5ème jour de la tournée des pancartes, voyage été 2011

de MORANNES à POUANCÉ

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La pluie, quelle pluie ? La journée Gore-tex attendue a été une journée T-shirt, avec de temps à autre quelques pauvres gouttes mêmes pas froides. Et ce fut tant mieux. Au final ç'aura été une journée montagnes russes, à peu près rien n'étant plat dans ce secteur.

À NYOISEAU, la pente était bien pire qu'à NOTRE-DAME-DU-PÉ, même à pied et en plusieurs fois, ça n'a pas été facile. Toujours pas de chevrons sur le papier de Madame Micheline. Escroque !

Quelques cyclistes à signaler :

trois au départ, avec des vélos tous nus (pas de : garde-boue, lumière, porte-bagage, sacoches, des vélos « de course » quoi, quand le mien avec ses grandes sacoches est très pratique pour faire ses courses), des grands bonjours chaleureux, et de fières allures de jeunes gens pleins de santé,
un fiérot qui est passé sans me voir, ou qui a fait semblant, tout habillé de noir avec des lunettes fumées et le masque de celui pour qui faire du sport suppose de souffrir (au fond, c'est mieux, je n'avais rien à lui dire, je ne fais toujours pas de sport),
deux ados avec radio,
deux enfants tournant en rond devant la maison familiale avec des gilets jaunes,
un gentil bavard, qui avait eu chaud la veille en coulant du ciment, qui habite près du sapin tout en haut de CHAMBELLAY où la pente est forte pour finir d'arriver mais qui permet des départs rapides le matin à condition d'avoir de bons freins, etc. avec un VTT banal mais fort intéressé par mon petit rétroviseur, et qui reçoit des coups de fil de clients en route. Je serais bien resté un moment à causer avec cet homme chaleureux, modeste et curieux, mais il avait visiblement des occupations professionnelles, et moi de la route restante.

Moi aussi j'ai mes pancartes.

J'ai retrouvé la route le long de la voie rapide pour arriver à POUANCÉ en restant sur la ligne de crête, donc en finissant plus tranquillement après les multiples montées et descentes. C'est le seul endroit dans l'Ouest de la France où quelqu'un (un « décideur » ? un « technicien » ? quelqu'un qui n'ignore pas tout du vélo, et/ou qui considère qu'il existe plus d'une catégorie d'usagers de la voie publique) a eu l'intelligence de poser quelques panneaux indiquant que l'ancienne route et quelques chemins vicinaux pour faire le raccord sont utilisables par les engins agricoles et les vélos. Ce type de voie, même pas réservée juste de bon conseil avec des indications de direction (parfois manquantes sur les routes spécialement, mal, conçues pour les vélos), pourrait être multiplié pour un investissement très très modique et le plus grand agrément et une bien meilleure sécurité des voyageurs à bicyclette, mais aussi des autochtones en les encourageant à ne pas utiliser systématiquement l'automobile pour de courts déplacements. Ok, cela favorise la ségrégation entre les divers moyens de transport, en marginalisant le vélo, mais l'interdiction des voies rapides aux véhicules lents devrait systématiquement voir la proposition d'une alternative au lieu de l'habituel « débrouille-toi, saleté de gêneur d'escargot qu'à même pas de moteur ».

Je suis injuste. Les automobilistes continuent d'être très respectueux de mon espace et ma sécurité, pas un pour passer trop près, pas un pour protester quand ils sont contraints d'attendre qu'il y ait assez de place pour me dépasser sans me frôler. Qui veut faire du vélo en sécurité devra choisir le plus gros vélo qu'il pourra trouver, ajouter des caisses de sacoches tout autour pour qu'il ait l'air encore plus gros, s'habiller en orange vif avec des bandes rétro-réfléchissantes et des lumières clignotantes visibles même en plein jour. Même sans user de tout l'arsenal, les culs-noirs devraient être proscrits.