La Mayenne n'est pas un département très couru par les touristes. A tort. Y'a des choses, y'a des choses, y'a des choses à voir. Les petites routes se prêtent bien à la pratique de la balade à vélo et les voies vertes sont agréables http://www.mayenne-tourisme.com/Bougez/Le-velo/Velo-et-voies-vertes
Nous avons fait en ce printemps encore timide et débutant trois pétales à partir d'un gîte (parce que, le camping, par 0° et vent à décorner les cocus, ça nous tente moyen, même si on préfère la tente au dur dès que les températures le permettent).
Premier pétale vers le Port du Salut et les thermes d'Entrammes
Le parcours : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=mrzrggffxgpivwcp
La mairie de Château-Gontier, ville où notre camp de base était établi.
Un des panneaux d'information le long du chemin de halage de la Mayenne indiquant les châteaux et autres curiosités, sans oublier les écluses et moulins. Il est possible d'agrandir les photos en cliquant dessus.
Un premier moulin, dans son jus.
Un second, sur l'autre rive, rénové. Le bateau à droite est une toue (bateau à fond plat). Celle-ci est cabanée.
Hou la faute ! Une ballade est un poème médiéval et, plus récemment, une chanson populaire, alors qu'une balade est une promenade. Les peintres de lettres font pourtant habituellement peu de fautes.
La Mayenne est propice aux vélos et aux chevaux.
Et hop ! A cheval ! Le cycliste est une sorte de centaure.
Bûcheronnage au pied du château de la Rongère. Pendant qu'on est dans l'orthographe : on peut aussi écrire "bucheronnage", sans l'accent circonflexe, depuis la réforme de 1990.
Bancs en béton offerts par...
... le Rotary Club. Ces bancs sont plus confortables qu'il pourrait y paraître, même si un nettoyage ne serait pas superflu.
A l'aller, première épreuve de franchissement d'arbre tombé. Ce segment a un sol un peu glissant, praticable en VTC. La majorité du chemin de halage est stabilisé. Entre notre passage du matin, un peu humide, et celui de l'après-midi, le chemin avait largement séché.
Les activités liées à la pêche ponctuent régulièrement le chemin. On peut agrandir les photos en cliquant dessus.
Certaines espèces nuisent au bon état des berges.
Un piège disposé par les Gdon (lire le texte de la photo ci-dessus). Donc, un piège à Gdon. Pour information, le GDON est le groupement de défense contre les organismes nuisibles.
Chaque écluse est accompagnée d'une chute et d'un ou deux moulin(s).
Entrée de l'abbaye de Port du Salut au bord de la Mayenne, près d'Entrammes. http://www.portdusalut.com/Notre-abbaye
Un ramasse-bourrier sophistiqué. 1) Le bras s'apprête à plonger.
2) Le bras plonge puis revient vers la berge.
3) Le bras remonte.
4) La pelle au bout du bras draine les débris susceptibles d'encombrer le peigne par où entre l'eau vers la conduite forcée. Ensuite, le chariot se déplace latéralement et l'opération reprend. Tout cela est automatique. Modernes les moines ! Il faut quand même de temps à autre ramasser le bourrier pour aller le mettre à la jaille.Nous n'avons pas vu les thermes d'Entrammes, qui valent pourtant le détour, car ils n'ouvrent qu'au 1er mai. http://www.laval-tourisme.com/thermes-dentrammes-0 Une piste cyclable y conduit en sécurité depuis la voie verte. La côte varie les plaisirs après le tout plat du chemin de halage.
Près d'une autre écluse, un peu plus en aval, EDF a aménagé une petite centrale hydro-électrique. Les cyclistes passent sur la passerelle et saluent les pêcheurs alignés comme à la parade.
De multiples demeures surplombent les rives de la Mayenne et agrémentent l'horizon.
Deuxième épreuve de passage de l'arbre abattu, au même endroit, mais sur la route du retour. Quant on pense que certains payent des fortunes pour accomplir des activités improbables afin d'apprendre le comportement solidaire, ils feraient sans doute mieux de faire agréablement du tourisme à vélo.
Les moutons sont aussi énervés que les chevaux. Et nous donc. Apaisante ruralité.
Deuxième pétale vers la maison et le musée de Robert Tatin
Robert Tatin fait partie des mayennais connus. Si vous ne le connaissez pas encore, il n'est pas trop tard. A titre d'aperçu, on peut lire ça http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Tatin
Aujourd'hui, point de voie verte ou si peu, mais de petites routes tranquilles, surtout un dimanche. A condition d'éviter les nationales et les grosses départementales encombrées d'une foule de caisses à roulettes rapides, dangeureuses et puantes, la Mayenne entre dans la catégorie des départements où il fait bon cycler. Si des passages (souterrains ? ponts ?) pouvaient être aménagés pour traverser ces routes encombrées, ce serait encore mieux. Je me demande comment font les habitants du cru pour aller de l'autre côté de la N162 par exemple sans se faire écrabouiller par un de ces gros camions qui y circulent en file presque ininterrompue pendant la semaine. La question ne se posait pas sur notre parcours du jour qui passait par là : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=bnhfmxrkmiltmugz
Depuis le monticule bien venté à l'entrée du musée, nous découvrîmes l'allée des géants et le musée Robert Tatin avant d'accéder à la grange, lieu d'exposition temporaire qui permet d'offrir aux regards des oeuvres habituellement conservées dans les réserves.
Robert Tatin s'amusait peut-être de l'homonymie avec la tarte de la demoiselle. Pourtant (j'ose), Tatin, c'est pas tarte !
Chacune des statues de l'allée des géants représente un personnage réel, historique ou symbolique, important dans la vie et l'oeuvre de Robert Tatin. Ici, un maître-compagnon. Tatin fut, aussi, charpentier et entrepreneur en bâtiment.
L'allée des géants vue d'en haut.
La guide interprétant avec grâce les commentaires malgré la bise glaciale.
Un autre géant pour Tatin : Alfred Jarry (autre mayennais connu)... et sa bicyclette.
La façade du musée côté dragon, avec sa petite statue de la vierge au creux de la gueule, comme dans la niche d'un calvaire de nos campagnes.
La façade complète avec sa symbolique mayato-asiatico-bizarroïde propre à Tatin, résultant, comme le reste des lieux, d'une création syncrétique à partir de ses expériences et de ses voyages.
Le patio du musée.
Toile intitulée "le cirque".
A l'issue de la visite du musée, nous avons poussé jusqu'à Cossé-le-Vivien et pique-niqué dans un abribus malodorant, mais à l'abri du vent septentrional.
Ces toilettes rurales sont remarquables : propres, avec savon et papier-toilette, et chauffées. Que demande le peuple ?
Sur ces petites routes peu fréquentées, on peut mécaniquer au beau milieu sans être dérangé.
Des bâtisses apparaissent à l'horizon.
Il s'agit d'un manoir bien dans le style spécifique à la Mayenne. La balançoire n'est pas d'époque. La grange médiévale a un toit haut, pentu et pointu. Ce sera notre dernier arrêt du jour avant le retour au gîte. La température s'était notablement réchauffée.
Troisième pétale vers La Jaille-Yvon et Chemazé
Notre parcours du jour fut celui-ci, à peu près, car nous avons en partie improvisé : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=nqxfeymepvxqapsw
Le premier objectif était La Jaille-Yvon. Cette jaille n'a aucun rapport avec le dépôt d'ordures que la jaille désigne en parler local. Le nom du lieu viendrait plutôt de celui d'un seigneur "Yves le gaulois". Le site permet de bénéficier d'une vue remarquable sur la vallée de la Mayenne, car situé sur une petite hauteur. Il faut un peu le mériter, le franchissement d'un léger faux-plat (15% selon mon compteur) est nécessaire pour y accéder. L'autre voie possible, celle par laquelle nous sommes redescendus, est moins pentue.
En début de journée, nous sommes passés par le syndicat d'initiative de Château-Gontier, signe que certains pourraient avoir l'intention de revenir.
Vue sur l'église d'Azé depuis la voie verte le long de la Mayenne. La température de ce troisième jour était beaucoup plus clémente que celle des deux précédents et les cieux toujours aussi bleus. Nous aurons un peu bronzé, ce qui est normal sur un chemin de halage.
Une chinoiserie inattendue. Les riches se permettent le luxe de l'originalité. Peut-être que les demeures imposantes des personnes fortunées des siècles passés, tellement différentes des habitats ordinaires, paraissaient tout aussi exotiques à l'époque.
Ci-dessus, le bateau s'apprête à franchir la différence de hauteur d'eau grâce à l'écluse.
Ci-dessous, l'écluse a été partiellement vidée et la différence de hauteur d'eau comblée.
Le bateau est reparti, jusqu'à la prochaine écluse.
Le dialogue s'instaure avec les jeunes bovins mâles au bord de la Mayenne. D'abord farouches, ils finissent par s'approcher.
L'église de La Jaille-Yvon.
Le panorama depuis la terrasse du presbytère.
Certains bâtiments d'exploitations agricoles ont conservé leur caractère.
Petit clocher caractéristique avec toilettes proprettes attenantes.
L'exode rural a frappé. Tout y était pourtant : logement, dépendances, calvaire, puits et même l'électricité. L'exploitation était peut-être trop petite pour être viable ou ils se sont peut-être installés dans une autre habitation plus confortable. Le taux de chomâge est inférieur à la moyenne nationale en Mayenne (moins de 7% au dernier trimestre 2014). Les chômeurs sont peut-être partis ailleurs.
L'entrée de la voie verte aménagée par le Conseil général (départemental de nos jours) sur une ancienne voie ferrée entre Chemazé et Château-Gontier.
Un panneau rare, annonciateur de ravines profondes créées par le ruissellement des eaux pluviales. Un passage de nuit au même endroit serait risqué. Sans faire de publicité, un revêtement de type Végécol présente l'avantage d'une bien meilleure stabilité dans le temps qu'une simple terre tassée.
Retour au gîte pour une dernière soirée avant rapatriement.
Au final, trois jours benaises, comme disent les charentais, et cyclo touristiques au sens premier.