650 bornes en dix jours ont été un circuit estival plaisant, où j'ai parfois suivi les voies vertes et véloroutes existantes, et parfois non. La carte du circuit complet, qui est du reconstitué (c'était il y a quelques années) est visible ici : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=vahtbymjyjejddgk
Ces 650 bornes accomplies en 650B et en cyclo-camping
n'ont rien d'extraordinaire. "Déjà un voyage" ou "juste un voyage" en quelque sorte. Ce fut donc déjà très bien ou juste très bien, en revisitant le Vieux Pouzauges, l'abbaye de Maillezais et Saumur, et en découvrant le site néolithique du Champ Durand et le musée de la mine de Faymoreau, sans oublier le parcours, les paysages, et les gens ici et là, et là-bas.
Les photos peuvent se voir en plus grand en cliquant dessus.
Un petit matin de juin, mon fier 650B posa à Pirmil pour marquer le départ. Le 650 est le diamètre traditionnel des roues des touristes à vélo. Ce vélo a été réalisé à mes mesures et est très beau. J'ai du le revendre, mais heureusement il tourne encore. Son nouveau propriétaire m'a envoyé récemment de ses nouvelles, via une carte postale arrivant de Roumanie qui m'a fait bien plaisir. Les utilisateurs de 650 sont organisés en Confrérie http://www.confreriedes650.org/
Cette confrérie professe, avec modération, la supériorité du 650, diamètre idéal pour les randonneuses. Il est vrai que les pneus qu'ils font fabriquer sont parfaitement adaptés à un usage route non sportif mais avec un bon rendement, et que leurs vélos sont vraiment prévus pour le tourisme. Néanmoins, il existe aussi des vélos avec des roues de 700, ou de 26 pouces (taille des VTT), ou couchés, ou des tricycles, qui font très bien l'affaire pour voyager. L'état d'esprit du pédaleur compte plus que la taille de ses roues.
Premier arrêt photo au cours de cette première étape de Nantes à Saint-Laurent-sur-Sèvres : le château de Clisson.
Les ruines du château de Tiffauges, un de ceux de Gilles de Rais, seigneur de sinistre mémoire, compagnon de Jeanne d'Arc, maréchal de France, mais aussi condamné pour de nombreux meurtres d'enfants.
Au cours de la deuxième étape, de Saint-Laurent-sur-Sèvres à Ménomblet, j'ai pu de nouveau constater que l'est de la Vendée, ce n'est pas si plat. Ce que ne dit pas la photo, c'est qu'il fallut remonter de l'autre côté, et que ce fut coton. Après avoir traversé le champ, une pente du même tonneau attendait de l'autre côté du trou. Probablement pour empêcher les vaches de sortir, une barrière à ressort voulait absolument se refermer. Il a été difficile de tenir le vélo d'une main dans un 15%, il voulait redescendre, pendant que l'autre main s'essayait à ce que la barrière ne se referma pas trop vite.
Cette statue de Notre-Dame du Bel Amour, reine de l'Univers (rien que ça) a été installée là un an et demi après ma naissance. Voilà qui ne me rajeunit pas. J'ai pique-niqué sous sa protection.
L'église du Vieux Pouzauges est un monument historique vénérable et intéressant, notamment par ses fresques intérieures. Hélas, cet intérieur n'était pas en très bon état lorsque j'y suis passé. J'espère qu'il a bénéficié de travaux depuis.
Décidément toujours pas plat le bocage vendéen.
Un camping à la ferme tranquille, agréable, pas cher, s'accordant parfaitement avec le voyage à vélo.
Après un château de Gilles, voici une statue de Jeanne, quelque part au cours de la troisième étape de Ménomblet à Fontenay-le-Comte.
Ce n'est pas très connu, mais dans le sud de la Vendée, du côté de Mervent, Vouvan, Fontenay-le-Comte, il y eut des mines de charbon exploitées pendant près de 130 ans. Des mineurs sont venus y travailler d'un peu partout, dont de l'Europe de l'Est, des polonais, des ukrainiens. Ils y ont fait souche et leurs descendants sont toujours là. L'équipe de football locale avait alors de beaux succès. Le musée de Faymoreau se visite avec agrément, intérêt, et un peu d'émotion.
Le coron des Bas de Soie, qui étaient les porions, les contremaîtres de la mine.
Je n'avais pas prévu de faire halte pour la nuit à Fontenay-le-Comte, mais le camping à la ferme prévu ayant disparu, je me suis offert une nuit dans petit hôtel. Tout Fontenay ne se résume pas à cette banalité, puisque cette petite ville du Sud Vendée comporte le seul secteur historique sauvegardé du département, que j'ai complètement raté. Preuve, s'il en était besoin, qu'on peut repasser dix fois au même endroit sans en voir la moitié.
Au cours de cette quatrième étape, de Fontenay-le-Comte à Coulon, j'ai attaqué, de la manière la plus pacifique qui soit, les Deux-Sèvres, dont ce remarquable site du Champ Durand, à Nieul-sur-l'Authise, datant du néolithique. Je savais pourtant à peu près où il était, mais j'ai un peu "jardiné" pour le trouver. Ce n'était pas bien indiqué. Il est vrai que ces lieux sont peu spectaculaires, et donc peu fréquentés. J'étais d'ailleurs le seul visiteur à s'y aventurer en poussant les portes pour avancer dans les hautes herbes afin de consulter quelques panneaux un peu défraîchis. Cette étape fut la plus courte de la tournée. C'était prévu pour avoir le temps de visiter.
La distance moyenne d'une étape a été 65 km, soit plus ou moins quatre à quatre heures et demi de pédalage. Elle cache une étape plus longue le premier jour (parce que je n'ai pas besoin de replier le matin) et le dernier (parce qu'il n'est pas nécessaire de planter la tente, faire à manger et la lessive, etc. le soir) et des étapes encore plus touristiques que les autres où les musées, les monuments et les curiosités prennent plus de temps qu'en moyenne, donc plus brèves en kilomètres de vélo. La coursette et les longues distances au cours des étapes ne sont point du tout mon fait. Chacun son truc. Moi, c'est tourisme.
Relief calme et ciel chahuté avant d'aborder les marais autour de Maillezais.
Les ruines de l'abbaye de Maillezais donnent une idée de ce que fut sa richesse. Les moines s'attelèrent à l'aménagement des marais à partir de l'an 1000 environ et poursuivirent cette entreprise. Au XIIIème siècle, les abbayes de Maillezais, Nieul-sur-l'Autize, Saint-Michel-en-l'Herm, l'Absie et Saint-Maixent ont fait alliance pour un aménagement à plus grande échelle. Les guerres détruisirent ensuite une partie des digues. Henri IV ouvrit la voie en nommant un hollandais maître des digues et canaux, puis les capitalistes au XIXème achevèrent de "civiliser" ces terres que l'eau disputait devenues le Marais Poitevin.
Reconstitution de machines d'époque.Sculptures contemporaines accordées au site.
Coulon dite "capitale de la Venise verte". C'est fou le nombre de Venises qui existent. Avant le comblement de l'Erdre (cours des 50 Otages) et de plusieurs bras de Loire, Nantes était, il parait, la Venise de l'Ouest (mais ça puait d'après les anciens). De mémoire, Coulon sent bon.
Au cours de cette cinquième étape de Coulon à Lezay, j'ai contourné Niort, chef-lieu des Deux-Sèvres, par le sud. Mon attitude vis-à-vis des villes est constamment variable. Parfois je les traverse sans sourciller, en me disant que mes habitudes de cycliste urbain me permettent d'y circuler sans problème Parfois, je les fuis comme si leurs habitants avaient la peste. Cette fois, je suis passé en vue des immeubles, mais il fallait une bonne vue et une bonne visibilité pour les apercevoir.
A force d'évitements, de routes départementales en chemins vicinaux, il se peut qu'on plante sa machine au milieu d'on-ne-sait-où, en dépliant la carte et en consultant la boussole pour retrouver une direction. Qu'on retrouve. La preuve : je suis toujours finalement rentré chez moi.
Dans cette ruralité peu dense en hominidés, on croise de belles blondes avec leur progéniture...et d'autres petits animaux beaucoup moins familiers qu'on eut été bien inspiré de laisser en paix plutôt que de les déranger en s'installant stupidement sur leur habitat pour y déjeuner. Je devais avoir un petit coup de fatigue ce jour-là...Il existe des aigles des cimes, et des cyclistes de marécages. La deuxième espèce est plus rare. J'en fais partie. Le plat me convient, tant qu'il n'y a pas de vent. Il ne devait pas y en avoir, car je n'ai pas le souvenir d'avoir eu à l'affronter lors de cette sixième étape entre Lezay et Verruyes (toujours dans les Deux-Sèvres), pas plus que de Verruyes à Thouars au long de la septième étape.Visiteur thouarsais noctambule.Au cours de la huitième étape entre Thouars et Gennes, j'ai surpris quelques traces d'activité cyclotouristique massive du côté de Saumur.Un autre beau bout de ciel de plaine. Le cycliste de marécage aime le ciel. Quand l'aigle des cimes n'en voit au mieux que des extraits, le marécageux en profite en plan large. On devrait pouvoir mettre bien plus de 300 voitures dans ce parking à Saumur. Mais ça polluerait.
La petite barge attend la marée.
Il se peut qu'il existe une Confrérie des Grosses Motos Rutilantes. Je ne suis pas très moteur à explosion, mais elles sont belles quand même.
Entre Gennes et Montjean-sur-Loire (je crois...), neuvième étape. Ce banc est-il public ?
Bulle diaphane dans le ciel matinal, entre Montjean et Nantes (il me semble).
Pêcheurs espérant un bon coup.
Si j'en juge par l'état de la machine, il a fort peu plu au cours de ce tour.
Les boeufs bovins font du muscle en ne faisant rien quand le cycliste continue de s'affûter en tournant les pieds.
Bientôt un nouveau pont reliera les berges de la Loire entre Saint-Sébastien-sur-Loire et Nantes.
Voilà, c'est fini. Il est temps de déballer les sacoches, avant la prochaine fois.