Loire à vélo : Nantes - Orléans - Nantes

C'était en été. J'avais à peu près dix jours à tuer et peu de temps pour préparer. La Loire à vélo (LAV) présente des avantages : j'habite sur le parcours, les campings sont répartis un peu partout, le fléchage évite les longues préparations, les difficultés sont minimes. Je n'ai pas prévu de longueur aux étapes, ni même le but du voyage : Angers, Tours, Orléans ? J'avais quand même en tête la statue de Jeanne d'Arc à Orléans. Je me suis dit aussi qu'en cas de pépin mécanique ou autre le TER Vélo Loire pourrait me rapatrier. Je débarquais à peine d'un autre voyage Haute Charente, les préparatifs ont été facilités : batterie chargée, pneus gonflés, quelques éléments sommaires dans le GPS, dont la situation et le prix des campings. Et hop ! En route.

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Le parcours global a été celui-là :

Nantes orleans nantes

On peut agrandir les photos en cliquant dessus.

LAV J1 de Nantes à Chalonnes-sur-Loire

La carte du parcours est visible là (téléchargement possible sur un GPS) : http://www.gpsies.com/map.do?fileId=vioykcxkvhxjyzhx

Les données relevées sur le compteur, qui peuvent donc différer de celles du lien ci-dessus :

  • 80 km,
  • 144 m de dénivelé positif, soit 180 mètres pour 100 km (pfffft),
  • 3.4 km de montée
  • montées moyennes 2%, pourcentage maximal en montée 7%.

Les données météo relevées sur un site d'observation (Météociel) :

  • 13 à 23° C,
  • 0 mm de précipitation
  • vent (favorable) à 26 km/h en rafale,
  • 8.4 heures d'ensoleillement.

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L'échelle de crue près du golf de l'Ile d'Or, rive nord entre Nantes et Oudon. Un aménagement confortable a été fait entre La Varenne et le pont d'Oudon. Cette portion est plus champêtre celle que la rive nord via Mauves et Le Cellier le long de la voie ferrée.

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Les crues de la Loire ne sont pas une vieille histoire.

Dscf5643 1Un petit détail technique : la béquille. En voyage, mieux vaut que le vélo soit grand et tienne tout seul. Comme il est lourd (48kg environ avec les bagages, la batterie, le moteur, les bidons...), il peut être compliqué de trouver un support suffisamment stable pour qu'il y repose sans glisser et tomber. Cette béquille arrière, d'origine, tient bien. Il convient seulement de veiller à ce que l'endroit où elle repose ne soit pas meuble, ou alors il faut promener un petit support pour l'y poser. J'ai quand même changé la vis pour pouvoir la régler facilement en hauteur, et donc en inclinaison du vélo, car celle d'origine avait une tête Philips, la seule de tout le vélo. J'ai mis une tête alène, donc sans avoir besoin d'un outil spécial supplémentaire, et substitué des écrous nylons anti-desserrage aux simples écrous d'origine qui avaient tendance à se dévisser. La bonne solution, un peu plus lourde, est la béquille arrière et la béquille de porte-bagage avant.

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Je ne lésine pas pour être visible de l'arrière, d'où vient le principal danger. J'ai même ajouté depuis un feu clignotant à induction pour être éclairé en permanence sans frottement.

Dscf5645 1Sur la levée de la Loire, là où le parcours de LAV est commun avec les voitures, après Saint-Florent-le-Vieil vers l'amont, l'installation de by-pass ralentit efficacement les automobiles.

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Les cyclistes sont nombreux, parfois avec des équipages, disons... divers. La LAV est facile, ce qui permet de débuter sans disposer d'un matériel vraiment sérieux, et quelque peu coûteux.

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Ce qui ne les empêche pas de rouler en petits groupes joyeux, amicaux ou familiaux, la proportion de ces derniers étant remarquable. J'ai vu plusieurs groupes de jeunes femmes. Aucun de jeunes hommes, ils devaient être en train de tripoter leurs tablettes. Plusieurs familles ensemble peuvent constituer un petit train coloré de plusieurs remorques et troisièmes roues (follow me) et petits vélos, sans oublier un ou deux tandems le cas échéant. Hélas, je n'ai pas eu l'opportunité d'en photographier.

LAV J2 de Chalonnes-sur-Loire à Saumur

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=tjvawhnfrdajqdtn

Les données du compteur : 77 km, 243 m de dénivelé positif (316 m aux 100 km), 6.1 km en montée, % moyen en montée 3, max 6.

Les données météo : 12 à 24° C, 0 mm de pluie, vent 24 km/h max (favorable), 9 h d'ensoleillement.

Dscf5650Oui, je sais, je l'ai déjà photographié ce panneau. Il me semble tellement absurde que je ne m'en lasse pas. Il est sur une portion de route où seuls les cyclistes et les riverains sont autorisés. La route est large, sept ou huit mètres. Les riverains sont peu nombreux, habitant les quelques maisons derrière la digue. Ils semblerait qu'ils soient dérangés par les vélos qui passent... On a parfois envie d'envoyer les ruraux vivre le long du périphérique d'une grande agglomération, là où les cyclistes ne dérangent personne. Salauds de bouseux !

Dscf5655Un petit enfant m'a dit en passant dans le camping de Saumur qu'il y en avait deux. J'ai levé le nez et vu les montgolfières. Beau le camping de Saumur, mais cher. Très cher même.

Le camping chez les riches, ce n'est pas tout à fait comme chez les pauvres. Le voisin hier soir à Chalonnes, à qui je demandais l'autorisation d'accrocher mon fil à linge à l'arbre situé sur son emplacement, m'avait fait une réponse impeccable : "oui, bien sûr. Vous pouvez l'accrocher l'autre bout à la caravane. Ici, on est une communauté, on est solidaires". Fermez le ban. Salut au drapeau. Je me suis senti rassuré. Il était évident que si une autre personne que moi s'approchait de mon vélo, il se ferait remarquer. Un camping modeste, ou ordinaire, comme un bar, a une clientèle d'habitués, et des gens de passage. Le plus souvent la "communauté" est ouverte. Je ne manque jamais de prendre contact en arrivant. Ils sont chez eux. J'essaie de trouver un truc pour paraitre sociable, genre, si le chien m'aboie dessus : "il ne faut pas qu'il s'inquiète, je n'ai jamais mordu de chien". La conversation s'enchaine. On est alors intégré dans le groupe, avec tous les avantages qui en découlent.

Chez les riches, il semble qu'on reste bien davantage sur son quant-à-soi. Leurs enfants sont blonds, façon Gad Elmaleh, même quant ils ont le teint mat. Il ne poussent pas de hurlements, ne font pas crisser les pneus de leurs vélos sur le gravier des allées. Ils ne savent pas ce qu'ils ratent, le dérapage contrôlé, c'est le pied. Savoir contrôler un vélo qui dérape peut être utile bien au-delà de l'enfance. Les parents parlent aux enfants sans hausser le ton, dans toutes les langues : allemand, hollandais, anglais, et même français.

Les riches ne sont pas moins ridicules que les pauvres en camping. A leur manière. Un homme jeune s'est ostensiblement baladé en long et en large, le torse nu ceint d'un contrôleur cardiaque, avec un brassard à gauche pour y glisser le smartphone enregistreur de performance, short moulant, jambes rasées, mollets couverts de chaussettes de contention. Au quatrième ou cinquième aller-retour vers les sanitaires, il était accompagné d'une aimable jeune femme, elle-même flanquée d'un charmant mouflet blond d'environ deux ans, celui qui m'a dit le doigt pointé vers le ciel qu'il y en avait deux.

Un autre, grassouillet celui-là, lui aussi torse nu, mais moins athlétique, a fait un aller serviette à la main, et un retour à petits pas, serviette sur la tête, la mine épuisée, en parfaite cohérence avec les divers niveaux de bourrelets qui ballotaient entre ses épaules et ses hanches.

Un frère et une soeur, allemands je crois, jouaient au badminton. Elle grande, mince, bronzée, et belle allure, était passablement maladroite. Multipliant les bois et les coups dans le vide, elle a fini par envoyer le volant dans une haie proche. Les recherches des enfants s'avérant vaines, le papa est intervenu. Très grand, blond (évidemment), avec sur le nez de grosses lunettes à l'épaisse monture noire, il a brassé le bosquet de deux mètres de haut pour autant de large et d'un mètre cinquante d'épaisseur, sans plus de succès que sa progéniture. Je me suis retenu de rire.

"Les pauvres sont des cons et les riches sont moches" était le slogan d'Hara-Kiri mensuel. C'est toujours vrai. De plus, les riches sont ridicules et les pauvres ont des principes.

Je ne dis rien du montage de tente chez les riches. Le spectacle est aussi réjouissant que chez les pauvres. Des amis s'y collaient. Dommage. Un premier montage de tente par un jeune couple est un bon test.

Et mon GPS est tombé en panne. Il refuse obstinément de rester allumé plus de 30 secondes. L'eusse-je eu que je n'eus point atterri dans ce camping cinq étoiles. Je ne regrette pas pour autant, même si, pour le même montant (35€), je peux séjourner une semaine dans un camping municipal en Mayenne ou en Sarthe, avec un niveau de prestations qui me convient, le spectacle en moins.

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LAV J3 de Saumur à Savonnières

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=asylevkiaecvzqrk

Les données du compteur : 72 km, 68 m de dénivelé positif (95 m aux 100 km, si ça c'est pas du plat...), 1.1 km en montée, % moyen en montée 2, max 9.

Les données météo : 11 à 23° C, 0 mm de pluie, vent 30 km/h max (favorable), 3.6 h d'ensoleillement.

Dscf5656L'avantage du camping en ville est la proximité des commerces, dont les boulangeries et les cafés, où je me précipite juste après la mise en route. Contrairement aux compte-rendus de voyages que l'on lit couramment, le voyageur passe par de très nombreux endroits d'une grande banalité, qui ne sont pas pour autant moches ou désagréables.

Le parcours de LAV entre Saumur et Candes est très touristique. J'y suis passé à plusieurs reprises. A plusieurs reprises, j'ai pesté contre les fortes pentes dans les gravillons. J'ai cherché autre chose, par la rive nord. Le GPS était chargé d'un parcours concocté aux petits oignons hors de la véloroute balisée. Il refusait toujours de rester allumé. Le GPS boudait. Moi aussi. J'ai acheté une carte, d'un éditeur allemand. Bizarrement. A l'heure des technologies nouvelles, il faut pouvoir s'en passer. Depuis, un passage rive nord (droite) a été pancarté.

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Bon. J'ai un peu ramé. J'ai visité la ZI de Saint-Lambert-des-Levées avant de trouver une route acceptable pour y faire du vélo.

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Les indications sont présentes, parfois discrètes, mais rassurent sur le bon choix de route.

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J'ai rejoint un parcours vélo m'amenant vers LAV via le pont du Boulet, en face de la centrale nucléaire de Chinon. Selon le panneau à l'entrée, cette traversée devrait se faire sur le trottoir, le vélo tenu à la main. Ce trottoir étant suffisamment large, j'ai traversé le pont en tenant le vélo à deux mains, sur le guidon, et en pédalant. Il m'est quasi impossible de pousser le vélo en marchant à côté, alors que je suis à l'aise en étant dessus. Feraient mieux de balayer le trottoir couvert de morceaux de verre au lieu d'édicter des règles absurdes, qui plus est écrites en français, et donc incompréhensibles pour les étrangers qui sont légion sur LAV. Je n'ai vu aucun piéton. Une règle édictant que les piétons sont prioritaires sur ce trottoir serait raisonnable au lieu de leur interdiction de gros boulets.

La traversée des ponts sur LAV et à proximité de LAV demeure un vrai problème. Les guides le signalent. Des militants le répètent. Les autorités semblent s'en badigeonner le nombril avec le pinceau de l'indifférence tant la situation évolue lentement. Les ponts sont des goulets d'étranglement, des zones difficiles à traiter sur une véloroute, et qui le sont avec plus ou moins d'intelligence. Depuis, des passerelles pour les cyclistes et les piétons ont été ajoutées de chaque côté des ponts de Mauves-sur-Loire en Loire-Atlantique. D'autres départements pourraient s'inspirer de cet aménagement remarquable.

Le pont d'Ancenis par exemple a connu plusieurs états successifs. A l'origine, il était sans indication particulière. Sur cette voie à grande circulation, le cycliste passait comme il pouvait, avec gilet de sécurité, toutes lumières allumées et en serrant les fesses. Pendant les travaux de réfection de la chaussée sur le pont, une passerelle en encorbellement, étrangement souple sous les roues des vélos, avait été installée. Il était difficile d'y croiser deux vélos, mais elle avait le grand mérite de permettre un passage sécurisé. A présent, la passerelle a été démontée et on est revenu à l'état premier. Il est alors préférable d'être suivi par un autocar ou un poids lourd qui, voyant qu'il n'a pas l'espace pour dépasser le vélo, reste sagement derrière et le protège de fait. Des automobilistes cherchent à forcer le passage, les pires étant les camionnettes, souvent des artisans, des "professionnels" dangereux car agressifs, "je travaille moi monsieur" (et je dispose du droit de vie et de mort sur mes contemporains ? Le gouvernement devrait tripler la TVA sur les travaux, ça les calmerait à défaut de les rendre intelligents).

Le pont de Chalonnes-sur-Loire est un des pires. Par rigidité bagnolarde. La voie est étroite, les trottoirs aussi, des potelets ont été installés le long de ces trottoirs. Il est fait obligation aux cyclistes de passer à pied sur les trottoirs. Il m'est arrivé d'être contraint de démonter mes sacoches pour laisser le passage à une brave femme d'un certain âge qui allait faire son marché avec son caddy. Le caddy et le vélo à sacoches ne pouvaient se croiser, et la dame craignait (je la comprends) de passer sur la route. Je suis passé cette fois sur la route. Comme tout autre véhicule. Pourquoi em.... les circulations douces ? A Chalonnes, on privilégie les plus forts, les plus lourds, les plus rapides, les plus dangeureux, les plus polluants. Les chagnolards sont des bagnolards. Le problème peut se résoudre en faisant de ce pont une zone 30. Ce seraient quelques secondes de perdues pour les mazoutés de la départementale 961. Tant pis pour les dangers qu'ils créent. Tant pis pour les commerces situés près de LAV et que les cyclistes hésitent à fréquenter faute d'y accéder sans danger. Voilà quelques temps que je n'y suis pas passé. C'est peut-être mieux maintenant ?

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La quiétude de Bréhémont m'inspira l'envie de m'arrêter y prendre un petit café.

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LAV permet de voir toutes sortes de vélos. Dont des pliants.

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Dont des italiens.

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Dont des originaux, appartenant à un couple d'anglais. Celui de madame, à gauche, a un cadre de style californien. Celui de monsieur, à droite, est une authentique pièce de musée. Monsieur a une collection de machines anciennes datant des années 1890 à 1910. Celui-ci date d'environ 1900. Presque toutes les pièces sont d'origine, dont la boite de vitesse dans le moyeu, à deux rapports, la roue avant d'un diamètre un peu supérieur à la roue arrière (souvenir du grand bi ?), des lanternes en laiton où l'on disposait des bougies, la transmission des freins associant tiges et câbles.

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J'ai quasiment la même lanterne sur une étagère chez moi, qui appartenait à mon arrière grand-père.

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Sur la digue, les groupes de cyclistes se succèdent et la route est partagée sans soucis.

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Juste un coup d'oeil en passant sur le château de Villandry dont les jardins sont réputés.

Les vélos à assistance électrique étaient rares sur LAV. La loupe médiatique pourrait faire croire le contraire, mais ils ne représentent que 2.7% des ventes de vélos en France en 2014. Le seul vélo électrique vu jusqu'à hier soir aura été le mien.

J'ai répondu à une enquête sur LAV en route. La dame en charge de l'enquête voyait son premier VAE du jour, alors que des centaines de vélos étaient passés. Pendant le déjeuner, j'en ai aperçu deux, des beaux, à moteur pédalier Bosh (on est envahis). Trois autres ont été croisés, de lourds engins d'apparence chinoise à moteur arrière et batterie joufflue. Au camping Only Camp propre et pas trop cher de Savonnières, un couple de belges âgés utilise des Flyers à moteur central et batterie elle aussi ventrue, un peu grossiers avec de gros cadres col de cygne, qui doivent leur permettre de circuler le long de la Loire sans se déchirer.

A la louche, le VAE représente moins de 1% des vélos vus. En 2014, 77 000 vélos électrifiés se sont vendus en France, 660 000 en 2021. Ils ont donc aussi bien plus nombreux sur LAV.

LAV J4 de Savonnières à Chaumont-sur-Loire

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=lrsvrzctezfffqwp

Lav4

Les données du compteur : 86 km, 360 m de dénivelé positif (419 m aux 100 km, si ça c'est pas du plat...), 8.6 km en montée, 3% en moyenne, 7% au maximum.

Les données météo : 15 à 27° C, 0 mm de pluie, vent 22 km/h max (favorable), 9.7 h d'ensoleillement.

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Ce totem engage les automobilistes, et les cyclistes, à partager la route. L'application du code de la route n'est donc pas si évidente. Il rassure le voyageur à vélo, qui sait qu'il est sur l'itinéraire LAV. Il informe les autres usagers de la présence de vélos sur cette portion.

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La Loire à vélo s'est bien améliorée depuis mon dernier passage. Le balisage a nettement progressé. L'information est plus riche. Les revêtements sont de bien meilleure qualité. Ici des plaques à béton rainurées pour éviter la stagnation de l'eau. Ce n'est pas parfait, mais c'est suffisant, propre et roulant.

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L'approche de Tours par l'ouest est plaisante, par la traversée du golf et le longe du Cher. Il faisait beau et plutôt chaud, sans excès. Pom, pom, pom. Et je me suis paumé. Arrivé aux Fontaines, et connaissant l'endroit pour avoir travaillé dans cette ville, j'ai juste fait une photo, à la surprise du jardinier, et demi-tour vers le pont pour aller vers le centre de la cité où les hauts immeubles ont des petits toits en ardoise, pour faire couleur locale sans doute.

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Ils ont un beau tramway gris, sobre et élégant. Des automobilistes n'ont pas tout compris des règles de circulation, d'après ce que disaient les piétons au feu. La voiture n'a qu'à se ranger comme elle peut, le tram passe. Je rêve parfois d'être un tram et de terroriser les automobilistes. Ce devrait être tous les jours carnaval, qui était un moment d'inversion des valeurs.

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Salvador Dali proclamait que le centre du monde était la gare de Perpignan. Pourquoi pas ? Un des plus beaux monuments de Tours est sa gare SNCF. Le bâtiment est superbe, mais c'est un cul-de-sac pour les trains qui accueille plus de navettes arrivant de Saint-Pierre-des-Corps que de TGV.

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L'autre beau bâtiment du chef-lieu de l'Indre-et-Loire : sa cathédrale. Il semblerait que les travaux soient enfin terminés. Ils le sont peut-être depuis des années, je ne passe pas très souvent.

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Sombra y sol pour le déjeuner. De l'ombre pour le repos, et du soleil pour les vêtements lavés hier soir, qui ont séché en un tournemain. 27° à l'ombre et plus de 35 au soleil. En mangeant, je fais coucou à tous les cyclistes qui passent, et il y en a.

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Pas si léger mon repas, pédaler, ça creuse. Certains ingrédients, comme le saucisson, dureront plusieurs jours. Le tube de dentifrice pour enfants est de la bonne taille pour le cyclo-camping. Il faut juste accepter le goût fraise-framboise. Concernant la nourriture en randonnée, je me garde des théories, surtout celles pour les sportifs, j'ai néanmoins commis un billet sur le sujet : c'est comme ça que j'mange, moi

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Je fais un petit bonjour au château d'Amboise en passant. Après la traversée de la rue attrape-touriste, qu'ils n'ont pas encore piétonnisée et est donc passablement polluée et bruyante, on visite les parkings puis on monte 500 à 600 mètres de côte à 6/7% pour rejoindre la "route des châteaux d'eau". On rencontrera aussi quelques bosses plus modestes (5/6% en moyenne, 200 à 300 mètres de long) du côté de Chargé, Artigny, Mosnes.

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Je confirme. Mon vélo l'est. Mais seul le vélo l'est puisque je ne fais pas de compétition.

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Un détour par la pampa permet de goûter aux plaisirs de la tranquillité après l'agitation urbaine, très relative d'ailleurs en ce mois d'août.

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Je ne peux l'affirmer, mais il semblerait qu'ils aient récupérés le soubassement d'un moulin-cavier pour y monter un calvaire. Le moulin cavier est typique de ce secteur des bords de Loire.

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Je n'en suis pas complètement sûr (je travaille de mémoire), mais il me semble que ce bassin de lavoir ovale est à Mosnes à moins que ce ne soit Lussault-sur-Loire, où l'on dégringole de la route des châteaux d'eau, et où j'ai fait une pause à l'ombre.

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Chaumont-sur-Loire. La ligne noire et blanche au milieu de l'escalier n'est pas destinée aux vélos mais plus probablement à mesurer la hauteur des eaux de la Loire en période de crue.

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"Mira, papa y mama, mira, mira". Les enfants de tous les pays veulent l'attention de leurs parents.

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Les cyclistes sont partout. En paquets à l'ombre sous les arbres le long de la Loire, sur la route, et même au fond du parc public.

L'allure étant facile et le terrain plat, et malgré le camping municipal de Chaumont-sur-Loire qui me tendait les bras, je décidais de pousser un peu plus loin, jusqu'à Candé-sur-Beuvron. En y arrivant, je vis la catégorie du camp, les tarifs, et fis demi-tour vers Chaumont. J'ai compris en revenant pourquoi le municipal affichait en grand à l'entrée ses tarifs raisonnables. J'avais déjà donné à Saumur, et j'ai fais une douzaine de kilomètre de trop. La LAV entre ces deux bourgades est heureusement mieux que convenable.

LAV J5 de Chaumont-sur-Loire à Beaugency

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=albumklkbukdqbtp

Les données du compteur : 63 km, 199 m de dénivelé positif (315 m aux 100 km), 4.3 km en montée, % moyen en montée 3, max 10.

Les données météo : 15 à 31° C, 0 mm de pluie, vent 24 km/h max (favorable), 12.9 h d'ensoleillement.

Grand soleil toute la journée. Vent favorable. Je continue d'avancer. Je vais aller voir Jeanne à Orléans, et prévois de planter le camp de base à Beaugency, pour faire Beaugency-Orléans sans toutes les sacoches.

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Quand je disais que l'information s'est améliorée... Ce type de panneaux commence à apparaître. Ce n'est pas aussi bien que sur la Vendée à vélo, mais c'est mieux. Les Pays de la Loire en sont encore dépourvus.

Il est possible d'agrandir les photos en cliquant dessus.

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Le cahier des charges est respecté. La Loire à Vélo est en effet un parcours familial. Toutes les véloroutes et voies vertes devraient l'être.

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Le balisage est bien fait. A quelques endroits, d'autres parcours, plus locaux, s'additionnent avec LAV. J'ai commis une erreur d'attention au sortir de Chaumont-sur-Loire, et me suis retrouvé à Les Montils. J'en ai profité pour constater que je pouvais sans problème grimper une bosse à 10%, et faire mes courses et tamponner ma carte de route pour la validation de mon voyage itinérant par la Fédération française de cyclotourisme. Le règlement est simple : faire un voyage d'au moins trois jours et 250 km, en faisant apposer le tampon d'un commerce quelque part sur le parcours du jour, en un point différent de l'hébergement. Que gagne-t-on ? Ben rien, on fait pas la course, on s'arrête pour faire les courses. Le club dont on est sociétaire a quelques points au Challenge de France et je crois que c'est tout. On peut aussi acquérir la médaille du voyage itinérant. J'en ai une, achetée lors de mon premier voyage homologué, remisée depuis quelque part au fond d'un tiroir, mais je sais qu'elle est quelque part. On enrichit également les statistiques de la fédération d'activités vraiment touristiques.

La carte de route à compléter côté tampons :Vi loire tampons modifie 3990x2899

Et l'autre face après homologation (le plus difficile dans un voyage itinérant, c'est de faire le schéma du parcours sans trop se planter) : Vi loire homologation modifie 3990x2899J'ai croisé des espagnols en haut. Ils étaient plus perdus que moi. L'application GPS du smartphone du monsieur n'avait pas l'air de lui donner l'information qu'il cherchait. Il s'est adressé au vieux bonhomme qui dégustait tranquillement sa collation à l'ombre pas très loin de la déchèterie. Les parcours à vélo visitent souvent les abords des déchèteries et des stations d'épuration. C'est bien mieux que les dépôts sauvages et les tout-à-l'égoût d'antant. Je lui ai indiqué sur la carte par où rejoindre le parcours.

Les aménageurs devraient mieux différencier, ne serait-ce que par la couleur des panneaux, les petites boucles locales et les véloroutes d'intérêt international, comme l'est la Loire à Vélo, tronçon de l'Eurovéloroute 6 (EV6).

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Un coup de Christo, l'emballeur de monuments, ou juste des travaux à l'église de Blois ?

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Comme souvent à côté des agglomérations, on voit de nombreux joggers et joggeuses. Certains trottinent bien, d'autres font peur tant ils sont pivoines et à bout de souffle. Indiquer le nombre d'habitants du bourg le plus proche du parcours est une bonne idée. La Loire à Vélo génère du chiffre d'affaire, et c'est tant mieux. Les cyclistes disposent de services et les commerçants prospèrent. Vive le vélo !

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Les lignes droites sous le cagnard sans ombre de la levée sont un peu longuettes. Que les cyclistes se rassurent, dans l'autre sens, avec un violent vent de face et sous une pluie battante et glaciale, c'est encore beaucoup plus long. Je me suis arrêté pauser à la première ombre.

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D'autres continuaient tranquillement leur route. Les panneaux indiquent là aussi la possibilité d'aller jusqu'au bourg à côté. Le passage est suffisamment étroit pour empêcher le passage des voitures, et assez large pour le passage de toutes les sortes de vélos.

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Un autre genre de château de la Loire : une centrale nucléaire.

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Ne faisant que 60 bornes ce jour, j'ai un peu visité Beaugency, dont voici la mairie, après être passé à l'office du tourisme qui m'a fourni les indications nécessaires. J'y ai croisé de nouveau un monsieur avec qui j'avais longuement discuté la veille au camping. Il achevait son marathon des visites de châteaux de la région, 50 visites en un mois !, dont les centrales nucléaires, avant de rejoindre la région parisienne et la reprise du travail.

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Au camping de Beaugency, je croyais avoir fait attention à tout. Un peu d'ombre pour se reposer de la chaleur, des poubelles et le robinet d'eau juste à côté, un coin avec de l'herbe, des poteaux pour tendre le fil à linge, une prise de courant proche de la tente, mais je n'avais pas prêté garde au lampadaire, qui m'a bien éclairé pendant deux nuits, sans troubler mon sommeil.

Ma voisine était une toute jeune femme seule, qui partait vers l'aval sans préparation. Nous avons échangé sur les terrains de camping. Elle a passé sa soirée assise au pied des prises de courant avec son smartphone. Je n'emporte pas de smartphone en voyage. Parce que plusieurs sont devenus fous. Ils doivent peu apprécier l'humidité (el agua no es un amigo de la electronica m'avait dit un espagnol de rencontre) et les vibrations, mais surtout (il existe des smartphones étanches et antichocs) pour être débranché, sans fil à la patte et sans la tentation permanente de m'adonner à l'addiction numérique. Je voyage le regard à l'horizontale.

Une autre voisine, en camping-car, informait au téléphone sa famille de son retour prochain : "Les châteaux de la Loire, on en a jusque là. On rentre demain. En sortant de Chambord, on s'est noyé dans les japonais." J'ai bien ri. Merci Madame.

LAV J6 Beaugency - Orléans - Beaugency

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=fisrspepiqxhswjr

Les données du compteur : 78 km, 298 m de dénivelé positif (382 m aux 100 km), 7.3 km en montée, % moyen en montée 3, max 11.

Les données météo : 15 à 31° C, 0 mm de pluie, vent 39 km/h max (favorable puis défavorable), 12.4 h d'ensoleillement.

Le vent a forci. Les températures demeurent élevées.

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Moi-même, je suis assez fréquemment cycliste. En principe, je n'aurais pas du passer sur cette levée. Des travaux sont en cours et la route est barrée. J'ai pris la déviation. Qu'une déviation soit prévue est un signe de considération à l'égard des cyclistes qui n'est pas si courant. En général, c'est juste interdit et que le cycliste est censé se débrouiller comme il peut. La déviation déviait trop pour mon goût. Je me suis engagé sur la voie interdite, et bien m'en a pris, car le passage était possible.

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Je n'étais sans doute pas plus attentif à l'entrée d'Orléans qu'à celle de Tours, ou bien les panneaux ne sont pas disposés si clairement. J'ai visité des endroits improbables, comme cette zone commerciale, où j'ai réussi à trouver des passages sensiblement praticables à vélo. En l'absence de GPS, toujours récalcitrant, j'ai observé le plan des transports en commun et suivi la ligne de tram pour rejoindre le centre de la ville. Les vieilles technologies demeurent d'actualité.

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Orléans me voici, et voilà son tramway doré devant la cathédrale.

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Jeanne en majesté dans la cathédrale, deux lions efflanqués à ses pieds, et Monseigneur Dupanloup en prière. C'est pompier.

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La statue cavalière de Jeanne. Je recycle une photo de mon précédent voyage par ici.

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J'avais effectué ce voyage avec ma belle randonneuse 650B rouge. Je me suis électrifié depuis par nécessité. Cette randonneuse au cadre en acier sur mesures était bien plus maniable, lègère et élégante que mon pataud VAE actuel. J'ai gardé les sacoches et le plus gros bidon rouge.

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A partir de là, je suis sur la route du retour. Au-revoir Jeanne. Peut-être à une prochaine fois, à moins que le grand cric me croque et me fasse avaler ma barbe. Le vent devient défavorable. Il y a peu d'eau dans la Loire cet été.

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Vraiment peu même, si on en juge par ce pêcheur debout au milieu du fleuve. Voilà qui me rappelle la déclaration solennelle de Christiane en 1991, lors de notre première remontée de la Loire d'avant la Loire à Vélo, de Saint-Brévin-les-Pins au Mont-Gerbier-de-Joncs au mois d'août : "c'est plus large en sable qu'épais en eau".

Et retour à Beaugency pour la nuit.

LAV J7 de Beaugency à Nazelles-Négron

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=xrmxxkrxrtryiaxb

Les données du compteur : 85 km, 321 m de dénivelé positif (376 m aux 100 km), 7.4 km en montée, % moyen en montée 3, max 10.

Les données météo : 16 à 23° C, 2.6 mm de pluie, vent 46 km/h max (défavorable), 4.6 h d'ensoleillement.

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Il se confirme que j'ai mangé mon pain blanc. Le vent est de face. Le temps se couvre. La température maximale a chuté de près de 10°. Il reste de belles lumières au petit matin sur Beaugency et son vrai château d'homme, qui n'a rien à voir avec les mignardises sucrées renaissance que l'on trouve un peu partout dans cette région.

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J'ai acquis deux cartes dans des offices du tourisme, décidément bien utiles à l'estivant les offices et les cartes. D'un coût modéré, 4€ environ, elles sont très suffisantes, à condition de disposer d'un lecteur de carte étanche sur l'indispensable sacoche de guidon. Les modèles Ortlieb et Vaude, allemands, sont corrects et robustes. L'éditeur de ces cartes spécifiques à LAV est aussi allemand. Ils font quoi les industriels français ? 

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C'est parti pour les averses. Il fait bon quand même, et la Loire demeure belle sous la pluie.

Les groupes de cyclistes ont quasiment disparu. Jusqu'à hier, les cyclistes se comptaient par centaines. Aujourd'hui, j'en ai vu quelques dizaines tout au plus. Le cycliste est soluble dans les averses et est emporté par le vent. Le retour des éclaircies cet après-midi voit aussi le retour de quelques vélos sur LAV.

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La vision touristique de Blois.

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L'autre point de vue, juste en se tournant de 30°.

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Le coin idéal pour le déjeuner. Peinard, avec banc, poubelle et à l'abri du vent. Un petit chien surgi de je-ne-sais-où est venu m'aboyer dessus. Je lui ai signifié fermement tout le bien que je pensais de sa bruyante intervention, et il est reparti. Non mais.

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Les campings-cars à Chaumont-sur-Loire. Comme d'habitude, ils sont regroupés près des containers. Ils regarderont la télévision ce soir dans leurs boites après avoir mazouté l'atmosphère toute la journée. La bicyclette, c'est chouette !

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Quelques bateaux typiques de la Loire, reconstruits pour les touristes.

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Du haut de ce promontoire, on contemple Amboise avant d'aborder la descente, où des freins sérieux sont indispensables avec un vélo lourd.

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LAV permet de visiter les parkings.

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Cet automobiliste n'a pas compris qu'il était garé sur une voie européenne pour vélos. Ou alors il n'en a cure. Les cyclistes ne semblent pas apprécier, et le font savoir en torturant les essuies-glaces et rétroviseurs. Na. Place au vélo.

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Changement d'ambiance après la route rurale sur la crête des châteaux d'eau, avec la foultitude dans les bars de la rue principale.

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Une belle moto est garée en face. Ses couleurs sont accordées à celle de la décoration du bar. Et pour cause, c'est celle du propriétaire.

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Qui indique aux passants, poliment, de ne pas s'y asseoir.

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Je passe en face, par le pont en principe zone 30, ce qui n'est pas respecté par les automobilistes. Je prends le temps que je crois avoir. Hélas, le vaste camping n'a pas d'emplacement disponible pour tente avec branchement électrique. La jeune femme à l'accueil m'indique obligeamment le camp municipal de Nazelles-Négron, situé à quatre kilomètres. Ce petit camping s'est avéré parfait, et économique. Comme sur la côte atlantique, on gagne à s'éloigner un peu des secteurs assidûment fréquentés par les touristes.

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La pluie pouvant tomber, j'ai installé la protection pour charger la batterie à l'abri. Ce couvre-sacoche Vaude est efficace, léger et pratique. Bien imperméable, pourvu d'un élastique resserrable sur le pourtour, il autorise une recharge en sécurité (le chargeur ne doit pas du tout être exposé à l'eau) en veillant à laisser l'air passer dessous pour aérer suffisamment. Le chargeur chauffe, comme tout transformateur.

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Sans la protection, ça fait plus bazar.

LAV J8 de Nazelles-Négron à Langeais

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=qooiasarlxayrijs

Les données du compteur : 69 km, 479 m de dénivelé positif (696 m aux 100 km), 9.3 km en montée, % moyen en montée 2, max 8.

Les données météo : 15 à 19° C, 8.4 mm de pluie, vent 91 km/h max (défavorable), d'ensoleillement non répertorié, sans doute à peu près nul.

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Au matin, j'ai pris mon déjeuner dans la salle commune du camping de Nazelles, ce qui est bien mieux que sous la pluie. Ce camping offre pour le tarif de base fort modéré proposé au randonneur : le courant électrique, une bouteille d'eau congelée (pour la glacière éventuelle), une salle avec tables et chaises, et même une bibliothèque avec fauteuils. Mazette !

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La voiture de la gendarmerie s'est garée juste devant le camping, et dans l'entrée de la piste cyclable. Personne n'a ruiné les essuies-glace et les rétroviseurs de ce malotru de 75... Il reste du travail de formation à faire pour le respect des aménagements pour les circulations douces.

En repassant à Lussault-sur-Loire, un lapin suicidaire s'est presque jeté sous mes roues. Je l'ai probablement surpris. La pauvre petite bête est allée s'écraser la tête contre le grillage de l'autre côté du chemin. On ne se méfie jamais assez des lapins, surtout suicidaires.

J'ai croisé des cyclistes qui descendaient à toute allure pendant que je montais comme je pouvais, lentement, ils ne m'ont guère paru moins suicidaires même si, heureusement, aucun n'a chuté. Je descends plutôt vite moi aussi. Les descentes sont les seules circonstances où je fais du vélo tout seul, l'assistance se coupant vers 25 km/h. Avec ce gros vélo à l'aérodynamisme digne de celui d'une benne à ordures, je dépasse très rarement les 60 km/h. J'en faisais 20 de plus avec mes randonneuses, même chargées.

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J'ai dit poliment à cet automobiliste qu'il était garé sur la bande cyclable. Il m'a aboyé en retour " j'téléphone, eh, conn...". Civique et civil, ça a le mérite de la cohérence. De mon point de vue, la logique voudrait qu'il se gare sur la voie réservée aux automobiles.

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Le gros problème du jour, c'est le vent. Mon routeur m'avait informé par SMS de l'alerte orange vent de Météo France. Ils ne sontaient pas trompés. Des rafales à plus de 90 km/h m'ont obligé à tenir fermement le guidon de ma machine pour ne pas partir dans le bas-côté. LAV passe par de petites routes ou des voies vertes réservées aux seuls vélos, un écart ne m'aurait pas mis sous les roues des voitures. Les cyclistes se sont faits très rares. Seuls les mieux équipés étaient encore sur la route, guère plus d'une douzaine dans toute la journée. J'ai fait des passages en descente à 10 km/h maximum. Il faut de temps en temps de l'obstination pour voyager à vélo.

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Les rafales avaient jetées de nombreuses branches au sol et il fallait être attentif, autant que faire se pouvait.

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Ces branches peuvent se coincer dans les roues. Ce n'est pas une mise en scène.

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Celui-là aussi, je l'ai vraiment rencontré. Je ne l'ai pas coupé pour faire la photo. Héhéhé. Limite dangereuses quand même ces grosses rafales.

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T'as qu'à croire que je vais tenir le vélo à la main dans la pente à 10%. Je vais plutôt le tenir entre les jambes, c'est plus sûr. Ils font du vélo, les gens qui mettent ce genre de panneau, ou ils cherchent juste à se dédouaner de leur éventuelle responsabilité ?

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Près du château de Villandry, le parking à vélos est opportunément situé juste en face de l'office du tourisme, ce qui est une forme de sécurité pour le cycliste qui souhaite visiter. Par ces temps humide, les équipages approximatifs sont protégés avec les moyens du bord. Au moins, elles roulent, elles. 

La personne à l'accueil du camping de Langeais m'a indiqué un emplacement plutôt à l'abri du vent où je ne risquais pas de prendre une branche sur la tête pendant la nuit. J'ai pris mon dîner, et mon petit déjeuner, à l'abri sous l'auvent. Les campings le long de LAV offrent de plus en plus des auvents ou des barnums avec tables et bancs ou chaises pour les randonneurs à vélo.

LAV J9 de Langeais à Gennes-sur-Loire

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=qbwiqcmygupopplp

Les données du compteur : 76 km, 151 m de dénivelé positif (198 m aux 100 km), 3.5 km en montée, % moyen en montée 2, max 6.

Les données météo : 11 à 22° C, 0 mm de pluie, vent 52 km/h max (défavorable), 1.8 h d'ensoleillement.

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Je suis sorti de LAV par le pont du Boulet, en roulant sur le trottoir malgré l'interdiction. Je suis passé voir les restes des moulins-caviers typiques du saumurois à Chouzé-sur-Loire, en sortant de la petite alimentation où j'ai aussi fait tamponner ma carte de route. Il faut toujours profiter de l'arrêt pour ne pas multiplier les interruptions.

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J'ai consommé mon repas de midi à Varennes-sur-Loire, avec tout le confort.

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Le commerce n'est guère florissant.

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J'y ai trouvé l'explication des quelques indications de jalonnements entrevues ici et là.

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Le château de Saumur a l'avantage d'être visible de loin, et peut servir de point de repère depuis les petites routes où les indications sont rares.

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Un couple profite des beautés du lieu, pendant qu'il ne pleut plus, ou pas encore.

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Les beaux vieux cailloux ne manquent pas.

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Il ne reste pas que des vieilles pierres. Voici un vieux portail rouillé et une vieille réclame pour le Dubonnet, qui n'existe plus. Pour les amateurs de quinquina, il reste le Saint-Raphaël.

 

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Dans le même style de réclame "avec Unil roulez tranquille". Je croyais cette marque disparue. Pas du tout. Unil Opal fabrique de l'huile et des lubrifiants industriels. Ils pourraient peut-être récupérer cette publicité pour un musée des sciences et des techniques.

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Quand la pluie risque de tomber, je cohabite avec la batterie du VAE que je charge sous la tente. Le chargeur fournit quelques calories pour réchauffer la chambre. En fait, il n'a pas plu.

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Ma rallonge étant courte, elle est déjà bien assez lourde et encombrante, je dois planter près de la prise.

LAV J10 de Gennes-sur-Loire à Montjean-sur-Loire

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=snfydgayaoammzkm

Les données du compteur : 67 km, 223 m de dénivelé positif (332 m aux 100 km), 4.6 km en montée, % moyen en montée 3, max 10.

Les données météo : 16 à 26° C, 1.8 mm de pluie, vent 48 km/h max (défavorable), 6.9 h d'ensoleillement.

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Quiétude matinale à Gennes avec un bout de ciel bleu retrouvé.

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J'étais passé par Saint-Rémy-la-Varenne au printemps. Je m'étais protégé de la pluie pour déjeuner. Cette fois, c'était pour me mettre à l'ombre. Plus ou moins.

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Trace de l'ancienne nasse à vélo à Sainte-Gemmes-sur-Loire, juste au sud d'Angers. Les "obstacles" nuisibles au tourisme familial à vélo ont disparu de la Loire à Vélo. Tant mieux. En voilà au moins quelques uns qui ont compris qu'il est stupide d'empêcher les vélos d'accéder aux parcours dédiés aux vélos. Il reste nombre de stupidités un peu partout en France.

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Encore un véhicule de 8 à 10 m² qui encombre la bande cyclable. Quels fainéants ! Même pas le courage de tourner un peu le volant et d'avancer d'un mètre pour stationner correctement. La voiture rend veule.

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Plus que 77 km. Les effluves de l'écurie me parviennent aux naseaux.

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La silhouette du chevauchement de mine en sortant de l'Île de Chalonnes près de Montjean.

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Au café de Montjean près du pont. La traversée de la grande route n'est pas sécurisée mais le bar bien placé.

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Cette fois, la pluie justifiait de recharger dans la guitoune.

LAV J10 de Montjean-sur-Loire à Nantes

La carte du parcours http://www.gpsies.com/map.do?fileId=pzawswuxwfqwixlm

Les données du compteur : 72 km, 180 m de dénivelé positif (251 m aux 100 km), 4.4 km en montée, % moyen en montée 2, max 6.

Les données météo : 14 à 16° C, 25.4 mm de pluie, vent 28 km/h max (défavorable), 0 h d'ensoleillement (vraiment 0 !).

Dans les sanitaires au petit matin, deux barbichus blanchis m'ont dit un truc genre : "hourra ite matte ya?", que je n'ai pas compris. J'ai poliment répondu bonjour. Renseignements pris, ce pourrait être "Hoe gaat het matt u?", soit "comment allez-vous?" en hollandais. Est-ce que j'ai une tête de hollandais ? Peut-être, un peu. Une tête de barbichu blanchi, c'est sûr.

Je ne suis pas parti tôt. J'étais le seul cycliste du camp à avoir plié la tente.

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La boulangerie était fermée à Montjean. Le café proposait des viennoiseries. La pluie était tombée toute la nuit et le ciel était totalement plombé. Pas très forte la pluie, mais constante.

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Aaaaah. Un peu d'abri à Ancenis.

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Sous la voie SNCF, l'eau coule mais pas sur la tête.

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J'ai trouvé provisoirement refuge sous le pont de Mauves. Il fait frais, froid même. J'ai gardé la laine polaire toute la journée, au mois d'août. Heureusement que ma tenue : veste à capuche, pantalon et sur-chaussures, est totalement imperméable.

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Dernier arrêt avant l'arrivée, sous le pont de Bellevue. La météo était macmahonesque. "Que d'eau, que d'eau !" aurait déclaré le président Mac Mahon en juin 1875 face aux terribles inondations de la Garonne. Le préfet lui aurait répondu, et ça semble encore plus apocryphe, "Et encore, monsieur le Maréchal, nous ne voyez que le dessus".

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En arrivant, j'ai mis deux ou trois trucs à sécher dans le garage.

Il aura plu une journée, la dernière, sans discontinuer. J'ai eu deux jours d'averses. J'ai bénéficié de huit journées sans précipitations. Le vent m'aura favorisé pendant quatre jours et demi, et m'aura été contraire pendant six jours et demi. Je n'ai pas vu le soleil pendant deux des journées de ce voyage, eu quatre jours d'éclaircies et cinq de beau temps. Comme disait Georges Marchais, alors secrétaire général du parti communiste, à propos de l'Union soviétique, le bilan est positif. Non, sérieusement, c'était un chouette voyage, en solo, mais jamais seul. Le vélo, c'est sympa et ça attire la sympathie.