Il n'y avait pas de Marcel avec nous ce dimanche après-midi. Nous ne nous sommes pas transformés en cyclo-sportifs "attaquant" pour arriver avant les autres, pratique qui nous échappe complètement. Marcel, c'est le nom de la dépression qui a sévi ce jour. La veille, c'était Leiv. Les dépressions et tempêtes ont des noms masculins et féminins depuis quelques années, pour parer aux éventuelles accusations de misogynie. Il existe peut-être des commissions pour choisir les noms dont j'imagine les réunions, éventuellement sérieuses, ou loufoques. En fait, on peut donner un nom, à condition de payer, si on en croit cet article du journal Sud Ouest
La veille et l'avant-veille ayant donc été tempétueux, et au vu des prévisions disponibles, nous avions choisi de ne rouler que l'après-midi. Las ! Marcel a fait des siennes. Il peut arriver que l'on doive prendre des décisions en situation incertaine..
Le site Meteociel nous l'a appris après, et nous comprimes mieux encore pourquoi nous avons eu si froid. Ce devait être pire pour nous, le Windchill (formule de calcul de la température ressentie tenant compte du refroidissement éolien) ne tenant peut-être pas compte pour un organisme humain du fait de passer un bon moment sous une pluie glaciale en plein vent.
Le relevé de mon GPS dit à peu près la même chose, en degrés Farenheit, et remarque que nous nous sommes arrêtés à l'abri au bout de deux heures trente environ.
On peut avoir des relevés d'une précision incroyable à partir d'un GPS (au point qu'on se demande si ce n'est pas nocif pour les libertés individuelles). Il me donne les courbes de température, altitude, vitesse et battements cardiaques, sans oublier la trace du parcours accompli et le profil où je peux consulter les pourcentages des pentes mètre par mètre. Avec d'autres capteurs, il pourrait me donner la cadence de pédalage, les développements utilisés, la puissance, etc. Les mesures hélas sont en américain (Fahrenheit, pieds, miles...), comme Garmin. Le siège européen est dans le Canton de Schaffhouse en Suisse, mais la maison-mère est à Lenexa, dans le Kansas aux États-Unis et certaines de leurs applications informatiques sur Internet (le GPS lui-même donne des mesures françaises) sont en mesures impériales, voire impérialistes. J'ai trouvé comment lui faire afficher les mesures républicaines depuis, en le branchant sur Garmin Connect.
On peut agrandir les images en cliquant dessus.
Nous sommes passés par là :
Le détail du parcours peut être consulté ici NO43 l'Etang Bernard > Couëron En arrivant sur cette page après avoir suivi le lien, cliquer sur "mode plein écran" puis zoomer avec la molette de la souris ou avec les boutons + et -
Nous avons tous eu froid, CM plus particulièremen. Du côté de la rue Froide (c'est le nom du lieu-dit), elle a préféré aller directement sur Couëron chercher un café pour rentrer ensuite au plus court.
Le quator paritaire restant a poursuivi comme prévu jusqu'à l’Étang Bernard. Le lieu-dit est connu des cyclotouristes nantais. Personne ne sait qui est ce Bernard. Personne n'a jamais vu l'étang. Du côté du canal du Claireau et comme de coutume à cette saison, l'eau passait sur la route. JC s'est lancé le premier, et a pris un bain de pied, toujours agréable par cette température. Les rafales latérales étaient très fortes, sans doute supérieures dans le marais car rien n'arrête le vent, tant et si bien que JSC et BDM se sont demandés pendant la traversée s'ils allaient partir dans le fossé dont la limite était impossible à déterminer précisément.
Trois sont passés. J'y vais aussi. Heu ! Y'a de l'eau quand même...
crédit photos de face : JSC
Pas plus fier que ça. Je crains un peu pour le petit moteur électrique dont la garde au sol est inférieure à 20 cm.
Plus que quelques mètres.
Je peux maintenant afficher un sourire de soulagement.
Selon un témoin direct de la scène, je lui tournais le dos, la voiture derrière nous a fait demi-tour. Qui a eu peur et n'est pas fou ? C'est pas nous ! C'est pas nous !
Après que nous ayons tourné à gauche, Marcel nous a poussé. Nous croyions tous avoir un VAE (moi aussi).
A Couëron, le troquet en face des palmiers et du port était ouvert. L'arrêt nous a semblé une heureuse idée. J'ai sorti l'appareil. Il y avait un peu de condensation sur l'objectif. L'humidité s'infiltre partout. CC a demandé à la patronne s'il était possible d'avoir un bain de pieds chaud, en vain.
Nous étions déjà aux trois-quarts secs, grâce au vent. Merci Marcel.
En arrivant à Nantes, le soleil brillait (ou presque).
Nous sommes tous bien rentrés. Si on aurait su, on serait venus quand même. En même temps, ceux qui sont restés au chaud ne l'ont pas vraiment regretté.
Le lendemain, le petit moteur électrique de mon engin à pédales semble tourner normalement malgré le bain. Si j'en crois la jauge de la batterie, après les 45 km dans le vent et le froid, j'aurais pu en faire encore 60. J'aurais crié grâce avant.