Le printemps est propice à la reprise du tourisme à vélo. Les touristes ne sont pas encore des hordes d'estivants, même si les camping-cars sont déjà présents. De nombreuses places de camping sont disponibles. Les paysages sont beaux comme en été, la variété des lumières en prime.
Dominique nous avait concocté une « quinzaine » cécéiste (pour adhérents de Cyclo camping international, ou pas) de quatre jours (sic !) pour cheminer d'île en île et de marais en marais. Nous étions près d'une vingtaine à l'avoir dégustée avec plaisir.
La dosette d'histoire et de géographie, sans laquelle ce site se ressemblerait moins. http://www.ile-oleron-marennes.com/decouvrir/patrimoine-et-histoire/histoire/l-histoire-du-bassin-de-marennes http://www.ile-oleron-marennes.com/decouvrir/patrimoine-et-histoire/histoire
Et voilà bien sûr des photos, et quelques bavardages.
On peut agrandir ces photos en cliquant dessus.
Ceci n'est pas un batman mais bien un cyclo campeur ayant déjà installé son hamac à Port-des-Barques (Charente-Maritime) et préparant son repas du soir la veille du départ de la randonnée.
L'un des avantages du tricycle couché est de passer sous les barrières.
A l'approche du pont transbordeur sur la Charente pour rejoindre le reste du groupe.
Le tricycle, le vélo à pédalage assisté, et le troisième non moins remarquable avec ses six sacoches quand le tricycle n'en a que quatre réclament quelques explications gracieusement délivrées.
Au bout du sentier le long de la Charente à Rochefort, voici l'Hermione, réplique aussi authentique que possible du navire qui transporta La Fayette en Amérique. http://fr.wikipedia.org/wiki/Hermione_%281779%29
Près de la Corderie Royage, les voilà, ils sont là. A peine nous faisons connaissance que déjà les conversations s'engagent.
Deuxième passage devant la réplique de l'Hermione.
Deuxième approche du transbordeur, cette fois par le nord. Le nantais se désole de ne plus voir du transbordeur qui franchissait un bras de Loire que le soubassement au ras du quai tant cette silhouette gracile digne d'une toile d'araignée anime le paysage avec élégance.
Première pause près d'un des ouvrages de défense de Rochefort en direction de l'Île Madame.
Avec revue de chargements arrière variés.
Sous un lumineux rayon, l'Île Madame apparut.
On accède à l'île à marée basse par la cahoteuse Passe aux Boeufs. Quelques photos aériennes font mieux comprendre la configuration de la plus petite île de la Charente Maritime http://www.bernezac.com/Madame.htm
Tous les vélos sont sortis vainqueurs du test d'accrochage des sacoches et de serrage des boulons.
Les petits points sur le passage sont des vélos. On peut agrandir la photo en cliquant dessus.
La prise de courant du soir étant aussi indispensable que le dîner pour continuer le voyage, je ne pouvais dormir qu'au terrain de camping, où je n'étais pas seul. D'autres ont préféré le bivouac discret sur l'île.
Tentes plantées, hamac arrimé, courses accomplies, le temps de la crise de nerfs est venu.
"Dominique est parti ! Dominique est parti" (un presque "Montjoie et Saint-Denis") fut le cri de guerre de l'équipée. Heureusement, il a plu le long des cabanes au bord des claires de Saint-Froult et le groupe s'est reformé au début du deuxième jour.
Le beau temps étant (presque) revenu, un nouveau départ s'amorce.
J'ai dit presque.
Brouage, ancien port de commerce puis de guerre, dont les remparts furent consolidées par Vauban tout à la fin du XVIIème est demeuré dans son enceinte, à cause de son déclin du à l'éloignement progressif de la mer. Le tourisme, les artisans et l'ostréiculture lui permettent de revivre.
L'histoire, la géographie, l'économie, c'est bien joli. Un bon petit café après la froide pluie, c'est bien aussi, surtout dans l'éclaircie.
Exemple de déjeuner de cyclo campeur par temps frais, quoique manquant de nourriture fraiche.
A repas frugal, paysage agréable en ce port de Chapus.
Sur le pont d'Oléron, on y roule, on y roule ! Avantage au tricycle surbaissé, peu sensible au vent latéral et ne guidonnant donc pas.
En approche de Gatseau dans la forêt domaniale de Saint-Trojan-les-Bains, au sud de l'Île d'Oléron.
Bivouac discret des uns, quatre étoiles pour d'autres. Ce quatre étoiles après division des charges de colocation, république égalitaire oblige, s'est avéré moins coûteux qu'un deux étoiles loin de la mer.
Les sanitaires sont si propres, et si tranquilles à cette saison, que l'on peut y dîner en toute convivialité d'huitres fraiches, de saucisson de qualité et de vin blanc parfumé.
La chenille redémarre au matin du troisième jour, par beau temps et mer calme, depuis Gatseau vers Saint-Denis par les pistes et les chemins.
Tourisme, ostréiculture, et pêche au port de Saint-Trojan-les-Bains.Un port plus récent dédié à la plaisance.
Pique-nique au bord d'un canal en cette terre très mélangée avec l'eau. Et voilà un dossier de presse en PDF qui fait un point intéressant sur la plus grande île du littoral océanique français : Dp2013oleron (1.31 Mo)
A la pointe de Chassiron, l'Océan sauvage, ou presque, car les anses à poisson le domestiquent en (toute petite petite) partie.
Le phare et le sémaphore veillent sur les gens de mer.
Les campings de CCI, les seuls où la visite commentée des divers modèles de tentes de randonnée, avec description objective, passionnée et expérimentée est une coutume quasiment inévitable. Et c'est très bien. Le système fonctionne également pour les vélos. Les camping-cars n'ont rien à voir. Vraiment rien.
L'ombre du soir s'allonge sur le campement. Les bonnets rouges et noirs font bon ménage en cette heure pacifique. Le port de la Cotinière.
Nous y sommes arrivés en retraversant l'Île d'Oléron puis en longeant la rive ouest par des pistes et des routes plus ou moins cyclables. Grâce à la connaissance très fine de Notre Guide Suprême (et provisoire), capable de tracer à main levée les pistes sur une carte où elle ne figurent pas, nous avons pu circuler sans coup férir. Il faut le dire néanmoins, les aménagements cyclables de cette île et sur le continent sont très très moyens. Les nids de poule, de cigognes et même d'autruche y sont très fréquents. Les panneaux sont d'une discrétion qui imposent une attention redoublée, quand ils sont encore là. Ces panneaux n'indiquent pas une direction générale mais au mieux le lieu-dit ou le petit clocher suivant. Je n'ai vu en tout et pour tout qu'une seule carte du réseau affichée, en face d'un bar-tabac. On dit aux électeurs qu'on fait des trucs mais on n'informe pas l'usager. Bref, comme dans beaucoup d'endroits, le vélo est conçu comme le moyen d'aller du camping-car ou de la résidence secondaire à la plage ou la boulangerie, mais pas (encore ?) comme un moyen de déplacement quotidien ou comme moyen pour voyager. Le peu d'entretien est symptomatique d'une politique sans continuité. Les aménagements les plus récents ne sont pas exempts de défauts majeurs. Ces approximations conviennent probablement à la majorité des usages mais laissent une impression de négligence, d'absence de réflexion d'ensemble voire de politique. Les quelques tronçons d'EV1-Vélodyssée sont mieux indiqués que la moyenne, mais l'état de délabrement de la voie est à hauteur de ce qui existait déjà. On a fait les brochures en quadrichromie, on a oublié les routes. Les charentais devraient faire un voyage d'études, à vélo évidemment, dans un département proche du leur par ses caractéristiques et où la politique en faveur des itinéraires pour les cycles doux me parait être quasiment exemplaire : la Vendée. Le paragraphe ronchon s'achève ici.
Sur la route du retour vers le continent, après Dolus d'Oléron vers la citadelle de Château d'Oléron, une clairière ensoleillée et abritée accueillit notre déjeuner du troisième jour.
Le soir, au fond de l'ancien golfe de Saintonge, la tour de Broue veille sur les marais, à proximité de notre campement. Les familiers du lieu auront reconnu que cette photo a été prise le matin. Mais c'est pour illustrer, et parce que le soir, j'étais un peu dans le potage et n'ai pas pris de photo.. http://brouage.minisites.encharentemaritime.com/tour-de-broue/
Après avoir dûment remercié chacune et chacun, nous nous sommes séparés du groupe qui rejoignait Rochefort en ce dernier jour, en longeant longuement le canal de Broue sous les éclaircies au milieu des oiseaux de toutes tailles et notamment de belles cigognes.
On vous aura prévenu !
En effet, je dirais même plus : en effet, l'avertissement est fondé. A un moment, pour une voiture, c'est très coton. Pour un vélo, c'est possible. L'avantage est là au vélo à deux roues, plus étroit, que l'on peut donc continuer de chevaucher quand le tricycle doit se pousser.
Après, on a rejoint la voiture pour rentrer à la maison et être à l'heure au travail le lendemain. Bof...
et le VAE dans tout ça ?
Et le VAE dans tout cela, car je me permets de vous rappeler que nous sommes dans une rubrique consacrée au cyclo camping électrique ? Il va bien, merci. Cyclo camping international, CCI, est une association qui n'a pas peur d'en débattre avec sérénité, d'en faire des articles dans sa revue, ou d'en admettre dans ses randonnées. Le mien continue de m'aller. Il a franchi son 5000ème kilomètre au cours de cette sortie. Il m'aide comme nécessaire, et, pour le reste, se fait oublier. J'en viens même à croire parfois que c'est moi seul qui pédale. Il suffit, hélas, de couper l'assistance pour me persuader immédiatement du contraire.
Pour ce qui est des questions ritournelles, en voici les réponses.
Combien pèse-t-il ? 26 kg sans le chargement, 50 avec, et 120 bonhomme compris. Ce dernier nombre est celui du poids à bouger.
Quelle est son autonomie ? En conditions moyennes, terrain vallonné, vent parfois défavorable, avec un petit chargement de quelques kilogrammes et une vitesse moyenne de l'ordre de 20 km/h, l'autonomie permise par ce système (moteur central proportionnel) avec cette batterie (540 Wh) est de l'ordre de 130 km. La consommation d'énergie augmente avec la vitesse, et donc diminue de même, comme une vulgaire bagnole. En roulant plus tranquillement, majoritairement sur le plat, même chargé pour le cyclo-camping mais à 15 km/h de moyenne, l'autonomie est largement supérieure, 180 km peut-être.
Se recharge-t-il en roulant ? Ben non. Cela alourdirait le système, et entraînerait une dépense d'énergie supplémentaire. Si les systèmes de recharge en route étaient suffisamment performants, le vélo créerait sa propre énergie et le mouvement perpétuel serait enfin inventé. On pourrait alors se passer d'énergie fossile. Doux rêve.