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recharger la batterie au camping
Voyager à vélo avec appoint électrifié en itinérance et hébergement sous tente au camping est tout à fait praticable. Je l'ai fait bien des fois. Il faut toutefois penser un peu à la recharge de la batterie.
Le rechargement en descente est plus que largement un leurre, et plus particulièrement sur un vélo de voyage. Les moteurs-roue qui permettent le rechargement sont pesants et rendent un vélo déjà chargé encore moins maniable. Surtout, le mouvement perpétuel n'existe pas. C'est un petit apport de complément, sans plus. Sinon nous pourrions nous passer de produire de l'électricité avec le pétrole, le nucléaire, le charbon ou n'importe quoi d'autre. Les panneaux solaires peuvent bien aider sur un tricycle couché recouvert de ces panneaux et avec une remorque également pourvue d'une belle surface. Sur un vélo standard chargé, c'est beaucoup de poids en plus sans que cela suffise à recharger, ou alors peut-être sur une remorque offrant une prise au vent considérable. Il existe assez peu de lieux où on peut recharger sa batterie en route, et pas vraiment d'application efficace pour les trouver. Bosch est en cours de déploiement d'un début de réseau, mais, à ma connaissance, ça reste embryonnaire, et je ne suis pas par expérience et principe pour les systèmes propriétaires. De même les cartes ou applications pour smartphones où les bornes non propriétaires seraient répertoriées sont attendues. À l'heure des technologies nouvelles, il faut pouvoir faire sans. De même, les ceusses qui racontent des bêtises sur les supra-conducteurs pour cycles légers n'y connaissent rien, ou envoient leurs lecteurs dans des situations impossibles.
On se contentera donc ici de ce qui est possible pour des vélos électriques ordinaires se déplaçant en liberté, principalement entre deux campings, parfois de manière programmée, et parfois non. Je fais état de ce que j'ai pratiqué, et qui a correctement fonctionné. Je n'ai pas forcément pensé à tout, ni rencontré toutes les circonstances possibles, qui ne sont pas si nombreuses, et essentiellement météorologiques : il fait beau, ou froid, ou chaud, ou il pleut. La dernière circonstance peut s'additionner avec les deux précédentes.
On peut envisager de mettre sa batterie à recharger à l'accueil du camping. Mais pas partout. C'est impossible dans les petits campings où le bureau n'est ouvert que peu d'heures par jour. Ce n'est guère envisageable dans les grands campings où passent de nombreux cyclistes électrifiés, car les gestionnaires n'ont pas assez de prises et d'espace pour tout le monde. Partir tôt le matin quand la batterie n'est pas récupérée n'est pas simple non plus. Il existe donc des obstacles et des freins à cette solution, qui n'est pas impossible partout, mais dont il faut pouvoir se passer.
Ajout de Vincent : https://www.youtube.com/watch?v=gZQdoeAAFI8 Titre de la vidéo : comment recharger son VAE sur une borne automobile. Commentaire Veloelec443 : ce peut être un appoint ponctuel. Il faut emporter le chargeur, un adaptateur européen (dit "camping-car" dans la vidéo), disposer des abonnements et cartes nécessaires aux réseaux de bornes, et... mal gérer sa batterie pour tomber en rade au milieu de nulle part mais pas trop loin de ce genre de borne. Néanmoins, ça existe, et des applications sur smartphone permettent de savoir où sont ces bornes. En recharge à l'arrache, il est aussi possible de demander au bar du coin, ou chez le papy qui repeint son portail. Les gens sont souvent plutôt aimables.
Le matériel spécifique, et supplémentaire, que j'emporte pour recharger ma batterie au camping :
- une rallonge de 5 m prévue pour l'extérieur,
- un adaptateur européen pour le branchement sur les plots de camping, ailleurs qu'en Europe vous prévoirez l'adaptateur adapté,
- une fiche multiple,
- un programmeur mécanique,
- une planche à découper (!),
- un thermomètre (!!),
- les cordages et sardines pour haubaner le vélo (!!!).
- le chargeur adapté à la batterie, emballé dans un sac étanche.
On prévoira en conséquence l'espace nécessaire pour ces objets liés à la propulsion additionnelle. Les deux petites sacoches que l'on met devant en général pourraient bien devenir deux grandes. Cet agrandissement du volume transportable pèse très peu de supplément, et le volume ajouté peut s'avérer utile pour acheter en route et transporter jusqu'au lieu d'étape.
Au début, j'avais une tente plutôt petite, alors j'ai ajouté une bâche pour le vélo.
La recharge peut se faire sur le vélo, le chargeur et les prises étant à l'abri de l'eau du ciel, ainsi que le moteur, l'écran, les commandes et les prises des câbles, même si tout ce qui est sur le vélo en permanence est en principe étanche. Accessoirement, les haubans peuvent servir à faire sécher la lessive.
On voit deux photos au-dessus la composition de l'annexe : une bâche de jardin avec des œillets (5€ environ), quelques ficelles et un mat de récupération. Ici et là on mettra plutôt de l'élastique que de la ficelle, sinon le premier coup de vent va tout arracher et l'abri s'envolera. Mais le vélo doit tenir debout tout seul. Alors on le haubane. Le double-toit réimperméabilisé d'une ancienne candienne peut très bien faire l'affaire également. Vive le recyclage.Les tenseurs de haubans pèsent très peu et facilitent le montage. Des petits bracelets prévus pour des bas de pantalon évitent d’abîmer les poignées. Je me suis vu haubaner pendant le déjeuner. Ça épate le bourgeois, qui n'est pas toujours habile de ses dix doigts, et c'est sacrément confortable pour accéder aux sacoches.
Quand il fait beau, et pas trop chaud, et si on a le vélo en vue (je suis légèrement parano avec mon vélo, surtout en voyage car le proverbe dit « vélo volé voyage foutu », et c'est terrible), on peut laisser la batterie sur le vélo et la faire biberonner sur le plot le plus proche. Là, je pense que j'en étais à faire péter les cahouètes puisque je n'avais rien débarqué.
Une batterie en charge est sensible à la chaleur. Elle est plus tolérante en fonctionnement, au chaud et au froid. Ne surtout jamais la mettre à charger en plein soleil (pas plus que de poser un téléphone portable derrière un pare-brise de voiture en été). Lire les conseils du fabricant est OBLIGATOIRE pour être tranquille, et les respecter plus encore. C'est vrai pour tout objet, ça l'est plus encore pour une batterie au lithium. L'arme ultime est le thermomètre. Pas la peine qu'il soit sophistiqué, on n'est pas à un degré près. J'ai vérifié la fiabilité de celui-ci en le comparant avec d'autres. Il fait en plus boussole et sifflet. Des fois que. La fabricant de la batterie et celui du chargeur disent « 30° C maximum pendant la charge », alors je respecte. Le proverbe dit « batterie explosée, cycliste défiguré ». Pas la peine de le faire exprès...
Donc, je peux charger à l'ombre à cette température, le sol étant sec, je pose tout par terre. C'est assez exceptionnel, car l'humidité remonte quand il fait chaud. Le chargeur doit absolument être utilisé "indoor only", c'est-à-dire dans les conditions d'intérieur, pas trop chaud pas trop froid et à l'abri de l'humidité. Si le sol est humide, je le pose sur une planche à découper (plat, léger, facile à ajouter le long d'une paroi dans une sacoche, et utilisable... comme planche à découper, mais il faut le faire avant de faire péter les cahouètes et le sauciflard si le sol est mouillé).On aura remarqué que je charge en même temps un autre appareil, d'où l'intérêt d'une prise avec plusieurs sorties branchée sur la rallong. Celle-là a une fiche mâle tournante, parfois pratique quand plusieurs prises sont très proches l'une de l'autre pour avoir où se glisser.
Il existe, ici et là, des aménageurs plus subtils que d'autres. Ainsi, sur ce charmant petit terrain de camping municipal en Ille-et-Vilaine, sans gardien, on a pensé à mettre des abris grillagés dont on peut sécuriser la porte avec un antivol ou un cadenas. Le vélo est abrité et sécurisé pour la nuit. La prise de courant n'étant pas loin, on peut mettre la batterie en charge également à l'abri et en sécurité. Mais ce système n'est pas répandu. Le progrès est progressif.
Et quand il pleut, et sans bâche ? Une tente ayant assez d'espace entre la tente et le double toit permet d'y poser le chargeur. La batterie peut loger dans la tente elle-même. Elle chauffe peu (et ça peut se vérifier avec le thermomètre ou le bout des doigts). Le chargeur doit être à plat et stable. On peut éventuellement le poser sur une sacoche, ou un sac étanche, de préférence vide pour être sûr qu'il soit bien à plat et qu'il ne risque pas de glisser pendant qu'on est sous la douche et qu'une vilaine bourrasque en profite pour secouer un peu tout ça. J'ajoute la planche par dessus, pour que le chargeur ne surchauffe pas l'enveloppe du sac ou de la sacoche. Les chargeurs "brique" chauffent plus que les chargeurs avec ventilateur, et presque toujours chargent moins vite. Pour avoir une idée du temps qu'il faut pour recharger sa batterie, on peut se constituer un tableau de ce genre par observations successives. Quand je vous dis qu'il faut préparer... J'ai affiché celui-là près de l'endroit où je charge à domicile.
On mettra sa batterie en charge jusqu'a ce qu'elle en ait ras-la-gueule. Et on ne viendra pas pleurer quand elle aura perdu rapidement une part de sa capacité à transporter des watts-heures. Je suis, aussi, diplômé de littérature. Et donc je sais lire une étiquette, un mode d'emploi et me renseigner quand je veux comprendre. Et des fois ça me prend un peu de temps. Le cerveau est un muscle comme les autres, qui s'atrophie quand il n'est pas utilisé. De même, en ne comptant que sur des prestataires, on devient dépendant, et donc on perd en autonomie. Bref, on vieillit et quand un truc ne marche pas, on s'assoit devant et on pleure ou on se fâche. Le problème se résout rarement ainsi.
Si on dispose d'un cerveau qui se bloque à la moindre explication technique, on sautera ce paragraphe. Les caractéristiques (spécifications) des appareils sont écrites dessus. J'utilise principalement deux batteries de 36 volts, l'une de 17,5 ampères-heure, soit 36x17.5 = 630 watts-heure (mais je l'ai faite mesurer et elle ne dispose plus que 80% de la capacité qu'elle avait étant neuve) et l'autre de 24,5 Ah, soit 24.5*36=882Wh. Rien n'oblige à les charger complètement à chaque fois. Les charger à fond et les laisser chargées ne les arrange pas. Alors, on peut charger sa batterie à 80 ou 90 % le soir, en ayant une batterie assez grosse pour faire la distance en toute sérénité sans lui en mettre ras-la-gueule, et en la faisant durer à pleine capacité plus longtemps. De temps en temps, une fois par semaine par exemple si on s'en sert tous les jours, on la chargera complètement pour que l'équilibrage entre les cellules se fasse.
Bon, en même temps, si on fait un voyage de 7 à 10 jours une ou deux fois par an, ce n'est pas si grave de mettre la charge de la batterie jusqu'aux gencives pendant cette période.
Avec un compteur (display) basique, et qui peut fonctionner de manière tout à fait satisfaisante, la charge restante se voit de manière approximative avec une sorte de schéma composé de barres, dit "barographe". Tant qu'on a pas mesuré, on ne sait pas comment le barographe a été calibré. Il arrive que la première barre s'éteigne quand il ne reste plus que 50% de charge et que les barres suivantes disparaissent bien plus rapidement.
Certains compteurs nous donnent le voltage restant dans la batterie. Un compteur, ça se paramètre (lisez les modes d'emploi). Une batterie de 36 volts est dite "36 volts nominal". En pour de vrai, une fois chargée à fond, elle est à 42 volts. Plus elle est grosse, plus le voltage élevé dure longtemps, plus elle aura de patate (la puissance d'un moteur se détermine notamment par le nombre de tours-minute qu'il envoie par nombre de volts, et donc moins de volts moins de puissance), plus elle sera vite chargée parce qu'elle encaisse sans problème une chargeur qui lui envoie plus d'ampères, et plus elle durera longtemps puisqu'elle sera peu déchargée à chaque utilisation. Economiser sur la batterie n'est pas forcément une bonne idée.
Là aussi, on vérifiera que le bidule donne des indications correctes. Pour ça, on peut emporter un petit multimètre. Je ne sais m'en servir que de voltmètre. C'est déjà ça. Et je n'ai pas besoin d'autre chose. Pas étanche mais pas encyclopédiste non plus...Il n'est pas du tout évident de savoir comment mesurer le voltage depuis une prise de puissance (par où sort le courant qui va de la batterie au moteur) quand on a affaire à une fiche à plusieurs pins (broches). Sur mes batteries à système ouvert, il y a un plus et un moins par prise, et pis c'est tout.
Avec un tel outillage technique, on peut donc savoir ce qui reste dans le réservoir (=la batterie) et la charger jusqu'à 80 ou 90% de sa capacité maximale. Attention cependant, on aura chronométré pendant la charge pour déterminer où on en est à quel moment, car le temps d'équilibrage s'ajoute quel que soit ce qui reste dans le réservoir. Pour charger sans être à fond, l'utilisation d'un programmeur mécanique est vivement recommandée. Les moins coûteux format prise sont tout à fait fiables et peu encombrants. Avec ce machin, on pourra laisser la charge se faire sans avoir à s'en occuper, en étant sûr que ça se coupera quand il faudra. A domicile, il est possible d'utiliser le programmeur pour charger le matin avant même de se réveiller et sans que la charge complète oxyde la batterie pendant une durée trop importante. C'est-y pas beau ?
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