Le proverbe est ancien : la pluie du matin n'arrête pas le pèlerin, et s'applique aux promeneurs et touristes à bicyclette qui ne sont pas solubles. Nous n'étions que trois au départ ce dimanche. En fait nous étions cinq. Le vent nous a accompagné tout au long du périple, et la pluie a aussi été très souvent présente. Commes nous allons le voir, nous sommes rentrés à quatre, enfin, à six.
Le thème était "moulins, marais, maisons", soit un parcours vers l'ouest-nord-ouest de 70 km, dont voici le descriptif : Ono70 veloelec calculs (8.32 Ko) et le lien vers la carte : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=rzznsyvlpxqhtmoa
Il est possible d'agrandir les photos en cliquant dessus. Avant même les moulins, nous croisâmes une chapelle, Saint-Blaise, sur la route des moulins vers le km16.
Le ciel était bas, mais ne pesait pas si lourd malgré les nuages gris aciers s'accumoncelant sur nos têtes. (prononcer "grizaciers")
Au km 17, sur cette route des moulins, entre la Montagne (lieu-dit au carrefour de la D26 et de D101) et Saint-Etienne-de-Montluc, entre la quatre voies (N165) et la route du milieu (D17), des moulins nous vîmes les pancartes.
Mais de moulin, point. Ah si, en voilà un, au km 18, Saint-Savin qu'il se nomme, le blaze de la chapelle étant Blaise. Plusieurs des moulins de Saint-Etienne-de-Montluc sont situés sur cette « route des moulins » qui, comme « la route du milieu » et « la route des sables », est connue des habitants du coin et ignorée des cartes (parisiennes sans doute). Ce site recense tous les moulins des Pays de la Loire http://www.moulins-a-vent.net/Regions/pays_de_la_loire.htm#Loire%20Atlantique mais ne dit pas exactement où ils sont. On a déjà la commune et les photos. Bel inventaire.
Et les vues sur "le long ruban d'argent du fleuve Loire" comme disait Jean de la Fontaine, promises dans l'invitation comme clou du passage sur cette ligne de crête du Sillon de Bretagne ? Ben, moyen, pour cause de temps bouché. Au mieux, on a aperçu dans le lointain les cheminées de la centrale thermique EDF de Cordemais. Un article intéressant, et court, qui pose bien la place encore actuelle de la ligne de crêtes du Sillon de Bretagne : http://www.jy-martin.fr/spip.php?article8 et pour creuser un peu côté géologie, cliquer sur la carte du Massif Armoricain de cette page : http://fr.wikipedia.org/wiki/Massif_armoricain
Passé le café à Saint-Etienne-de-Montluc, on s'essaye de faire l'albatros pour sécher un peu au km 23 sur la D93 entre St-Etienne et Cordemais.
En dégringolant vers la centrale depuis le nord au km 30, on la voit mieux que de Saint-Savin. On voit aussi, à l'arbre de gauche ci-dessous, qu'un léger zéphyr souffle de l'ouest. Les optimistes en ont déduit que le retour se ferait avec un vent favorable. Ils avaient raison.
Une locomotive à vapeur pourrait éventuellement traverser dans 150 mètres d'ici ? Vous êtes sûr ?
Le point le plus éloigné du parcours, au km33, la Villa sur la cheminée : http://www.estuaire.info/fr/oeuvre/villa-cheminee/
Alfonso Gonzalez Vera fait un périple "en busca de La Aurora Boreal, une aventura ciclista de Valencia a Noruega". Rencontré à Cordemais, il a déjeuné avec nous. Tranquille et modeste, il m'a donné l'occasion de dérouiller un peu mon espagnol. Comment dit-on déjà : "vous prendrez bien un morceau de baguette aux lardons" ? Bah, il suffit de l'échanger contre deux ou trois radis rincés à l'eau de bidon et deux tranches de chorizo, et voilà.
La carte, ou sa version numérique sur GPS, se comprend dans toutes les langues. "Nous sommes ici, nous allons là, et nous pouvons y aller ensemble puisque vous y allez aussi".
Après les échanges, Alfonso a testé le mystérieux tricycle. Lors de son voyage précédent, de Valencia à Budapest (et retour, tant qu'à faire...), via Nantes par l'EV1 puis l'EV6, il a cassé sa selle et s'est acheté une Brooks à ressorts dans une brocante en France, pas loin de Nantes. Il en est si content qu'il l'attache avec une chaine et un cadenas de crainte qu'elle lui soit dérobée.
Les barbelés sont peu engageants, pourtant la centrale accueille des visiteurs aux heures et jours indiqués. Il se confirme que les batteries des VAE nantais sont alimentées au charbon et au fuel, sauf quand ils voyagent dans les régions principalement fournies par le nucléaire. Je préfèrerais une pile à hydrogène ravitaillée grâce à la production de micro algues, mais le stade industriel n'est pas encore atteint.
A la table du café près du port de plaisance à Cordemais.
Au km49, dans les marais Audubon, en approche de Couëron, je parviens quand même à dire en espagnol que ce pays est de vaches et d'eau. Ce n'est pas faux en plus. Alfonso fait la conversation. Il semble connaitre toutes les Euros Vélos Routes par leur numéro et leurs itinéraires. Il apprécie beaucoup la France, son réseau de routes secondaires de bonne qualité, la beauté de sa verdure, et ses automobilistes beaucoup plus compréhensifs qu'en Espagne à l'égard des cyclistes.
Il est vrai que dans ces beaux marais, on a la paix.
Les marais Audubon vus par des pédagogues dont l'un a eu des prix, bien mérités : http://maraisaudubon.blogspot.fr/ On y voit notamment de belles photos des oiseaux de ces marais et de cette zone en période d'inondation.
On pourrait croire que le marais est d'abord le produit de l'histoire de son exploitation par l'homme, et, plus récemment, de compromis entre les agriculteurs, les chasseurs, les pêcheurs, les associations de protection de la nature et les promeneurs. Certes certes, mais d'autres actes y jouent un rôle important, tels les Natura 2000, directive 79/409/CE, ZPS, ZICO, directive 92/43/CEE, DTA, PLGN, SAGE, SDAGE, LEMA, DCE, CRE, Neptune 3, SCOT, SRU, PDU, PADD et NNS. Après la lecture de ce document réalisé par des étudiants en licence professionnelle à l'Institut de géographie et d'aménagement rural de l'Université de Nantes, tout cela est beaucoup plus clair et on sait plus que l'essentiel sur ces marais : http://www.gallerand.fr/marais-audubon.pdf
Un blog avec de très belles photos d'oiseaux qui me laisse béat tant je suis nul en oiseaux (je reconnais le coucou à son cri, mais à part ça...) : http://audubon-nature.over-blog.com/page-2125191.html
Dernier évènement ou presque du parcours, la maison dans la Loire, au km 56 : http://www.estuaire.info/fr/oeuvre/la-maison-dans-la-loire/
En vue du quai de la Fosse, à l'approche du km 70, Alfonso nous fait l'article sur les machines de l'île, l'éléphant, le château des ducs de Bretagne et le camping du Petit Port. Non seulement il pédale, mais en plus il visite. Adios amigo, bon grand voyage, et n'oublie pas la photo de l'aurore boréale que tu nous as promise.