique et les produits pétroliers. Des gants en latex ne résisteraient pas.
Le plateau peut être désolidarisé du bloc-moteur. Toutes les vis sont dans la boite. Je vois que le capot en plastique est fendu, ce qui peut provoquer une entrée d'eau. Pas bon, comme dirait Donald. Des photos sont en noir et blanc, non pour produire un quelconque effet, mais parce que manipuler les petits boutons de l'appareil avec de gros gants peut faire faire des fausses manœuvres. Il faut en conséquence être d'autant plus soigneux avec la mécanique pour ne rien casser. Sur une machine en bon état, il n'est en principe pas nécessaire de souquer ni pour démonter ni pour monter. Si ça force, c'est pas bon.
Je dévisse (sens anti-horaire) maintenant sans forcer avec un tournevis cruciforme dont la tête a une taille la plus proche possible des têtes des petites vis (pour ne pas les abîmer) qui retiennent le capot en plastique protégeant l'engrenage de diminution. Je dispose une par une ces petites vis dans la boite. Je n'en ai pas de rechange. (J'ai acheté depuis chez nos amis chinois pour quelques teuros un ensemble complet de visserie pour Bafang BBS, parfaitement inutile jusqu'à présent, mais l'anticipation tranquillise).
Cette vidéo réalisée par Guillaume Devot peut être bien utile pour démonter son Bafang BBS01 ou 02. Declic Eco est une bonne adresse pour les BBS, les pièces, le conseil, le solaire...
Il reste de la graisse, propre, sur les dents. Ces dents ne me semblent pas présenter d'usure ni d'irrégularité. Je ne vois pas de trace d'eau. Tout paraît normal. Au cas où, ces pièces pourraient se changer pour des prix modérés.
La force du petit moteur arrive par la petite roue dentée en bas à droite qui tourne vite. Cette petite roue de 11 dents entraine la grande couronne de 68 dents, ce qui permet de diminuer la vitesse de rotation du pédalier (plateau avant et manivelles). À 75 rpm (rotations par minute du pédalier, du plateau et des jambes du cycliste) le moteur travaille déjà bien et donne du couple. À 120 rpm, il n'aide plus à grand chose. Chaque moteur a sa plage de rotation préférée, celle où il donnera le meilleur rendement et où ses roulements s'useront le moins. Les réductions étant au total de 22/1 environ, le moteur tourne au maximum dans les 2600 tours à la minute. Quand même. Et pourtant dans la plus grande discrétion.
J'enlève la vieille graisse avec du papier essuie-tout que je pince autour d'un réglet (petite règle métallique plate et de faible épaisseur) et un pinceau de qualité fort basique et pas cher que je nettoie ensuite au white-spirit. Il est déconseillé de nettoyer les dentures au white-spirit. Le risque serait qu'il coule dans les engrenages et les roulements en détruisant la lubrification. Pas bon du tout.
Voilà quelques photos illustratives, documentées et pourvues de judicieux conseils dont Piano44, un ami également bafanguisé, a bien voulu m'autoriser à faire figurer. Merci à lui. N'hésitez pas à agrandir la photo et à lire les commentaires et conseils qui sont bien utiles. On y apprend par exemple qu'il ne faut pas spécialement craindre de trop charger en graisse propre, car, au pire, elle s'évacuera pas le joint dynamique. Ce sera malpropre mais sans danger pour le moteur.
Un bien bel engrenage après nettoyage.
Une graisse assez banale et un peu technique quand même, au lithium, est très indiquée pour regraisser ce genre de dentures après nettoyage. Cette graisse 3-EN-UN TECHNIQUE se trouve chez Leroy Dépot et autres Casto Merlin, mais aussi Edouard L., pour quelques neuros. Un tube vous servira largement plusieurs fois et cette bonne graisse peut servir ailleurs que dans cet engrenage.
Il en faut autant que nécessaire. Le trop plein s'essuie. On peut y aller avec les doigts, ça ne les ronge pas. Enfin, je crois... Faut pas la manger non plus. Là, j'ai un peu bousé. Le papier essuie-tout sert aussi à enlever la graisse propre qui ne sert à rien.
Entre-temps, j'ai mis de la colle dessus-dessous la fente du capot en plastique. Je repose le capot après séchage de la colle, en serrant en dernier et rien de plus que ce qu'il faut, la vis à l'endroit où la fente est apparue. Je verrai au prochain démontage si l'eau est entrée, si la fente s'est ou non accentuée, s'il faut changer ce capot. Je regarderai même dès le prochain coup de chiffon. Des fois que. J'ai changé le capot depuis, ça tranquillise et ce n'est pas ruineux (10 zeuros le capot).
Le plateau, soigneusement nettoyé au white-spirit (c'est du métal, ne risque rien, mais du produit vaisselle, ou juste de l'huile de coude, ça marche aussi) est repositionné et revissé. Métal sur métal, on peut serrer un peu plus fort que métal sur plastique (le capot est en plastique, le reste du cache moteur est en alu, et les vis sont en acier ; les vis étant dans le métal le plus dur, si on les serre fort, on casse ou on abîme ce qui est plus fragile ou plus mou). En agrandissant la photo, les dentures spécifiques du plateau anti-déraillement (narrow wide pour les snobinards) sont nettement visibles. Elles permettent avec un plateau unique d'utiliser toutes les couronnes de la cassette sans grincer ni dérailler (avec bien sûr une chaîne et le reste en bon état et bien entretenu, scrogneugneu !).
En complément de programme, changer la chaîne et la cassette (si vous avez une cassette).
Étant bien installé et étant au kilométrage adéquat, j'en profite pour enlever les vieilles chaîne et cassette et en poser des neuves. Je sors le fouet à chaîne et l'extracteur de cassette, mon crochet pour rapprocher les deux extrémités de la chaîne fabriqué maison avec un morceau de fil de fer torsadé, et j'installe un maillon rapide neuf. En faisant l'addition du prix des outils et des pièces pour faire soi-même ces opérations de maintenance basiques, on se rend compte que c'est rentable dès la première fois... Franchement moins coûteux dès la deuxième maintenance, le maintien en très bon état de la transmission est plus économique et garantit son bon fonctionnement, sans danger et tellement plus agréable au quotidien. J'ai les pièces dans un placard, je n'ai pas à prendre rendez-vous ou à me déplacer pour faire l'entretien.
Je ne m'apesantis pas sur ces opérations banales, pour lesquelles on procède comme avec un vélo non électrique. Avec l'électricité, le vélo reste un vélo. Il existe des tas de tutoriels faciles à trouver sur Internet. Ceux qui préfèrent les fiches à l'ancienne peuvent aller voir celles de Dépann Vélo, qui m'ont éclairé plus d'une fois. Le gars est remarquablement synthétique (j'en connais qui le sont moins, hihihi).
Quelques uns des outils et pièces utiles pour ce bricolage. Veiller à disposer d'une chaine de longueur suffisante, ou de deux chaînes et de plusieurs maillons rapides. Le monoplateau en VAE c'est souvent plus que les 114 maillons d'une chaîne habituelle. Si ça vous fatigue de compter les maillons, allez voir ici : calculateur longueur chaîne Doc Vélo
Le maillon rapide, au centre de la photo ci-dessous, est bien en place.
La chaîne est à la bonne longueur, la patte de dérailleur étant à angle droit lorsque cette chaîne est sur le plus grand pignon. Et tout ça est joliment propre, ça fait plaisir à voir. Une vérification du passage correct d'un pignon à l'autre est à faire. On ne s'étonnera pas que les premiers passages en situation réelle ne soient pas complètement satisfaisants, ça arrive. On rerègle, et, en principe, avec une transmission de qualité suffisante, on ne s'en occupera que lors du prochain changement de pièces d'usure.
Prochaine chaîne neuve quand j'aurais accompli l'équivalent de la distance qui me sépare de la Biélorussie. Le comparateur dira. Cassette neuve et graissage réduction d'ici à l'Azerbaïdjan. C'est encore loin ? Tais-toi et pédale !
Et contrairement à ce que dit le facétieux Piano44, je ne suis pas en cours de recharge subreptice au bord d'un étier près de Guermiton (commune de FROSSAY Loire-Atlantique). La ficelle est là pour être tendue si nécessaire en travers de la route afin d'empêcher un troupeau de prendre la mauvaise voie.