Avec l'obligation du port du masque dans l'espace public, cette page est devenue caduque, sauf éventuellement pour les personnes qui seraient dans des zones où le masque n'est pas obligatoire à vélo mais souhaiteraient néanmoins avoir une protection.
Le masque est-il ou non obligatoire à vélo pendant le confinement ? Des éléments de réponse sont proposés à cette page
Le masque filtrant n'est pas adapté à la pratique du vélo, et à la pratique physique en général. Il gêne la ventilation, dont le besoin est augmenté par l'effort même modéré, et devient rapidement humide. L'idée est donc d'adapter un film transparent sur un casque pour se protéger au moins un peu et protéger les autres de la contagion par le Sars-CoV-2. Un ami avait fait une première réalisation du genre, en utilisant judicieusement les boutons pression de la visière du casque pour consolider la fixation de la feuille transparente. Je me suis largement inspiré de ce prototype, tout en mettant ma touche personnelle dans le caractère démontable du film transparent protecteur.
Une telle visière n'est la garantie de rien du tout. Elle permet, dans une certaine mesure, de protéger les autres, en évitant de disperser des goutelettes en grande quantité. Elle protège des plus grosses goutelettes que les autres peuvent disperser notamment en toussant ou crachant, sans éviter les goutelettes en suspension, bien qu'il semblerait qu'il y en ait peu en extérieur dans un milieu ventilé. On ne reste pas sur son vélo pendant un quart d'heure à moins de deux mètres d'un infecté dans un endroit clos. Cette visière est peut-être mieux que rien, mais ce film transparent ne vaut assurément pas un masque dit "alternatif" ou "grand public" et a fortiori chirurgical ou FFP2 associé à des lunettes protectrices, sauf que ces masques étouffent le cycliste.
De plus, les visières destinées à la protection en milieu professionnel doivent répondre à des normes relatives à la protection de l'oeil et concernant les qualité optiques, de résistance mécanique, de filtration, de perception des couleurs... Il est à peu près certain que les films transparents évoqués ici, destinés à un tout autre usage a priori, ne répondent à aucune de ces normes. Je ne suis même pas sûr que ce film transparent courbé ne modifie pas la perception des distances.
A la supérette du coin, une visière était proposée à moins de 4€ avec support et film. Sautons néanmoins sur l'occasion. Un film transparent pour rétroprojecteur ou pour protéger les couvertures de dossiers, que l'on trouve dans les papeteries, peut également faire l'affaire. L'objet d'origine se présente ainsi, avec une boucle en plastique plutôt bien conçue sur laquelle vient se positionner le film plastique transparent. Made in France. L'emballage ne mentionne aucune norme, notant seulement au dos la compatibilité avec le port d'un masque FFP2 et des lunettes.
Je n'utiliserai pas le support semi-rigide pour arrimer au casque. Ceux qui ne portent pas de casque peuvent s'en servir.
Au départ il y a un casque de vélo et un écran transparent de 49 cm sur sa plus grande longueur et 22 cm sur sa plus grande hauteur. Une banale feuile A4 d'environ 30 cm de long pour 21 cm de haut doit probablement faire aussi l'affaire. Si vous avez un vieux dossier dont la couverture est protégée par une feuille transparente, vous disposez de la matière première.
Il me restait un fond de boite de bande velcro autocollante, acquise au supermarché, dont je me sers par exemple pour assurer l'étanchéité d'une pochette transparente pour glisser une carte sur une sacoche de guidon. Pour que le film soit démontable, je vais le fixer provisoirement avec de la bande velcro (un côté velours, un côté crochet, en collant le côté doux sur la partie amovible), et me servirai des boutons-pression et de la visière comme l'a fait mon camarade pour consolider la fixation. Je débute par le milieu, en positionnant le film pour qu'il fasse un angle ouvert en bas, afin d'éviter qu'il vienne se coller sur le nez et me laisse un peu plus d'espace pour respirer, et le cas échéant pour boire. Il existe aussi des pastilles auto agrippantes et adhésives en papeterie, dans les magasins de bricolage, en grandes surfaces et par correspondance pour pas bien cher.
Je positionne le morceau de bande de crochets presque à l'extrémité du film sur le côté, puis je marque au feutre l'emplacement où je collerai le bout de bande de velours pour avoir l'angle souhaité.
Les morceaux de velcro positionnés sur les bords, je perce les trous au-dessus de la partie femelle des boutons pression qui fixent la visière d'orgine du casque. Repositionnée, elle contribuera grandement à la bonne tenue du film.
Je repère l'espace nécessaire pour glisser la languette centrale de la visière au feutre. Ensuite, je démonte et évide cet espace au cuter sur la planche à pain. Je présente au montage quasi définitif.
La languette du casque vient bien se glisser dans l'évidement, le bouton pression central permettant la fixation. Voilà qui me parait ressembler à l'objet souhaité.
Reste à trouver un mannequin pour tester cette haute couture (hihihi). Le blanc n'est pas d'Espagne sur le film, juste un ajout pour respecter le droit à l'image du quidam. Ne soyez pas effrayés, il n'est pas cannibale. Le montage résiste bien à un vent de 50 km/h. Au-dessus, je n'ai pas eu l'occasion de tester.
Les manipulations ayant laissé des traces de gras de doigt et de poussière, je dépose le film que je nettoie avec un peu de produit vaisselle et d'eau avant de le mettre à sécher. On peut finir d'enlever les traces de séchage avec un chiffon propre. J'aurais tendance à conseiller, bien qu'étant incompétent dans le domaine, de nettoyer la visière après chaque sortie avec de l'eau savonneuse, intérieur et extérieur et de bien la sécher. M'est avis aussi qu'il sera préférable d'éviter la pluie car la visibilité serait alors des plus réduites. A moins qu'un inventeur malin propose un essuie-glace. Techniquement, ce serait une toute autre paire de manches...