Cette promenade dominicale a eu lieu... un samedi. La météo du dimanche étant prévue toute pourrie, nous avons avancé. De temps en temps, nous partons d'un lieu distant de nos domiciles pour une sortie à la journée. C'est une des rares utilisations que je fais de l'automobile.
Le parcours prévu était un tournicotis. Le parcours accompli a été encore pire. Il s'agissait de trouver des routes et chemins tranquilles pour se promener et faire du tourisme campagnard. La Meilleraye-de-Bretagne est située à environ 50 km au nord-nord-est de Nantes.
Pour voir plus en détails ce parcours, et/ou le télécharger dans un GPS, suivre ce lien vers les parcours de Michel : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=xrxwenrdxqrqgnmg Michel voit dans la forme de ce parcours "la silhouette d'une sorcière assise sur son balai invisible". Why not ?
L'Abbaye de Melleray, située près de la Meilleraye-de-Bretagne fut fondée par les cisterciens au XIIème siècle, dans le Pays de Mée, pays de marche entre Bretagne et royaume des Francs, milieu entre Vilaine et Loire, et correspondant peu ou prou aujourd'hui au Pays de Châteaubriand. Cette abbaye demeure un monastère trappiste. On peut en visiter les jardins et y acquérir dans le magasin des confitures et des fromages plus ou moins locaux, ainsi que des écritures saintes, des objets religieux, des produits d'entretien, des compléments alimentaires et des disques de musique sacrée. L'Abbaye organise des visites guidées certains samedis ou à l'occasion des journées du patrimoine.
Changement de tenue avant d'enfourcher ou de s'asseoir sur les machines à pédales.
Déjà presque une heure de route. Les fanatiques de café, on a les intoxications qu'on peut, ne pouvaient manquer la boulangerie et le bar-PMU de Moisdon-la-Rivière, face à l'église dont les fondements remonteraient au siècle précédent ceux de l'Abbaye de Melleray. L'église est consacrée à Saint-Jouin. Authentique.
Le petit train de cyclistes s'en est allé dans la campagne et est arrivé comme prévu au site de la Forge Neuve. Depuis le Vème siècle, le minerai de fer était exploité dans la contrée, dans de petits fourneaux alimentés au charbon de bois. Au XVIIème, ces bâtiments ont été érigés pour en faire l'exploitation industrielle, en mettant à profit le Don qui apportait l'eau nécessaire. Il reste deux fonderies en activité à Châteaubriant.
Pour nous, c'était le lieu du pique-nique. Pour d'autres, c'est un point de départ de promenades sur les sentiers pédestres dans les landes et les bois environnants, ou, tout simplement, un bel endroit tranquille pour y passer un moment reposant.
Les bâtiments de La Forge Neuve, convertis en musée et restaurant.
Cliquer sur les images pour les agrandir.
"L'homme sage est celui qui connait ses limites" est la dernière réplique de l'inspecteur Callahan joué par Clint Eastwood dans le film Magnum force en 1973. On a les références qu'on peut.
Au détour des chemins, les clochers surgissent dans un ciel lumineux.
Ces petites routes sont très tranquilles et les quelques automobilistes rencontrés particulièrement patients. Au moins ce jour-là. Mais c'est pas plat et le vent souffle souvent sur les ajoncs.
Calvaires dans les landes, fleurissent, fleurissent.
Maudite soit la mécanique. Encore une sortie intempestive de la roue arrière, alors que l'axe du Dual Drive, les écrous, les rondelles et la patte de dérailleur sont neufs. Je commence à soupçonner un système inadapté, une incompatibilité entre moyeu, cadre et moteur. Kalkhoff aurait bien pu commettre une erreur de conception. On a les moyeux qu'on peut, celui-ci permet d'avoir l'équivalent d'un triple plateau avec un mono plateau avant incontournable, mais son association avec le reste me met en insécurité permanente.
Un lieu typique du syncrétisme religieux encore vivace entre la surcouche chrétienne et les croyances plus anciennes marquées par des pierres en cercle et en tas au bout d'une allée sur un point élevé.
Un cromlech autour d'un calvaire.
Le château de Launay a été transformé en gîte, et est bien entretenu. Il devait y avoir pas d'aulnes dans la contrée, car des Launay, on en croise d'abondance. L'aulne pousse dans des endroits humides, marécageux et au bord des cours d'eau. Ceci explique peut-être celà.
Les locataires ont la voiture qui se marie bien avec le décor.
Deuxième passage près de l'abbaye, à proximité de l'étang qui est derrière.
L'allée est belle, tentante, mais privée. Les moines ont bien le droit d'être tranquilles.
Un peu au sud, quelques encablures à peine, le Grand Réservoir de Vioreau où l'on peut se baigner (23° à l'ombre, on frôle la canicule pour un breton), faire de la voile, pratiquer la marche et l'escalade, ou piquer un roupillon au bord de l'eau. Ce vaste étang était destiné à alimenter le canal de Nantes à Brest via la rigole alimentaire.
Le barrage.
Troisième arrivée sur l'abbaye, par un chemin blanc très carrossable, même pour les carrosses surbaissés à trois roues.
Ce calvaire a l'air plus catholique que le précédent, quoiqu'érigé sur ce qui ressemble à un puits.
Pourquoi sont-ils censément partis de là, et pas de l'abbaye elle-même ? Gethsémani est le lieu où Jésus et ses apôtres ont prié avant la crucifixion, que Judas indiqua aux soldats pour qu'ils s'emparent de ce leader charismatique. Si j'en crois les bouts d'histoire que j'ai pu consulter, ces moines trappistes seraient partis en 1848 et non 1948. L'inscription n'est pas facile à lire.
Et nous, on va rentrer en ville après une très agréable balade dans une belle campagne. D'autres détails et photos se trouvent ici : https://www.crazyguyonabike.com/doc/page/?o=tS&page_id=361817&v=LO