Pentecôte à Mareuil-sur-Cher

En début d'année, nous nous réunissons pour choisir nos dates de séjours et voyages. Chacun peut se porter volontaire pour en organiser un. De même, en route, le capitainat est tournant. Un capitaine de route est nécessaire, nous ne pouvons tenir une assemblée générale à chaque carrefour. Les autres se reposent sur lui, et seront capitaines un autre jour. Ce séjour de trois jours à Mareuil-sur-Cher dans le Loir-et-Cher a été organisé par Michel.

Ce premier test d'emmaillotage façon Christo du vélo est plutôt une réussite. Le Fahrradfang, plus court que le Kalkhoff, peut être solidement arrimé sur le porte-vélo qui était une option de la voiture. Il est plus facile à installer car moins lourd et est à soulever moins haut. La housse prévue pour protéger un vélo posé derrière un camping car semble robuste et bien imperméable. N'étant pas certain de l'étanchéité de l'électronique Bafang, je préfère assurer.

Premier tour autour de Mareuil.

Le parcours du jour (récupéré à partir de la trace de mon GPS) : Mareuil-sur-Cher, Bourré, Montrichard, Chissay-en-Touraine, Chisseaux, Chenonceaux, Franchueil, euh non : Francueil, Saint-Georges-sur-Cher, abbaye d'Aiguevives, Saint-Aignan-sur-Cher, Mareuil

Cliquer sur les images pour les agrandir.

Le lien vers la carte où on peut zoomer pour voir le détail : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=ofsugtthczxwjtrz cliquer sur "mode plein écran" puis zoomer avec la molette de la souris

Le profil. En gros, y'a qu'une côte.

Un petit mot de toponymie car certains noms interrogent. "Bourré" vient de Bourg-du-Roi. On y extrayait le tuffeau pour la construction des châteaux. 

Les Saints de Glace ne sont pas loin. Les explications à leur propos relèvent du mythe, certes, mais les nuits peuvent encore être froides à cette période, ça c'est sûr. La capuche ou le bonnet est quasi obligatoire pour prendre le petit déjeuner. Le propriétaire nous a autorisé à emprunter table et chaises qui augmentent notre confort car notre équipement sommaire de cyclo campeurs, même quand nous arrivons en voiture, ne comprend pas ces éléments de grand luxe lourds et encombrants.

Rencontre avec des bêtes à viande dont on voit quelques représentantes par ici. Les bovidés domestiques sont des animaux doués d'intelligence, de sensibilité et donc de curiosité. Les vaches regardent vraiment passer les trains, et les cyclistes. Le bon cheminement nous a été indiqué par une dame rencontrée au bord du Cher. Ici, tout est Cher. L'information était précise: vous suivez le chemin, à la route à droite, après le passage à niveau à gauche, après Montrichard vous prenez le chemin blanc qui vous amènera à quelques centaines de mètres de l'entrée du château de Chenonceaux. Je la soupçonne d'être une randonneuse pédestre compte tenu de sa manière de décrire, elle avait d'ailleurs l'allure d'une marcheuse.

Approche par la rive sud de la façade est du château de Chenonceaux. Le chemin est un peu boueux, mais peinard. Le château n'est pas vilain même sous la grisaille, mais ça caille. J'avoue ne pas être fanatique du "grand patrimoine" et guère plus des châteaux de la Renaissance. Ce sont de superbes oeuvres architecturales, mais qui ne m'attirent pas plus que ça. Je préfère le patrimoine discret, celui que l'on rencontre presque par hasard au détour d'un virage. Le grand patrimoine est affaire de tourisme de masse, pour voitures et autocars, quand le petit se réserve pour les circulations douces, vélos et piétons.

Détail de la mignardise en nougat découpé.

La façade ouest.

Michel fait essayer son tricycle à une petite fille que l'engin intriguait. Le Grand Prix de la Semaine (GPS) à propos du tricycle a été décerné à l'unanimité à une vieille dame qui a demandé à l'ami Michel : vous êtes un ancien paralysé ?

Nous avons passé le pont et sommes revenus par la rive nord. Cette approche est pourrie de bagnoles. A fuir l'été. Quand je passe par ce genre d'endroit à vélo à la belle saison, je fais un détour pour éviter la foire. Mais il y a des tables de pique-nique et des toilettes, alors...

Une spécialité médicale étonnante, peut-être un expert en peau des dents ? Le vieux pousse assez bien dans la région. L'or gris, ça rapporte.

Ce qui reste de l'abbaye d'Aiguevives (aqua viva, eaux vives) que les habitants en bas des collines semblent avoir oubliée, sauf la madame qui habite place de l'église à Mareuil, a un très bel accent régional aux "r" roulants du français central d'origine, et n'ignore rien de rien ni de personne à vingt kilomètres à la ronde. Il faudrait interviouver ces personnes tant qu'elles ont la langue et l'esprit vif pour conserver la mémoire vivante du coin, de tous les coins. Hélas, on brûle les bibliothèques dans l'indifférence. Pour tout savoir ou presque sur Aiguevives, voyez ici : http://touraine-insolite.clicforum.fr/t1029-L-Abbaye-d-Aiguevives.htm

Le long du Cher, ici tout est Cher, la population et la circulation sont denses. Dans les collines, le calme est plat. Et c'est bien. Les maisons abandonnées, bien que typiques, ne sont pas d'une folle gaieté.

Nous avons rejoint le camping en passant par Saint-Aignan-sur-Cher, sa départementale bondée et son Super U. Avec une carte, une boussole et deux GPS, on a du mal à se perdre.

Cher Two

Le parcours du jour : Mareuil-sur-Cher, Bourré, Thenay, Monthou-sur-Cher, Thésée, château de Beauregard, pont-canal du Berry sur la Souldre, Châtillon-sur-Cher, Saint-Aignan-sur-Cher, Mareuil-sur-Cher

Les images peuvent être agrandies en cliquant dessus.Pour voir le parcours en détail, suivez ce lien : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=kepruhhcmiagfhiz

Plus de une côte aujour'hui. La faute à des allers-retours entre le Cher et les collines, une variété plutôt réussie.Le soleil est de la partie. Le changement est radical. La lumière change le monde. On se croirait au mois de mai. Où nous sommes. Toujours pas vraiment chaud en fait. 

Michel a un gros gland. C'est le nom du gâteau vert à claquer des dents qu'il a trouvé à la pâtisserie de Thenay. Déjà 18 km, il était grand temps de trouver quelque chose à manger. Notre appétit (gourmandise?) est proportionnel au poids de nos vélos.

La place du village au soleil. Le touriste a un gêne japonais. Il clic-claque à tout va.

Au bout du bout derrière les vignes, on aperçoit la vallée. Là-bas, c'est Cher.

Au bord de notre cher Cher, après avoir trouvé un passage sous la voie ferrée, il ne fait toujours pas très chaud malgré les fleurs et le soleil. Notre tranquillité fut troublée par des motos chevauchées par des jeunes gens sans casque. Jacques en fut tout fâché. Ils se sont arrêtés le temps de la collation.

Dans la forêt de Choussy, pendant que nous poussions gentiment nos pédales sur la route de Couddes, l'alignement des ruches a attiré l'attention de Michel, GO du moment. 

Son bec sucré a mis en pratique les indications du panneau.Un nid de l'ennemi des indispensables abeilles : les frelons asiatiques. Vide, heureusement.

M. Petit, par ailleurs apiculteur officiel de Chenonceaux, nous a fait une conférence sur ses 200 ruches, le plaisir qu'il a à exercer ce métier, les différents types de miels, pourquoi certains sont plus ou moins liquides ou solides, etc. Michel l'aurait bien interviouvé pendant une ou deux heures de plus. Il n'a pas soif que de sucre.

M. Petit nous a fait goûter ses spécialités. 

Nous en avons acheté. 500 gr ou 1 kg de plus, c'est toujours ça de pris pour aller plus vite en descente.

J'ai pris miel de forêt. Les cyclistes vagabonds sont des bons clients pour l'économie locale.

Nous avons repris le cheminement dans l'agréable campagne, en suivant les parcours de Michel originellement tracés par une autre adepte du vélo horizontal qui a une connaissance fine de sa région.

Le château de Beauregard, un peu à l'écart de la petite départementale sur la commune de Méhers. Nous n'aurions pas trouvé cette pépite sans les indications de la collègue de http://velorizontal.bbfr.net/forum La base moyenâgeuse semble avoir été modernisée à la Renaissance. Ne pas confondre ce Beauregard avec celui de Cellettes (à droite) 

La longue pente et les lourdes tuiles brunes ne datent sûrement pas d'hier non plus. On remarquera l'habitation allongée et le bâtiment d'exploitation en face.

Les habitants de Méhers ne paraissent pas disposés à accepter un circuit de motos. Ils ont absolument raison. Déjà qu'ils ont une autoroute qui leur encombre les oreilles et la vue... Quoique, si je regarde ma carte, elle n'existe pas cette autoroute. Ma carte date de 2001. Elle est presque bonne.

Enfin une pente sérieuse pour tester les freins hydrauliques, dans la descente, et le moteur Bafang dans la montée. D'autant que 15%, c'est une moyenne. J'ai vu du 19% s'afficher sur le GPS en remontant du cul-de-sac, et je suis monté sans soucis en pédalant et en poussant pour la première fois le petit moteur d'appoint au maximum.

C'est parti pour la descente du tobbogan. Youpie. Dommage qu'en bas la piste soit courte pour s'arrêter, ça gâche le plaisir de prendre encore plus de vitesse.

Tout ça pour voir le pont-canal du Berry franchissant le Cher. Tiens, le Cher ! Y'avait longtemps...

C'est quoi ton petit bateau à boudins Monsieur Pêcheur ? Monsieur Pêcheur m'a aimablement répondu que c'est un "float tube", un siège flottant qui permet d'atteindre des endroits inaccessibles en poussant avec les palmes, ou de se laisser doucement dériver dans ce fauteuil gonflable pourvu d'un support pour la canne à pêche. Avec un bonhomme dedans, ça donne ça (à droite). J'aime bien les passionnés et leurs drôles de matériels.

 

 

 

 

Bientôt 1100 km et toujours pas une goutte d'eau en roulant avec. La magie n'a pas duré. A peine une semaine plus tard, je prenais une averse. Depuis, j'ai remis la tenue imperméable dans les sacoches.

Ce soir-là, il faisait beau. Nous avions encore les polaires et les impers, mais les bonnets et capuches n'étaient pas de sortie. Nous avons mangé sur la terrasse.

Cher Three

Le parcours du jour, avec pas grand chose de nouveau sous les roues et toujours tout très Cher : Mareuil-sur-Cher, Pouillé, Angé, Bourré, Thésée, forêt de Choussy, forêt de Grosbois, Noyers-sur-Cher, Saint-Aignan-sur-Cher, Mareuil-sur-Cher.

http://www.gpsies.com/map.do?fileId=plqurlmgcrdbotep puis "mode plein écran" et zoomer à la molette ou avec les bouton + et - pour voir les détails

Les hirondelles ont gardé le droit de nicher sous la gouttière dans le vrai bourg de Mareuil-sur-Cher. Leurs cris aigus me rappellent l'enfance. Où sont passées les hirondelles de ville ? Cet oeil-de-boeuf est une jolie petite fantaisie architecturale, il y a les mêmes sur le toit du château de Chenonceaux.

Question toponymique du jour : pourquoi Thésée se nomme Thésée. Le héros grec, on voit à peu près. Voilà ce qu'en pense Françoise : il a zigouillé le Minotaure, mais à part ça, comme héros on fait mieux ; il a abandonné Ariane sur une île déserte, alors qu'elle avait trahi son père pour lui et lui avait permis de sortir du labyrinthe en lui donnant fort intelligemment une bobine de fil. Le point de vue est peut-être légèrement féministe. J'ajoute que ce crétin a de plus oublié de changer la couleur des voiles de son bateau en rentrant chez lui, provoquant le suicide de son père Egée. Depuis, la mer s'appelle Egée, bien que ce soit à cause de son père. Ses faux pas lui collent à la peau. Il devrait voir un dermato-dentiste, bien que ce dernier soit plutôt spécialiste de la peau des dents et non de celle des pieds. Et alors pourquoi Thésée ? Parfois, des questions restent sans réponse...

Pour information, le maire de Thésée se nomme Charluteau, Daniel Charluteau. Son mot sur le site de la commune dit notamment : Thésée, commune du canton de Saint-Aignan et de la Communauté de Communes Val de Cher Controis, 1200 habitants, deuxième commune viticole du département, 420 hectares de vignes, qui produisent des vins d'AOC (Appellation d'Origine Contrôlée) réputés pour leur qualité. Tournée vers le tourisme, avec son site Gallo-Romain des Mazelles (IIème Siècle) ainsi que son Musée archéologique, son centre d'accueil et d'hébergement pouvant recevoir des groupes toute l'année. La Mairie située au coeur d'un magnifique parc paysagé de 7 hectares le Vaulx St Georges.

Décidément, les toponymes du jour sont originaux. Nous voici rue du Petit Village, au lieu-dit le Petit Village. Ils ne se sont pas creusés longtemps.

La petite maison devant la grande est probablement l'ancienne soue à cochons, qui ont disparu du paysage. Une soue est une étable à porcs, composée d'une partie abritée par un toit et d'une petite cour (source http://www.cnrtl.fr/ qui est mon dictionnaire en ligne préféré).

Sous l'habitat modernisé, avec sa marquise au-dessus de la porte d'entrée, son garage à voitures, ses fils électriques et sa boite aux lettres normalisée, on devine une forme plus traditionnelle, avec un le plus long pan de toit orienté au nord et les ouvertures au sud, comme dans les longères. L'ancien bâtiment d'exploitation et l'ancienne soue sont en face.

Encore un signe de modernité (nous vivons une époque moderne), qui ne figure pas sur ma carte, l'autoroute qui éventre les collines.

La collégiale de Saint-Aignan-sur-Cher où nous trouvâmes du pain au pied dans une boulangerie ouverte un lundi (plus ou moins) férié.

Dernier repas pris en commun face à notre cher Cher. Après chacun a rejoint, en ordre dispersé, sa voiture pour rentrer au terme de deux jours et demi d'un week-end bien agréable. Merci Michel.