J'apprécie plutôt les produits Garmin. Ma dernière acquisition en date, une montre GPS contrôle cardiaque Forerunner 45, s'est cassée les oreilles. Le bracelet ne peut plus tenir. L'objet, en parfait état de marche, à part ce défaut de solidité du boitier, ne peut plus fonctionner normalement. Garmin SAS me propose un échange pour plus de 110€. Pendant la période de garantie ! Sans expertise indépendante extérieure qui est à la charge du professionnel ! J'envoie un courrier recommandé avec accusé de réception au Directeur Général. Ils sont quand même un peu beaucoup gonflés chez Garmin au prix où ils vendent leurs appareils.

Avant, il y avait les cartes et les boussoles. J'ai traversé la France d'ici à là, et de là à là-bas, avec des cartes Michelin au 1/200000ème ou IGN 1/100000ème installées dans un porte-carte sur ma sacoche de guidon. Souvent sur des routes dépourvues de panneaux indicateurs où il fallait finement repérer de loin les clochers, lignes à haute tension, tours hertziennes, et de plus près les calvaires, fontaines, chapelles... J'ai visité un certain nombre de cours de ferme, impasses, bords de grandes routes et chemins impraticables, ai subi quelques chiens poursuiveurs, ai été le plus souvent bien accueilli par des gens sympathiques pour m'indiquer la route.Tableau de bord airbus 1280x960Bien plus récemment, le temps des GPS est arrivé, après moultes hésitations, voire préventions. Ce bidule, il faut le dire, n'est pas indispensable. Honnêtement, le machin est aussi terriblement pratique et facilite bien la vie du cycliste voyageur et même promeneur. Je le préfère au smartphone avec application GPS. Ce dernier peut servir en ville, ou pour une courte promenade, de préférence par beau temps couvert. Pour un vrai usage cycliste dans des conditions de températures, précipitations, luminosité plus extrêmes (en gros : en plein air), un smartphone ne vaut pas un GPS.

Comme pour les cartes, les vieux doivent accepter de mettre des lunettes adaptées à leur vue de vieux... Et tous doivent prendre le temps nécessaire à l'apprentissage indispensable pour maîtriser le bestiau. Le caractère "intuitif" des objets numériques est une blague de commerçant. Il faut se coltiner la logique du concepteur, de la marque, etc. Au bout d'un certain temps, comme pour la conduite automobile, les automatismes se mettent en place et le cerveau peut se focaliser sur l'essentiel, les rencontres et le paysage.

Mon premier GPS était un Garmin Edge 810.Dscf4131 1Il m'a très bien convenu à peu près dès le premier jour. Il a fait des randonnées, des voyages en camping, des promenades du dimanche et de tous les jours sous la pluie, dans le froid et le chaud, sur des itinéraires que je lui mettais en mémoire. Il m'a mené sans me tromper dans des villes où j'ignorais tout des itinéraires cyclables en me disant par où passer pour trouver une adresse.

Moins d'un an après sa mise en service, il est tombé en carafe. Il faisait très beau, c'était près du Jardin Méditerranéen de Port Thibault au sud d'Angers, un coin étrangement maudit où j'ai eu plusieurs pannes et crevaisons alors que je n'y passe que deux ou trois fois l'an les grandes années et n'ai des avaries qu'une ou deux fois par mauvaise année. Plantage total, redémarrage impossible. Je l'ai rapporté chez le vendeur, après le voyage (j'ai dû acheter les cartes du coin pour savoir où aller). Garmin m'a fait un échange standard. Et il est reparti pour les années suivantes. J'étais donc content de Garmin, du SAV et de la garantie.

Des années et quelques dizaines de milliers de kilomètres de vélo plus tard, un autre "beau" jour, la batterie a fatigué, les boutons ont moins réagi, et ont fini par ne plus fonctionner. Alors, j'ai fait venir son petit trère plus jeune depuis le site Garmin, un Edge 520 Plus, aux fonctionnalités proches mais sans l'écran sensitif ni la carte IGN au 1/25000ème (très belle et détaillée mais complètement obsolète). Et il me va bien aussi.Dscf2760Je me suis accoutumé à la logique des boutons tout autour de cet autre GPS pour vélo, plus petit et plus léger que le précédent. Avec des misères au début, mais ça évite de vieillir trop vite en décrochant du monde tel qu'il est. Il a des fonctionnalités que le 810 n'avait pas, dont la possibilité de bénéficier du suivi de trace. Le livretrack en frangliche de Gary et Min, qui sont les prénoms des créateurs de l'entreprise. Le bidule, en étant couplé à une application du smartphone (on n'y échappe pas...) et en se branchant sur les serveurs de Min (Gary a quitté son poste de PDG), permet que des correspondants choisis par mes soins puissent voir très précisément mon avancée et la trace du parcours effectué sur une carte Garmin, d'ailleurs claire et lisible, C'est rassurant pour les proches et pour soi quand on veillit et qu'on peut avoir des problèmes. C'est également bien pratique quand on rejoint un groupe. Le 520 fait son boulot sans que j'ai rien à lui reprocher depuis que les cigognes me l'ont apporté (la cigogne avait un uniforme bleu et un vélo jaune).

Il m'a fallu ensuite un instrument pour mesurer ma fréquence cardiaque, ce qui m'était nécessaire pour une période de rééducation. J'avais utilisé auparavant plusieurs ceintures thoraciques, de marques diverses. Certaines assez précises, comme les Garmin (ben oui, encore...), d'autres bien moins, mais toutes ont rapidement fatigué, quand elles ne refusaient pas carrément de fonctionner à certains moments, et de manière définitive pour certaines. Lassant et peu rassurant, même si ce contrôle n'est pas un instrument médical.

J'ai donc acquis un Garmin Forerunner 45 en août 2019. Cette montre connectée GPS fait à peu près la même chose que le 520, sauf, et ce n'est pas rien, le guidage sur un parcours pré-enregistré, et dispose en sus d'un capteur de fréquence cardiaque au poignet. Il envoie cette FC au 520 où je peux l'afficher sur le guidon, comme ci-dessus. C'est le capteur de FC le plus fiable que j'ai eu. Parfois le 45 et le 520 décrochent l'un de l'autre, au bout d'une heure ou dès le départ, et je n'ai plus de FC lisible sur le GPS au guidon. Dans la majorité des mes sorties, ça marche bien. C'est donc le capteur de fréquence cardiaque le moins énervant jusqu'à présent.

Début mars 2021, soit moins de deux ans plus tard, sans prévenir, sans avoir le moins du monde maltraité le Forerunner, sans chute, sans traction anormale, les ergots ou "oreilles" qui permettent de fixer le bracelet sur le boitier se sont brisés. L'appareil fonctionne toujours, et même très bien, mais ne peut plus tenir à mon poignet, et ne mesure donc plus ma fréquence cardiaque, faute de proximité. 

Le boitier de la montre connectée et son bracelet Garmin détaché.

Gf45

Vu de dessous, un des côtés du boitier avec les oreilles brisées là où un petit pas de vis permet de faire tenir le bracelet.

Demi ergots boitier gf45J'ai donc fait appel au SAV de Garmin. Je passe sur la non-réponse aux mails. A mon avis, ils ont fait le choix de ne pas du tout les regarder, faute de disponibilité. Je vais vite sur les attentes au téléphone, les rappels automatisés, les musiques d'attente... Tout ça fait grimper la tension, mais est probablement la rançon des ventes par correspondance. Au moins, le SAV est constitué d'humains qui répondent. Il n'a rien d'injoignable. L'entreprise est dûment répertoriée en France.  La réputation de l'entreprise, à ma connaissance, est très loin d'être mauvaise en la matière. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Le retour s'est fait par La Poste, aux frais de Garmin. Un accusé de réception du colis m'a été joint. Des correspondants non robotiques, des délais correct...

Et puis, un méchant couperet m'est tombé dessus. J'ai reçu un devis de plus de 110 €, soit un montant supérieur à la moitié du prix payé voici un an et demi, assorti des commentaires lapidaires suivants : Apparence exterieure abimée. Remise en état imposée. Proposition d'échange hors garantie de la montre. Je passe encore, cette fois sur "remise en état imposée". Je ne comprends pas. Imposée par qui ou quoi ? D'après ce que j'ai compris ensuite, il eût mieux valu écrire "remise en état impossible". Peut-être un sale coup d'une saleté de correcteur d'orthographe (je n'en utilise pas).

Re-appel au téléphone, re-rappel quinze à vingt minutes plus tard par le robot, re-attente avec musique d'ambiance. Ambiance, ambiance. Restons calmes et inodores, comme disait mon père. L'humain poli collaborateur Garmin au bout du fil a tenté de me convaincre, avec l'argumentaire suivant : un problème logiciel est pris en charge par la garantie, un appareil qui ne rédémarre plus aussi (je confirme), un capteur défectueux également, mais pas le bris d'un écran (cadran) car résultant d'une casse, d'un choc, et le bris des ergots, oreilles, permettant la tenue du bracelet est considéré comme une casse. 

Et là, je suis très mécontent de la garantie Garmin. Cette analogie relève de la pure mauvaise foi, d'une mauvaise habitude de l'entreprise, d'une assimilation à une casse en vertu de la seule parole des techniciens du vendeur et du fabricant qui, en l'espèce, sont la même personne morale. Les juges estiment que la seule expertise des techniciens du vendeur ou du fabricant ne sont pas des preuves suffisantes d'un choc ou d'un usage anormal de l'appareil pour les dédouaner de leurs obligations contractuelles. Une expertise indépendante extérieure, à la charge du professionnel, est nécessaire.

Je sais bien que mes capacités d'action sont limitées, que ce soit via une association de consommateurs, la DGCCRF, un tribunal civil, pour autant qu'on ait de l'argent et du temps à y consacrer, ou d'autres instances de conciliation comme le médiateur du domaine. Garmin est une boite qui offre selon moi des produits fort corrects et a un SAV qui fonctionne. Elle agit aussi en certaines circonstances comme d'autres, en jouant probablement avec cette limite.

Garmin ne veut pas reconnaître qu'un usage complètement ordinaire de leur appareil peut aboutir à une casse dont le consommateur n'est pas responsable, en raison d'un défaut du matériau, d'une erreur de conception, d'un vice présent dès l'origine.... Mes montres Casio, beaucoup moins coûteuses, mais aux boitiers et bracelet métalliques, ne m'ont jamais posé le moindre problème. De même que ma montre Suunto, boitier plastique et bracelet néoprène avec toutes les fonctions disponibles à l'époque (baromètre, thermomètre, compas, récepteur contrôle cardiaque, altimètre, chronomètre, compte à rebours..., et pas mal de mémoire), de facture plus ancienne (le GPS n'existait pas), m'a rendu de fiers services pendant une dizaine d'années sans aucun souci. Elle ressemblait à une grosse bouserie militaire caca d'oie, mais était aussi robuste qu'elle en avait l'air.

La question du maintien dans le système Garmin se pose, même si j'y suis immergé depuis plusieurs années en voiture ou à vélo. Pas tant pour une question de montant, je peux sortir un billet de 100 balles en ayant de quoi manger à la fin du mois, mais pour une question de principe. Avoir l'impression de s'être fait avoir, c'est vexant, et peut donner envie de briser là un lien avec un système qui était devenu confortable à force d'être routinier. Nos amis chinois ou coréens proposent des bracelets avec contrôle de la fréquence cardiaque pour quatre fois moins cher. A un moment, ne pas tomber dans les bras des sirènes extrêmes orientales plutôt qu'étasunisiennes peut devenir compliqué. On va au moins cher, assez probablement sans garantie réelle, et donc sans réparation possible. On le sait d'emblée, on prend son risque sur la base d'un coût modique. Alors, pourquoi s'obstiner chez d'autres qui ne réparent pas plus certaines pannes matérielles, ne garantissent pas mieux au final, et sont considérablement plus chers ?Miband

 

retour à la page d'accueil de la catégorie "préparer, vivre et terminer un voyage"

retour à la page d'accueil de déjà un voyage