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Semaine fédérale à Dijon 2016
Malgré le titre, ne vous attendez pas à trouver dans ce qui suit un reportage officiel sur la 78ème Semaine fédérale internationale de cyclotourisme, dite "SF", mais plutôt mes impressions sur l'évènement, où j'ai croisé, comme de coutume, des milliers de cyclotouristes, des zanciens, des zyvafort, des zybrides et quelques zygotos dans mon genre qui butinent autour des parcours. Le site officiel est là : sf 2016 Dijon et les parcours du même métal ici : http://veloenfrance.fr/carte.html? puis taper "SF 2016" dans la fenêtre de recherche.
DIMANCHE
J'ai suivi le P1, le parcours le plus court, et fait pas mal de digressions pour découvrir la ville.Le matin du premier jour et déjà dans l'ambiance : tout le monde est habillé en cycliste au restaurant universitaire. Les participants logent un peu partout : cités universitaires, campings habituels et campings provisoires dits "fédéraux" avec leurs célèbres toilettes et douches en parois en tôle sans toit, et chez l'habitant, à l'hôtel, etc. Le départ de 8 heures. J'avais oublié que c'est le plus couru. Tout le monde se donne rendez-vous au kilomètre zéro, juste en face de la permanence.
Le feu vert de dix secondes est une spécialité locale, idéale pour créer des embouteillages, d'autant plus quand plusieurs milliers de cyclistes empruntent le même itinéraire.
Premier aperçu du lac du Chanoine Kir. Félix Kir était un prêtre séculier, et un homme politique, député-maire de Dijon au sortir de la seconde guerre mondiale. Passé les feux rouges, la chenille multicolore se fait moins dense et chacun ou chaque groupe roule à son rythme.
Les photos sont visibles en plus grand en cliquant dessus.
D'autres groupes ont plus de mal à se mettre en route de si bon matin.
Le clocher de Plombières-lès-Dijon recouvert de tuiles plombées de couleur, colorisation géométrique des toits que l'on retrouve un peu partout dans la région.
Dijon est situé aux alentours de 200 mètres d'altitude, et les collines velues qui l'entourent à 4 ou 500 mètres. Ce n'est pas plat. Certaines côtes sont mêmes un peu sévères.
Premier arrêt à un point de ravitaillement, et première recontre avec un vélo à assistance électrique (VAE). Contrairement aux craintes infondées des musculaires de la FFCT, le VAE est débonnaire et ne joue pas à la petite course avec les zyvafort qui eux font du sport, surtout ce genre de VAE urbain de trois tonnes avec moteur dans la roue arrière.
Pour accéder aux ravitaillements, à la permanence ou aux hébergements, le vélo doit être estampillé de la plaque de cadre délivrée avec le viatique du esséfard.
Le bonhomme, ou la bonne femme, a un petit bracelet (sponsorisé par Flunch), impossible à enlever sauf à le couper, pour se rendre dans les même endroits. La sécurité des vélos et des participants en est augmentée.
Pour éviter les manipulations d'argent liquide, le esséfard achète des "planches de valeur" de tickets (sponsorisés par le Crédit Mutuel) qui ne sont valables que dans les points d'accueil de la Semaine fédérale, exclusivement réservés aux participants de la SF. Les commerçants des lieux traversés se plaignent chaque année d'être avertis trop tard pour constituer des stocks suffisants pour nourrir ce soudain énorme afflux de clients supplémentaires. D'aucuns pensent que c'est fait exprès pour que les esséfards aillent surtout dans les points d'accueil, afin de les rentabiliser. Par delà ces rumeurs et suppositions sempiternelles, les points d'accueil sont pratiques car situés sur le parcours, et il suffit de s'éloigner de 500 mètres du parcours pour trouver des commerces achalandés, voilà plus de vingt ans que je m'y emploie avec succès. Depuis 2017, les plaques de tickets ont été remplacées par des puces, plus pratiques pour le participant et pour les bénévoles qui n'ont plus à faire une comptabilité fastidieuse de bouts de papiers.
Maison d'éclusier le long du canal de Bourgogne partie ouest-nord-ouest de Dijon par lequel nous rentrons en ville.
L'écluse de Morceuil est située à 16,8 km de Dijon. Le panneau date de l'époque où la précision comptait.
A l'époque moderne à laquelle nous sommes, le balisage pour les cyclistes, le long de ce canal, est convenable, avec indication des bourgs à venir, le lointain et le proche. Si seulement tous les balisages pour les cyclistes étaient aussi bien faits, notre vie itinérante en serait facilitée.
Le beau noyer que voilà. Il doit attirer les convoitises à la saison. Oui mais :
L'écluse, l'herbe verte, et les pavés pour s'asseoir (plus pratiques pour se relever quand on fait fait partie des vieux qu'ont de l'âge) attirent les pique-niqueurs.
Cette BMW est la seule voiture vue le long du canal ce jour. Elle n'agressera plus personne.
Encore un VAE de trois tonnes à moteur roue arrière. Si ce n'est du chinois, ça y ressemble fortement.
Et un autre, un kit à moteur roue avant, les moins chers et les plus faciles à installer. A vue de nez, il doit peser deux à trois fois moins que celui d'au-dessus.
Je suis sorti du parcours pour trouver un café. Les anciens et les nouveaux d'un même métier échangeaient entre professionnels.
Les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus.Retour à Dijon par la voie verte le long du canal.J'étais a priori intéressé par les maillots des sarthoises, leur conversation m'a heureusement détourné vers la scuplture.
Les jaunes nous auront accompagné toute la semaine, aux carrefours, aux points d'accueil, au restaurant le matin et le soir, pour nous accueillir et nous remettre le dossier, pour nous guider dans les hébergements. A ce que j'en ai lu dans la presse locale, ils auraient été 1800, et les esséfards 13 ou 14000, c'est énorme, d'autant que la semaine dure sept jours (ce qui est plus habituel). L'organisation et la mobilisation requièrent des années de préparation. Je ne peux que saluer bien bas le dévouement de ces bénévoles sans qui ce grand rassemblement n'existerait pas.
Cliquer sur les photos pour les agrandir.
J'ai fait un tour à la permanence, où sont situés les stands des exposants, de la FFCT, de la SF en cours et de celle de l'année prochaine. J'ai acheté un antivol et un cuissard. J'ai garé mon vélo avec les VAE, parce que ces machines sont trop lourdes pour tenir par la selle sur des tasseaux ou des tuyaux comme les vélos en carbone des zyvafort. Encore un roue arrière.
En sortant de la permanence, j'ai pu accéder à la borne du kilomètre zéro des parcours, complètement noyée lors des départs du matin.
Pour s'y retrouver, on repère la couleur du parcours du jour et on suit les flèches. Des pancartes indiquent les séparations de parcours. Le dossier remis en début de semaine comprend les cartes des différents parcours de la semaine, avec leur longueur, leur dénivelé, leur profil, leurs points d'intérêt touristiques, les points de ravitaillement. Certains arrivent à se perdre. Ils sont vraiment bons, je n'y arrive pas.
Pour rejoindre la cité universitaire, je repasse par le centre-ville historique, pour mon agrément.
Les cyclotouristes font du tourisme.
L'éphèbe se la joue quelque peu sur son piédestal avec ses trois pigeons.
Cette statue fut érigée sur la place François Rude en 1904, peu de temps après la terrible épidémie de phylloxera qui détruisit les vignes. Une amie d'originaire de la région m'a précisé qu'elle représente un vendangeur foulant le raisin qui, colorant les pieds et les chevilles, donne des bas rosés, soit "bareuzai" en langue locale, nom sous lequel les dijonnais désignent communément les personnes chargées du foulage, et cette place.
Un VAE de sacochard, avec moteur pédalier en kit, le seul que j'ai vu au cours de cette semaine. C'est le mien.
Retour dans le quartier universitaire, bien pourvu en pistes cyclables, et en parkings pour les vélos.
LUNDI au pays des sources et de la cocotte
J'ai suivi le petit parcours, et lui ai fait des infidélités, en passant par Dijon, Ruffeu-les-Echiney, Bellefond, Norges-la-Ville, Clénan, Saint-Julien, Brognon, Beire-le-Châtel, Tancey, Mirebeau-sur-Beze, Magny-Saint-Médard, Belleneuve, Binges, Vaux-sur-Crône, Remilly-sur-Tille, Bresse-sur-Tille, Couternon, Saint-Apollinaire, et Dijon.
Mardi matin, ça tourne à droite 90 dans le bourg de Norges. Je crois. Quand on suit des flèches, on ne fait pas toujours attention à là où on est. Les maisons sont locales et anciennes.
J'ai fait un écart par rapport au parcours fléché. Ce qui ne m'a pas empêché d'être rattrapé par un couple de ma connaissance qui partaient faire un BPF dans le 70 par un itinéraire de leur composition. Voir ici pour savoir ce que sont les BCN-BPF, une activité réellement touristique.
Je me suis arrêté au café de la place, beaucoup de cafés se nomment "de la place" dans ce coin. Re-toc, je retombe sur deux autres personnes de mon club qui elles aussi font des tours et des détours autour des routes fléchées. Il a toujours régné une douce anarchie dans ce club. Chacun est maitre de sa route et complètement convivial. Des cyclotouristes.
En face du café de la place, la place du monument de 14-18 et l'église.
La chenille va sa route dans les collines et je vais la rejoindre, ou presque, par un chemin bien caillouteux mais bref.
En fait, j'ai pris un bout du deuxième parcours (P2) à l'envers, bien plus collineux que le P1. Pourquoi ? Et pourquoi pas ? Les cyclistes sont des gens polis. Beaucoup m'ont salué. Je leur ai répondu. Ils croyaient peut-être que je faisais un voyage et passais par là par hasard. Les sacochards ne sont pas les plus nombreux à la SF. J'ai croisé un zancien (1ère SF il y a 43 ans, chapeau !) qui regrettait la présence trop massive des cyclo-sportifs, qu'on ait privilégié la quantité sur la qualité, nostalgique d'anciennes SF où le nombre de participants n'excédait pas 4000.
A Mirebeau-sur-Beze, j'ai aperçu le panneau indiquant Is-sur-Tille, connue des cruciverbistes.
Le point d'accueil et de ravitaillement.
Où il y a une caisse centrale, comme dans un hypermarché.
Le type de vélo le plus répandu à la SF est le vélo carbone, tout nu (sans garde-boue ni sacoche ni lumière, un vélo léger et pas civilisé), qui ressemble beaucoup à un vélo de course. Celui-ci est peut-être plutôt en aluminium. Il a du vécu. La roue arrière est différente de la roue avant. Il dispose d'un triple plateau. Ce n'est donc pas un vélo "de course" à proprement parler.
Un tandem d'orine anglaise (quoique, Raleigh appartient au groupe Derby Cycles, qui possède aussi Kakhoff et Focus deux marques allemandes), un peu plus civilisé que le vélo précédent puisqu'équipé d'un porte-bagage.
Une superbe randonneuse légère en tubes chromés d'un zancien estampillé effefcété de la tête aux pieds, ce que j'estime bien préférable aux trop nombreux maillots couverts de publicités de marque ou pour des courses, comme l'Ardéchoise par exemple. La FFCT, c'est cyclotourisme :
Les zyvafort sont nombreux. Il ne voient pas toujours grand chose du paysage. Si j'en crois ce qu'ils se racontent en fin de journée aux terrasses des troquets, ils ne voient que les côtes, qui leur font mal aux jambes, la moyenne (la moyenne ! la moyenne !) et ceux qu'il rattrapent. Curieusement, je n'ai entendu personne de rattrapé. Les zyvafort me paraissent plus civilisés que les autres années, où certains gueulaient "à droite" quand on ne se rangeait pas assez vite pour laisser passer les morts-de-faim accrochés à la roue arrière de celui qui les précède.
Les autres se promènent, visitent, mettent deux heures à déjeuner et faire la sieste, échangent avec leurs semblables, et se moquent gentiment des zyvafort. Ces derniers sont souvent jeunes ou s'efforcent de se faire croire qu'ils le sont encore. Une proportion intéressante fait peine à voir en fin de journée. Les touristes rient sous cape, quelle que soit la météo.
Quelques uns sont des zybrides, un jour sportifs (de compétition donc, il n'existe pas de sport sans compétition), un jour contemplatifs, sous prétexte d'accompagner maman. Maman est la même que celle à qui on téléphone le dimanche matin pour qu'elle vienne chercher son zyvafort en voiture parce qu'il a crevé sans pompe ni chambre à air de rechange, parce que c'est trop lourd à transporter. Il y a des femmes parmi les zyvafort, mais beaucoup plus parmi les touristes. De vrais zybrides sont capables de faire la compète un jour et du cyclo-camping un autre. Ils sont rares.
Les zyvafort, les touristes et les zybrides font tous du vélo sur les mêmes routes, et partagent la même passion. Tant que les zyvafort ne me frôlent pas en me dépassant, ils ne me dérangent pas. Souvent ils frôlent, parfois dangereusement, à cause de leur obsession de suivre la roue, de l'adrénaline qu'ils fabriquent, et de la fatigue qu'il accumulent. Les zyvafort d'un certain âge qui s'obstinent à monter les côtes comme des gamins sont ceux qui paient le plus lourd tribu en nombre de décès parmi les membres de la FFCT.
Celui-ci appartient sûrement à un touriste soucieux de son confort avant tout. Je n'ai pas réussi à déterminer le nombre de positions possibles sur un tel guidon.On pourrait croire que ces vastes étendues de culture ouverte, avec les gros dosages de pesticides qui vont souvent avec, ont tué toutes les abeilles. En fait non, il en reste.
MARDI la route des grands crus
J'ai fait un bout du parcours, et improvisé de ci de là, par Chenôve, Marsannay-la-Côte, Couchey, Fixin, Brochon, Chevrey-Chambertin, Corcelles-les-Monts, le Mont Afrique, Corcelles et retour Dijon.
Pendant l'embouteillage du départ, on s'occupe. Quel est ce bâtiment altier ?
L'école normale d'instituteurs, qui nous avait une autre gueule que les cubes des IUFM et autres Espé.Un maillot Mapei. Une équipe professionnelle des années 80, également connue pour des affaires de dopage. Il faut oser porter ce genre de maillot dans un rassemblement cyclotouristique, ou être ignorant. Au moins, il est joliment coloré.
Le maillot de la 74ème SF demeure agréable.
Celui-ci proclame la hauteur du col des Aravis, un col pyrénéen pas plus haut que ça, mais réputé pour être escarpé.Celui-là a sans doute fait Paris-Brest-Paris (qui est une course) en 2011. Il aura été.
Le départ de 9h est bien plus agréable que celui de 8h. Les cyclistes saluent bruyamment les citadins qui mettent le nez à leur fenêtre pour regarder passer l'interminable chenille. Il papotent tranquillement au feu rouge. Ils laissent même passer les voitures quand ils estiment qu'elles sont coincées depuis longtemps. Rien à voir avec des zyvaforts.
Presque deux heures après le départ (deux heures pour faire moins de vingt bornes me disait le monsieur au feu rouge tout à l'heure qui s'est fait fabriquer une superbe randonneuse acier 650B sur mesures au Japon, il est temps de prendre un jus dans l'estaminet local.
La façade du château de Chevray-Chambertin. Un grand cru.
Le spécialiste du Médoc y va de son commentaire. Le maillot n'a pas de publicité. Certains en ont tellement que l'on a du mal à en voir la couleur. Ils sont en contradiction avec la charte publicité vestimentaire FFCT
L'herbe est laissée entre les rangs. La largeur n'est pas la même que dans le Médoc. Certaines vignes sont conçues pour le ramassage à la machine et d'autres à la main, les deux procédés ont leurs avantages et leurs inconvénients. Je n'ai retenu que ça des commentaires du spécialiste, faute de disposer des bases pour tout comprendre.
Certains indices permettent de reconnaître un vélo britannique, ainsi une sacoche arrière unique située à droite.
Avec le maillot, c'est encore plus facile. La semaine fédérale est internationale. Bonjour amis celtes.La langue parlée par ces jeunes femmes m'était très étrangère. Sitôt leur conversation terminée, elles sont reparties bien plus vite que moi.Le château est en rénovation.Le prieur sans visage n'est pas bien amène.On voit de tout à la SF, des petits chiens dans des paniers, et des enfants dans des remorques tirées par des vélos pliants.Le grand-père fait une pause derrière le tracteur. Retenez cette attitude.Tiens, un maillot d'une SF qui me rappelle quelque chose.
Cette année, les décorations au bord de la route sont rares. Les semaines fédérales qui se déroulent dans des environnements urbains peinent à mobiliser la population. Je n'ai donc pas manqué de photographier ce décor de jardin, qui plus est particulièrement réussi.Ceux qui ne se sont pas arrêtés au château et aux vignes n'auront vu de Chevray-Chambertin qu'un vaste terrain nu et poussiéreux où s'activaient des bénévoles sous des petits chapiteaux.
Et une belle Gazelle à moteur roue avant. Gazelle est une marque de vélos.
Ce tandem arbore plusieurs signes distinctifs sur de beaux garde-boue chromés et un slogan rigolo.
Sans oublier les moines, rappelant les origines du lieu, qui en amusent certaines et en inquiètent d'autres. On remarquera aussi les socquettes dans les sandales, en avance de phase sur la mode socquettes-claquettes.
Il est possible d'agrandir les photos en cliquant dessus.
Ayant enfin réussi à me trouver une carte Michelin (parce que les cartes où on ne voit que le parcours du jour pour suivre les flèches de la couleur du jour, ça commence à bien faire), je me suis dit que le Mont Afrique était un objectif aussi digne qu'un autre, et de moi aussi.Je me suis trouvé un petit troquet des années 50 dans son jus. La patronne m'a servi en terrasse et a fermé à clé derrière moi. Même pas peur que je parte avec la tasse.
Troquet qui se nommait "café de la place", comme de bien entendu.
Le début de la D108 vers Corcelles-les-Monts m'a fait craindre un trop-plein d'automobiles allant trop vite et profitant de ma virée solitaire hors des flèches pour me serrer vers le bas-côté. Pas du tout. Cette départementale grimpe de 5 à 7% pendant six kilomètres mais est confortable pour les cyclistes qui bénéficient d'une bande cyclable aussi large que la voie des automobiles.Un peu de solitude et de points de vue sont agréables. Monsieur Michelin a bien raison de gratifier cette voie d'un liseré vert signalant une route touristique.La montée vers le Mont depuis Courcelles est plus étroite, plus pentue, mais particulièrement tranquille.
Le "point de vue" promis par la carte Michelin. Je comprends pourquoi ça n'attire pas les foules.On peut voir aussi une magnifique antenne de l'aviation civile et son grillage d'enceinte surmonté de barbelés.Il serait dommage de rater la tour hertzienne et le chemin pierreux qui fait le tour du Mont Afrique, finalement pas si désert car on y croise des marcheurs qui viennent respirer la tranquillité. Un camp d'entrainement pour chiens militaires, bien utiles en ces temps troublés, occupe le contrebas.Après une longue et facile descente, je suis revenu à Dijon, où je trouve un nouveau monument à chaque fois que j'y passe.En ce moment, l'office du tourisme de Dijon propose le parcours de la chouette
MERCREDI des sources de la Seine aux site d'Alésia
Je n'ai pas vu les sources, et je ne saurai jamais où est Alésia. Trop loin. Tant pis. Des départs avancés sont prévus, pour profiter d'objectifs plus lointains, mais il faudrait une voiture pour emporter le vélo et la mienne est en panne et bloquée au garage à Dijon. Et puis, faire de la bagnole à la semaine fédérale de cyclotourisme serait pour moi une contradiction.
Le départ était le même que dimanche. J'ai ensuite, comme hier, pris un morceau de P2 à contresens avant de n'en faire qu'à ma tête pour finir, soit Dijon, Lac Kir, Velars-sur-Ouche, Fleurey-sur-Ouche, Pont-de-Pany, Mâlain, Baulme-la-Roche, Pasques, Plombières, Dijon.Je ne refais pas l'article sur la sortie de ville, et je saute directement au petit endroit tranquille à 200 mètres du parcours où j'ai fait ma première pause.Nous arrivons au site de Mâlain (nom d'origine gauloise "centre de la plaine" ou un truc du genre) surmonté de sa forteresse moyenâgeuse. La ville s'étendait sur plus de 200 ha dans l'antiquité. Les 730 habitants d'aujourd'hui se revendiquent héritiers des sorcières. Le château serait maudit car situé au-dessus du "trou du diable", que l'on nomme également le Malin.Mâlain s'est avéré être le meilleur des points d'accueil que j'ai fréquentés à la SF. Le sandwich était à la ventrèche. Enfin du changement, parce que trois tranches de saucisson sec dans un tiers de baguette pour deux euros, ça commençait à faire. Le point d'eau avait des tas de robinets avec des petits tuyaux au bout pour ne pas s'éclabousser partout. Le cadre était très agréable, avec de l'herbe, de l'ombre, et de la musique écoutable. Les musiciens en direct live étaient à peu près aussi âgés que le public, mais délivraient des airs de rock proprement joués, parce que le crin-crin folklorique pour les fêtes à Neuneu, ça commençait à faire. Que les bénévoles des autres points d'accueil ne m'en veuillent pas trop. Il fallait un vainqueur, pour moi ce fut Mâlain.
La chaleur aidant, l'ombre devient chère.Le joli château de Beaume-la-Roche, ainsi nommée car la route qui y grimpe (le mot n'est pas usurpé, ça monte bien et longtemps) est surmontée de falaises de roches grises.
Pour l'agrandir, cliquez sur la photo.
Au-dessus de Beaume, j'ai dit au bénévole que je n'allais pas à la Trinité mais à Pasques. Il a sourit poliment. Je me suis arrêté au cimetière de Pasques, par goût de l'oxymore. Pâques est la fête où les chrétiens célèbrent la résurrection de Jésus. Alors, un cimetière dans un bled dont le nom est celui de la résurrection... Tiens, ils ont fait tout un roman sur les gars du coin morts pendant la première guerre mondiale.Ces anecdotes rendent les morts plus présents, plus humains, plus émouvants qu'une simple liste de noms sans aucune information.Les détails de l'extrait du registre des délibérations d'après 14-18 sont une mine pour qui s'intéresse un tant soit peu à l'histoire. On s'y croirait. Merci à la personne qui a judicieusement choisi ces extraits.
A l'autre sortie du bourg, un autre monument, bien plus massif, consacré aux soldats morts sur le plateau de Pasques pendant la guerre de 1870, dont on ne parle plus guère de nos jours.Le choc. Ce panneau affiché à l'entrée d'une propriété près de Plombières est d'une nullité... Les dijonnais semblent se badigeonner le coquillard avec le pinceau de l'indifférence de toutes ces histoires de guerre et de cons et se prélassent à Dijon-plage au bord du lac Kir par où nous rentrons.
JEUDI pique-nique au lac Kir
Le jeudi, à la semaine fédérale, c'est pique-nique. Toujours le jeudi. Ils nous proposaient deux circuits, de quarante à cinquante bornes. Au cinquième jour de suite, le temps était venu pour moi de me refaire les cannes en moulinant consciencieusement sur le plat le long du canal. J'ai donc accompli ce jour ma plus petite distance et mon plus petit dénivelé de la semaine. Je souhaitais aussi contrôler mon heure d'arrivée au pique-nique, pour être rentré si besoin avant les pluies d'orage prévues pour le début d'après-midi. Je roule aussi quand il pleut, mais si on peut éviter une averse...Craignant l'ondée, j'ai protégé la sacoche arrière contenant la batterie et la console sur le guidon dont l'étanchéité serait éventuellement sujette à caution.
Les barnums sont en place.Certaines ont déjà les maillots de la 79ème SF, celle de l'année prochaine.Des moulins à vent originaux.Les sacs contenant le pique-nique sont délivrés au cul du camion.
La convivialité était bien au rendez-vous. J'ai fait la connaissance de Gisèle d'Orléans, qui n'est pas de famille royale (je crois) mais réside dans cette ville. Sa noblesse à mes yeux est d'avoir pratiqué le cyclo-camping jusqu'à quelques années avant ses 80 ans qu'elle a aujourd'hui dépassés. Elle a du abandonner son activité préférée antérieure à cause du "camping quatre pattes" qui devenait impossible.
Les autres féminines d'Orléans qui étaient à la même table m'ont renvoyé une excellente image de leur club, de leurs activités cyclo et très touristiques. La conversation a roulé pêle-mêle sur la simplicité de la traversée de Nantes à vélo par la Loire à vélo sans se perdre (à ma grande surprise !), les pluies diluviennes tombées sur certains campings de la SF ayant obligé à pailler la gadoue et utiliser des tracteurs pour tirer les caravanes et camping-cars du bourbier, la semaine européenne de cyclo-tourisme, comment sortir le plus facilement de sa petite tente de cyclo-campeur quand le poids des ans se fait sentir. Je préconise une méthode moyennement élégante mais permettant le moindre effort musculaire : à quatre pattes justement et en marche arrière. Un bien beau pique-nique de SF comme on aimerait en partager plus souvent.
Ces dames m'ont également informé que l'accordéoniste était un habitué, un cycliste qui promène son accordéon sur son vélo. Je ne l'avais jamais vu. Je ne fréquente les semaines fédérales que depuis vingt-six ans Je vous en offre 15 secondes.
L'année dernière à Albi, nous eûmes droit à un aïoli avec une cuisse de canard confite. Goûteux et couleur locale certes, mais un peu lourd à digérer par 40° à l'ombre. Cette année, point de lourde chaleur, mais pas davantage de couleur locale. Le pique-nique était 100% Crous.Pour le poulet pommes de terre, le couteau suisse et la fourchette en inox de ma sacoche étaient quand même plus pratiques que les couverts en plastique...Ce bénévole avec les deux grands bâtons verts et ses acolytes de gauche et de droite sont restés plantés là en plein soleil pendant au moins dix minutes. Pourquoi ? Aucune idée...
Cha chest du tichirte vichible ou che m'y connait pas. Oui, je sais. C'est pas beau de parler la bouche pleine.
Un VAE Giant à moteur Yamaha bien coupleux. Y'a pas que les Bosh.
Les bénévoles sont au café, toujours serviables et gentils.
Un monsieur (futur bénévole d'une future SF ?) m'a fait remarquer l'astucieux système de récupération des gobelets en tuyaux PVC et m'a entretenu à propos de pissotières peu coûteuses fabriquées à partir de bâches agricoles. Je n'ai pas tout compris de la fabrication des pissotières, mais ça avait l'air important pour lui.J'ai adopté le GPS depuis un an environ. Je dois reconnaitre que c'est un truc absolument génial pour se retrouver très facilement dans une ville que l'on ne connait pas. Celui-ci me trouve des itinéraires subtils et bien adaptés au vélo. Je suis arrivé à temps, les premières gouttes commençaient à tomber.
Il me dit d'aller par là pour retrouver ma maison provisoire par un petit passage tranquille, et il a raison.Ce vélo est garé là depuis des jours. J'en ai vu d'autres en ville. Ils sont de la même couleur que les bus, les trams et les garages à vélo.
Même sous la pluie, je peux mettre mon linge à égouter, le balcon du voisin d'au-dessus protégeant le mien. Oui, le cuissard avec fond en gel a un dessin de Tour Eiffel. Et alors ? Pas de souci, on peut être assis toute la journée sur la tour Eiffel sans dommage.
VENDREDI escapade en Auxois
Vélo de sportif au petit déjeuner. Jantes hautes en carbone, comme le cadre. Pas un gramme de trop. Il faut une voiture pour le transporter, et un support pour le poser. C'est un petit vélo qui dépend forcément d'aides extérieures, trop jeune pour être autonome.Nous sommes partis par, par où déjà ? Ah oui, par Ahuy. Du côté de Vantoux (pas Ventoux), J'ai demandé à photographier cette superbe 3ème roue. J'ai pu. Ils tiennent à rester anonymes.La montée vers Val Suzon et ses vieilles maisons par la forêt est très longue et douce. Plus de vingt-cinq kilomètres de faux-plats, ça nous change de la Loire-Inférieure. Un trou de verdure où coule un filet d'eau, une maison à colombages, un petit pont, et un vieux mur de pierres sèches, le cyclotouriste est content. Et une antenne satellite. Les soirées d'hiver sont longues comme des faux plats.Peut-être il ne sort son vélo que tous les dix ans. Il a conservé la plaque de cadre de la SF de Châteauroux.Le vélo, c'est l'avenir ! Pas si sûr...La faim ayant fini par me tenailler, je me suis arrêté à l'abri du vent et au soleil. La température atteignait péniblement 18° à l'ombre. J'ai regardé passer les cyclistes, qui presque tous m'ont souhaité "bon appétit". Je répondais "merci, bonne route". Le temps de mon repas s'en est trouvé allongé. Les femmes sont plus attentives à ce qui se passe au bord de la route, plus souriantes aussi.
Quasiment tous pédalent correctement, en souplesse, sans forcer, l'articulation du gros orteil étant posé à l'aplomb de l'avant de l'axe de la pédale, sauf une compagnie de (moteurs) Bosh. Ces dames étaient chaussées de sandales de marche (sans cales et avec des semelles souples), le milieu de la semelle posé sur l'axe de la pédale et les pieds à 10h10, dans la posture dite "pédalage canard" typique du débutant peu observateur, et avec bien sûr un rythme de pédalage trop lent, de l'ordre de 50-55 tours de pédalier à la minute. Le VAE permet aux débutants (et aux impotents dont je suis) de faire du vélo. Ne pas pédaler comme un blaireau, avec une posture et un rythme appropriés, évite de s'abîmer les articulations, est bien meilleur pour le rendement musculaire, et est favorable à la longévité du petit moteur.
et n'ai toujours pas vu la Trinité.
Le nom de grand magasin peut paraître curieux aujourd'hui, Il est dans le style des magasins populaires de l'époque. Omnia labore était sa devise, "tout s'obtient par le travail". Brrrrr.
Au soir de mon sixième jour à Dijon, je commence à m'habituer à rouler à vélo sur les trottoirs. Un certain nombre de pistes cyclables empruntent une partie de trottoirs larges. Jusque là, rien que de très habituel. La situation dijonnaise présente deux particularités. Ces pistes s'interrompent et les cyclistes sont alors priés, via des panneaux, de rejoindre la rue, soit sur des bandes cyclables (pourquoi pas ?), soit au milieu de la circulation automobile. Les voies empruntées par le tramway, pourtant récent, ne semblent pas avoir été structurées pour assurer la continuité cyclable. Le deuxième truc spécial Dijon est la couleur uniforme des trottoirs, partie cyclable et partie piéton, contrairement à Nantes où la partie cyclable est d'une couleur différente. En étant un peu distrait, ce qui m'arrive, je me suis retrouvé plus d'une fois sur un trottoir uniquement piéton. J'ai alors cherché à rejoindre la voie cyclable, quand elle existe, ou la voie générale, ce qui n'est pas toujours aisé car mon vélo ne descend pas bien les trottoirs trop abrupts. Je me suis rendu compte que les cyclistes du cru continuaient leur cheminement sur les trottoirs, piste ou non. J'ai fini par faire comme eux, même si déranger les piétons me perturbe toujours un peu. Il résulte de ces particularités une certaine anarchie, qui ne semble pas poser de problème, du moins au mois d'août.
Le seul piéton grognon aura été entendu dans la vieille ville. Il prétendait que les cyclistes étaient interdits dans les rues piétonnes. J'ai failli lui demander sur quelle base juridique il posait cette affirmation. Savait-il que les cyclistes peuvent passer dans les aires piétonnes à condition d'adopter l'allure du pas (ce que je fais à peu près tous les jours dans des zones à forte densité de pédestres et sans soucis) ? J'ai renoncé. Les zorros ignorants surs-de-leur-bon-droit sont généralement mal embouchés et bien limités.
Dijon ne l'a pas (encore) fait, mais Besançon a résolu la question : http://lechodelaboucle.fr/2016/05/13/besancon-velos-non-electriques-interdits-centre-ville-1er-juillet-30-aout/ (c'est de l'humour !).
Au retour de notre escapade, voyons un peu les vélos des participants garés devant le restau U.
Hihihi. Un "friday" pour un vendredi. Normal. Mini-vélo pour très grande personne.
On voit bien que les vélos vont par deux, comme les couples auxquels ils appartiennent, ainsi ce duo amoureusement enlacés par le même câble antivol.
Ou ces deux-là, aux sacoches arrière typiquement britanniques, avec cadres acier et garde-boue pour rouler par toutes les météos.
Ou ceux-ci aux sacoches sur porte-bagage de tige de selle, hésitant entre le style zyvafort et le touriste.
Un beau très grand vélo bien protégé des projections à l'avant par une longue bavette.
Une superbe randonneuse classique de chez Raleigh.
La randonneuse typiquement française, de la confrérie des 650B avec sacoches surbaissées, garde-boue inox, et selle cuir Brooks formée au postérieur de son utilisateur.
Aucun vélo tout nu en carbone ? Aucun devant le restaurant. Le zyvafort qui logent dans le dur les remontent dans leur chambre en arrivant. Le vélo tout nu n'est pas autonome. il n'a même pas d'antivol. Il n'est pas utilisé pour des déplacements quotidiens, au contraire des randonneuses qui transportent leur cavalier partout et tout le temps.
SAMEDI le val de Saône
Je n'ai pas non plus vu la Saône, mais plutôt la Tille, en passant par Dijon, Saint-Apollinaire, Bresse-sur-Tille, Reuilly-sur-Tille, Tellecey, Magny-Montarlot, Athée, Villers-les-Pots, Athée, Magny-Montarlot, Longchamp, Labergement-Foigny, Cessey-sur-Tille, Magny-sur-Tille, Chevigny-Saint-Sauveur, et Dijon, soit, dans le même style que les jours précédents, du P1, un bout de P2 à l'endroit puis à l'envers et des diverticules.
La route est droite mais la pente est forte.
Le tandem couché devant et droit derrière passe.
La grand-mère qui emmène son petit-fils dans la remorque est obligée de faire une pause. Avec le développement dont elle dispose, elle ne peut franchir une pente supérieure à 7%. Son vélociste prétend que le fabricant de cette marque de vélos (un Giant, 10000 revendeurs spécialisés répartis dans 50 pays, une petite boite...) ne fait pas de triple plateau, et ne lui a pas proposé une roue-libre avec des pignons plus grands. Il y a des gifles qui se perdent. Le petit-fils est descendu, lentement, il roupillait avec ses doudous. Il a un peu marché. Les deux sont repartis vaillamment.
Le GPS me dit que nous sommes en haut de la côte, voire sur le toit du parcours du jour. L'attroupement le confirme. Souvent il y a pause au sommet. Je déteste m'arrêter en haut. Je suis trop impatient de descendre.Détournement plaisant d'un panneau. Ce n'est pas légal, mais c'est réussi. Hélas, je n'ai rien vu qui ressemble à cet équipage.Grâce à Dieu, j'y suis arrivé.Je cherche les boeufs bourguignons. Ceux-là sont trop jeunes.
La sacocharde a l'appareil photo et le trépied dans les fontes. L'attitude du mannequin me rappelle celle du grand-père se reposant derrière le tracteur à Chevrey-Chambertin.Je n'ai pas trouvé l'église à Athée, juste une maison de retraite d'obédience catholique.Etre chez les cathos à Athée, il y a de quoi être désorienté.
Journée la plus décorée de la semaine. Là, j'ai papoté GPS près de ce vélo décoratif aux proportions étranges. Suivez ce lien pour voir les réalisations d'un artiste italien qui a demandé à près de 400 personnes de dessiner un vélo de mémoire. C'est superbe et hilarant : http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/culture/art/en-images-s-il-te-plait-dessine-moi-un-velo-qui-tient-la-route_1785345.htmlDes japonaises se sont arrêtée faire des photos près des décorations. Je ne reconnais pas les japonaises au fait qu'elles prennent des photos. Ou alors je suis japonaise. La musique de la langue est un indice. Celles-là parlaient fort. Surtout, elles se protègent autant qu'elles peuvent du soleil pour que leur peau reste la plus claire possible : jambières, manchettes, gants longs, énorme visière... Chaque culture a ses manies. Quand il fait chaud, les cyclotes françaises s'habillent plutôt de cette manière, en cuissard encore plus court que celui des hommes. Chez nous, le bronzage est valorisé. Le petit garçon à droite m'a vu prendre la photo.Le haut est souvent un débardeur. On notera le château et le pont sur le maillot, en effet typiques de Laval (Mayenne, France, et non Laval au Québec, ville de plus de 400 000 habitants située sur l'ïle Jésus tout près de Montréal).On aperçoit la dame et le monsieur qui sont sortis sur leur balcon quand ils m'ont vu prendre la photo de leur décor. Je les ai remerciés d'avoir décoré. Ils m'ont répondu que c'était bien normal et en l'honneur des cyclotouristes qui sont venus visiter leur région. La ville de Genlis propose un parcours sportif de 1100 mètres autour de l'étang, avec des bancs pour les fainéants et des machines pour les sportifs. Je me suis éloigné de 100 mètres à peine du parcours, et c'est le désert.
Ascenceur ou cheval ? Heu, banc de fainéant. Je n'ai pas testé les machines. Comme tout cycliste qui se respecte, j'ai juste assez de bras pour tenir le guidon et porter les sacoches. Le reste serait du poids mort.Le chien a l'air en forme. Son maitre promène ses abdominaux kronenbourg en permanence et le chien de traineau dans une remorque derrière son vélo.Tout de même. Je cherchais également, en plus d'un boeuf bourguignon, des maillots du club de Couëron, les plus beaux de Loire-Atlantique, depuis le début de la semaine. J'aurais attendu le samedi, mais j'en ai eu deux.
Et maintenant, 49 secondes d'ambiance folklorique à l'intérieur du gymnase où avait été installé le point d'accueil. La semaine fédérale, c'est aussi ça. Le défilé de clôture du dimanche voit les cyclistes déguisés pour représenter leurs pays (une trentaine de nationalités représentées il me semble), les régions sont rangées par ligue, département, ville puis club. Il a été annulé cette année pour des raisons de sécurité et remplacé par une parade à l'intérieur d'un stade.
Un peu plus loin, pause solo à l'ombre, limite sieste, donc sans bruit. L'ami lapin surgit.
Et s'enfuit dès j'ai appuyé sur le déclencheur de l'appareil-photo.
Vu le format et le poids, elle ne s'enfuira pas celle-là.
Un peu d'artistique marque bien les ronds-points, dont les décors révèlent parfois le mauvais goût des élus qui opèrent le choix. Cette statue a son charme et son style.De retour à Dijon, je me suis mis à l'affût pour piéger le tramway. Je l'ai eu. Il en passe un toutes les sept ou huit minutes le samedi en période "citron" (Citron ? Quel drôle de nom ! Pourquoi pas libellule ou papillon ?).Coup d'oeil sur la station et le tramway dijonnais. Selon un habitant, le tramway est de qualité, les bus articulés à passages réguliers aussi, par contre certains quartiers et certaines communes auraient connu une baisse de la qualité du service depuis l'arrivée du tram. Il m'a semblé que le système de transport en commun est moderne et plutôt performant.
Il se confirme que les vélos roses et noirs sont destinés à la location longue durée.
Re-descente au centre-ville après la douche dans le quartier universitaire. Je me suis offert une grande salade fraîche et variée à la terrasse d'une brasserie où j'avais réservé pour le samedi soir. J'évite le repas de gala de la semaine fédérale et ses beuglantes. Le changement est heureux par rapport au restaurant universitaire, où j'ai été bien nourri, où j'ai été bien accueilli par les personnels du Crous de service en ce début août et par les bénévoles. Les menus étaient alternatifs : un jour légumes et fruits, et un jour purée-jambon-riz au lait, comme si deux personnes différentes avaient composé les menus.
Chinois au garde-à-vous dans le soleil couchant devant ce bâtiment religieux.
Les bus aussi sont roses, comme les trams, les vélos à louer, les parkings à vélo et la plaque de cadre distribuée au esséfards.
DIMANCHE 2 qui n'existe pas
Pour pouvoir faire le défilé de clôture, j'avais choisi de ne partir que le lundi. Comme ma voiture était tombée en panne en arrivant à Dijon, que la voiture de location n'était disponible que le lundi matin, et que le défilé était annulé, j'avais un dimanche à tuer. Que faire ? Ben, du vélo. Pour changer. J'ai choisi d'aller explorer le canal de Bourgnogne en direction du sud-est.
L'Université de Dijon présente quelques particularités, comme le bâtiment Epicure, l'IUVV ou le centre des sciences du goût.Début du cheminement le long du canal. La chenille colorée a disparu. Le dijonnais retrouve la quiétude. J'ai demandé à un cycliste quelle rive était la mieux aménagée. Il me l'a indiquée, en me précisant que c'était bien pour les vélos pendant huit kilomètres environ.Les vélos en libre-service au quotidien ne sont pas roses mais gris.Petit panneau résumant l'histoire du canal et son étendue. J'aime bien les panneaux, aussi utiles que la réalité augmentée et sans qu'il soit besoin de se faire griller par des micro-ondes comme pour en bénéficier.
Le revêtement correct ne dure en effet que quelques kilomètres. Commence ensuite un abominable tape-cul brise-poignet. Je me félicite d'avoir abandonné l'idée de faire le tour de la Bourgogne à vélo en voyage itinérant dans la foulée de la semaine fédérale. Les campings sont trop éloignés les uns des autres. L'itinéraire cyclable convient peut-être à un VTT tout suspendu avec des pneus très larges et par beau temps, il n'est pas utilisable en l'état avec un vélo de voyage chargé pour le cyclo-camping. Je suis sorti du canal et ai trouvé des petites routes plutôt tranquilles en ce dimanche matin du mois d'août. Sables mouvants ? Vous êtes sûr ?
Le sol m'a semblé plutôt ferme. Mais si vous le dites...
La plupart des communes rurales ont ré-adopté la priorité à droite, qui a le mérite d'apaiser la circulation, comme dans mon quartier très urbain. Au fait, pourquoi Rouvres-en-Plaine. Parce que :
Les statues symbolisant trois rivières à Genlis.
Où j'ai trouvé le PMU ouvert pour le café et déguster une viennoiserie sur la terrasse à l'ombre de l'autre côté du troquet par cette journée la plus chaude de la semaine, quoique hors semaine.Le supermarché offrait toutes les marchandises utiles à la collation méridienne.
Au sortir de Genlis, le boeuf bourguignon que je cherchais. Il s'agirait possiblement d'un taureau. Malgré son air revêche il était parfaitement pacifique.Deuxième passage près de Ouges. La mendicité y fut interdite. La proximité de l'aéroport fait des petites routes une nasse qui rabat vers le canal, où le même chemin défoncé qu'à l'aller m'attendait.Le désagrément ne fut pas trop long.
Un bitume civilisé s'offrait en effet quelques encablures plus loin.La cane cancanne fermement et ne parait pas du tout disposée à laisser la petite famille repasser sur la porte de l'écluse.Le goudron cesse, au profit d'un chemin blanc très acceptable et même confortable.
Où les nids d'autruche réapparaissent cependant très vite faute d'un entretien correct ou d'une réalisation suffisamment qualitative et/ou d'un usage inadapté (véhicules lourds par exemple).A l'approche de la ville, le paysage se fait plus industriel (mieux vaut vivre dans un pays riche et bien portant), et le bitume reprend.
J'ai démonté mon vélo en sept morceaux pour le faire entrer dans la petit voiture de location. 40 minutes pour le démonter, avec juste les petits outils de ma trousse de sacoche, et deux heures pour le remonter une fois arrivé, avec pourtant le pied d'atelier et toute la batterie d'outils spécifiques. Je ferai mieux la prochaine fois au remontage. J'ai maintenant compris qu'il est préférable de démonter le feu (deux vis M5) plutôt que les fils très fins à positionner dans des trous minuscules, et dans quel ordre remettre à l'avant le porte-bagage surbaissé et le garde-boue, dont les fixations sont liées ainsi qu'au phare, le tout étant mou et mobile tant que ce n'est pas serré... N'avoir que deux mains est parfois un véritable problème. Vishnou avec nous !
Ma petite vieille automobile est restée en rade à Dijon, courroie de distribution cassée. L'assistance a été nickel : taxi pour promener le bonhomme, son lourd vélo et ses bagages dans la ville jusqu'à l'hébergement, sans oublier le détour pour aller chercher le dossier de la SF. Portage du véhicule jusqu'au garage. De nouveau taxi pour aller chez le loueur, et donc voiture louée pour ramener le bonhomme et son vélo en morceaux à son domicile. Les assurances coûtent cher, tant qu'elles sont inutiles. Le garage Renault de Dijon a monté un dossier transmis au service relations clientèle Renault car mon changement de courroie datait d'un an et neuf jours. Ce service a accepté de prendre en charge 90% du montant de la réparation. Si je n'avais pu mettre mon vélo dans une voiture pour rentrer, un bénévole de la SF avait accepté de me le garder dans son garage, en m'en laissant une clé puisqu'il partait en vacances, clé que j'aurais ensuite déposée dans la boite aux lettres en venant chercher ma voiture et mon vélo. Ah, les braves gens !
Belle semaine, belle région, très belle ville. La prochaine SF aura lieu en 2017 à Mortagne-au-Perche, département de l'Orne, région Normandie : http://sf2017.ffct.org/fr/