club FFCT, qu'as-tu fait de ton T ?

CLUB FFCT, QU'AS-TU FAIS DE TON T ?

Mes amis font du vélo. Parfois tous les jours. Ils ne comptent pas leurs kilomètres, ou alors juste pour changer la chaine.

Aucun n'a de vélo avec un cintre de route. Ils ont des guidons multi-positions (trekking), ou des poignées sous le siège. Plusieurs ont des vélos couchés, à deux ou trois roues. Ils ont tous de la lumière fixe avec une dynamo à toupie ou dans le moyeu de la roue avant, et des garde-boue, et des porte-bagages multiples, que la plupart laissent en permanence sur le vélo. Ils ne pèsent pas leur vélo, ni leurs accessoires. Mes amis utilisent des diamètres de roues divers, mais tous ont leurs chambres à air de rechange et leurs outils. Mes amis utilisent des pneus d'au moins 35 mm de large, pour le confort et pour passer par toutes les routes, surtout les plus petites, et par tous les chemins, par tous les temps.

Ils sont très soigneux avec leurs engins à pédales. Leurs machines coutent plutôt cher. Ils aiment le vélo et n'ont de cesse d'améliorer le leur. Mes amis n'ont pas la nostalgie mais des freins à disque, des pédales automatiques et des dérailleurs indexés. Néanmoins, ils se méfient des fausses nouveautés et raillent les tendances lancées par des constructeurs qui cherchent à renouveler le marché.

Mes amis font des voyages à vélo en cyclo-camping avec de belles sacoches partout. Ils participent de temps en temps à des organisations de Cyclo camping international, ou de n'importe qui d'autre, pourvu que ce soit simple, très libre, économique, et seulement pour se balader. Mes amis sont toujours dans les premiers à aller découvrir les nouveaux parcours pour vélos ouverts près de chez eux.

Quelques uns de mes amis ont des GPS très sophistiqués, mais d'autres n'ont pas de compteur. Tous se moquent éperdument de la vitesse moyenne à laquelle ils roulent. Mes amis se promènent à vélo, des fois à l'autre bout du pays, ou d'un autre pays, avec leurs enfants ou leurs petits-enfants, et rien ne leur fait plus plaisir que d'emmener avec eux quelqu'un qui n'était jamais allé plus loin à bicyclette qu'à la supérette. Ils l'accompagnent au plus près, lui soutiennent le moral, veillent aux temps d'arrêt et d'alimentation, respectent son rythme et lui prodiguent de bons conseils pour le faire progresser en douceur.

Mes amis sont engagés dans des associations. Souvent, elles sont liées au vélo. Mais pas seulement. Mes amis sont solidaires, quoiqu'agacés par les prosélytes.

Mes amis roulent à l'économie. Dès qu'ils ont le vent dans le dos, ils papotent. Ils ne changent pas de braquet tant qu'ils n'ont pas basculé en haut, sauf pour mettre plus court. Ils peuvent avoir des plateaux de 20 dents et des pignons de 35. En descente, ça ne sert à rien, mais en descente ils sont en roue-libre.

Mes amis font de la photographie. Ils goutent les vins des terroirs qu'ils traversent. Ils se nourrissent de bon pain, de pâté en boite, de cassoulet, de melon et de laitages. Ils sont pour la diététique, à condition d'avoir au moins 100 Kcal par bouchée. Le vélo de mes amis leur ouvre l'appétit et ils ne sont pas ennemis d'une petite sieste.

Mes amis portent des shorts l'été, des casquettes sous le soleil, des cirés quand il pleut, des chemises à carreaux ou des T-shirts de hasard sans crainte des inscriptions ridicules et tous enfilent à vélo des sandales dès qu'il fait tiède.

Presque aucun de mes amis n'est membre de la Fédération française de cyclo tourisme. La plupart ignorent son existence. Un petit nombre va à la semaine fédérale de la FFCT, parce qu'il est possible d'y participer pour visiter et retrouver d'autres amis. Ils peuvent feuilleter avec intérêt la revue Cyclotourisme où ils trouvent des échos de leurs pratiques.

Pourtant, les groupes de vélos du dimanche avec des maillots bariolés, des collants moulants et à quatre de front sont pour eux des antimodèles. Plusieurs ont essuyé des remarques désagréables à propos de leurs lourdes machines parfaitement équipées en voulant, une fois, participer à une randonnée d'un club FFCT. Eux qui ont l'habitude de rouler plusieurs heures par jour, l'aiguillage vers les parcours de 30 bornes pour VTC, et les horaires de fermeture des ravitaillements, les ont déroutés. Ils n'y sont pas retournés.

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