Cliquer sur les photos pour les voir en plus grand.
Voici mon premier vélo neuf (sur ce cliché, il a trente ans, et a perdu sa selle Idéale en cuir et sa pompe Lapize). C'était une très belle randonneuse Hirondelle Manufrance 650B, probablement la plus belle du canton, en acier parfaitement équipée : garde-boue martelés, double plateau, quatre vitesses (net progrès par rapport à mon vélo rouge précédent à trois vitesses et monoplateau), éclairage, porte-bagage, freins Cantilever Mafac, dérailleurs Simplex, du robuste fait pour durer. Déjà pas un vélo de course. J'en ai eu plusieurs avant. Je me souviens d'un petit vélo bleu d'occasion (ancien vélo de manège, nous étions fauchés à l'époque mais nous pédalions heureux) à pignon fixe qui m'a sans doute appris à tourner les pieds comme il faut puisque la roue libre était impossible et qu'il fallait tourner plus vite pour avancer plus vite.
On n'avait pas de compteur, et on s'en moquait éperdument. On croyait ce que disait la carte Michelin, quand on en avait une. J'ai quand même vaguement le souvenir d'un compteur qui s'accrochait sur la fourche à droite et qu'un petite courroie faisait tourner en même temps que la roue.
Ce qui explique la mine des premiers compteurs électroniques, situés au même endroit, et que je n'ai vu que bien des années après.
Je n'ai aucune photo de mon vélo Peugeot, un 700 cyclotouriste avec lui aussi garde-boue et tout ça, en acier hi-ten, que j'avais doté d'un triple plateau le soir de ma première montée de col, dans les Pyrénées du côté de Mazère-sur-Sarlat.Plus tard, je me suis fait faire une randonneuse légère en acier Columbus chez Cyfac, montée chez un artisan du coin, Cybreta (Cycles Bretagne). Sur cette photo, elle avait déjà bénéficié d'améliorations : leviers-manettes Campagnolo au guidon, roues à jantes recouvertes de céramique, potence Look permettant de varier la position, selle Brooks à monture titane, etc. En première monte, il avait sept (ou huit?) vitesses indexées, comble du modernisme. Les manettes à friction obligaient à un peu d'habileté. Je frémis à chaque fois que j'entends un cycliste passer ses vitesses en faisant tout craquer, chaîne tendue, en plein effort, quels bourrins ! J'ai accompli tous mes grands brevets sur cette machine qui n'a cessé d'évoluer au fil du temps, sauf le cadre dont la géométrie était aussi confortable que sure.
A la même époque, j'avais acquis un Giant de série en acier aussi pour le cyclo-camping. Une mule grise efficace pour débuter le voyage en autonomie. Mon premier en solo fut Nantes - la Bourboule - Nantes. 1100 km aller-retour, en 10 jours. Souvenirs. A elle aussi, je lui avais fait monter des roues Mavic avec jantes à flanc céramique. Je tenais à m'arrêter en descente même par temps humide.
Encore quelques années plus tard, je me fis faire mon plus beau vélo, une randonneuse 650B sur mesures rouge Ferrari avec plusieurs couche de vernis. Le cadre est en Columbus Neuron, finition brasure à l'argent, la transmission est de chez Campagnolo, les freins sont encore des Cantilever, mais Shimano, de même que les pédales SPD. Tout est prévu pour le cyclo-camping, il suffit d'y visser des porte-bagages surbaissés. Celle-là aussi avait une géométrie irréprochable, que ce soit à vide ou chargée. Dans cette configuration, elle faisait à peine 11 kg sans sacoche ni bagages.
Le tableau de bord est plus sophistiqué qu'il en a l'air. Le compteur Cateye, que j'utilise toujours, donne la cadence de pédalage en plus des fonctions habituelles. La montre Suunto fournit l'altitude, la température, le contrôle cardiaque, la pression atmosphérique, avec des moyennes, des minimums, des maximums et des alertes. Elle n'avait pas le GPS, ça n'existait pas. Je crois.
Mes vélos ont tendance à évoluer. La selle est une superbe Berthoud. La randonneuse rouge s'est vue dotée de garde-boue Salmon, de simples lames mais rigides et bien fixées. Elles se sont révélées bien moins protectrices que les garde-boue chromés précédents. Les pneus à flanc blanc, c'est joliment vintage, mais bien trop salissant pour un vélo qui roule beaucoup par toutes les météos. On n'a pas toujours des bonnes idées... Le triple plateau est une rareté : 42/40/20. Vingt dents devant et 28 derrière (développement d'environ 1,4 mètres), c'est très bien pour monter les côtes à 4 km/h. Les deux plateaux très proches permettent de disposer de l'équivalent de demi-dents de pignons et d'avoir une grande régularité de cadence de pédalage.
La randonneuse légère noire a été repeinte en orange, chez Framy's. Elle a eu droit à de belles roues légères et rigides pourvues de rayons plats pour l'aérodynamisme (ce qui est un peu ridicule quand j'y pense compte tenu de la vitesse à laquelle je roulais, en moyenne, par contre en descente...).
J'ai du revendre mes belles randonneuses pour raison de santé. Je suis passé à l'électrique. J'ai un peu habillé ce Giant des villes, à moteur dans la roue avant, assistance proportionnelle et batterie 8 Ah en 26 Volts pour faire des (petits) tours à la campagne. La géométrie était sécurisante, mais l'aluminium n'est pas confortable, malgré les suspensions et les gros pneus. La machine fonctionnait, j'étais content de l'avoir pour faire du vélo quand même, mais quel veau !
Le Cybien, cycle bi-énergie, m'avait paru être à l'époque ce qui ressemblait le plus à une randonneuse légère avec une assistance. M. Orain avait mis au point un système original avec deux petits moteurs à friction qui entrainaient la roue arrière en frottant sur un disque ajouté sur cette roue. Le fonctionnement était très fiable, la consommation très raisonnable, le vélo vif était bien plus confortable que son cadre en alu aurait pu le donner à penser. Il avait l'inconvénient, pour moi, de moins assister quand la vitesse diminuait, donc en côte. Ce modèle n'était pas conçu pour être chargé.Le Kalkhoff à moteur pédalier Impulse 1 avait une autonomie considérablement plus étendue avec sa batterie de 530 Wh en 36 Volts. Pour pouvoir le charger, j'avais fait enlever la fourche suspendue au profit d'une fourche rigide permettant l'installation d'un low-rider (porte-bagage avant surbaissé). Le moteur pédalier aide même à petite vitesse. L'assistance proportionnelle et l'utilisation de petits développements, permise par le Dual Drive (équivalent d'un triple plateau 52/38/27) me permettait une faible consommation.
Le même en version cyclo camping. On remarquera que les sacoches latérales, des Ortlieb, ont été conservées.
Mieux vaut protéger l'électronique pendant la nuit. Le Kalkhoff avait droit à sa tente rien que pour lui, une bâche de jardin avec quelques ficelles et élastiques et de vieilles sardines récupérées sur une tente hors d'usage.
Retour à l'acier avec ce Fahrradmanufaktur T-300, une bonne bête de série. Bien plus lourd que mes randonneuses sur mesures, mais équipé pour le cyclo-camping. Comme le Kalkhoff, il a des freins hydrauliques sur jantes. Pour freiner, ça freine. Mais ça use les jantes. Les freins à disque sur un vélo chargé, ça casse les rayons. J'ai monté un moteur (pas tout seul) chinois, un kit Bafang BBS02, pas proportionnel, sauf à ce que je lui demande (9 niveaux d'assistance au choix). Il me permet de passer partout avec le chargement, y compris dans du 20%, sans jamais m'obliger à un niveau d'effort déconseillé. Il est plus confortable que le Kalkhoff, et m'est mieux adapté pour mon activité préférée. Le pédalier n'est pas en or massif. C'est un plateau anti-déraillement de chez Préci Alps, en cloche, spécifique pour ce type de moteur en usage mono-plateau. J'ai changé depuis ce plateau de 42 dents au profit d'un 36 dents, pour rouler plus lentement... Mon objectif n'est pas d'aller vite mais de me promener à peu près à la même vitesse que mes petites et petits camarades. Ces gros vélos sont sûrs, plutôt confortables, autorisent le port de bagages, mais je regrette quand même un peu la vivacité des randonneuses légères.
Le tableau de bord n'a plus tout à fait cette allure. Les élements sont les mêmes : la console du Bafang, un GPS Garmin, et le bon vieux petit compteur Cateye. On pourrait en ajouter que ça ne me dérangerait pas du tout, pas plus que d'avoir à gérer 40 vitesses si c'était possible.
Le Fahrradfang en grand équipage, s'apprêtant à aller de Nantes au Mont-Saint-Michel et retour après être passé à la boulangerie.
Le même en petite tenue, ça reste un gros machin (grosses roues, gros pneus, gros porte-bagages, grosse cassette...) qui nous pèse dans les 22 kg sans la sacoche de guidon avec le petit moteur et la batterie de 17,5 Ah en 36V.
Le presque même, un Fahrradfang numéro 2, alliance d'un Fahrradmunufaktur T300 à cadre acier anglais, freins hydrauliques à patins, transmission Deore, porte-bagages, pneus de 40 mm de large, éclairage permanent par dynamo moyeu, antivol de cadre, pédales Shimano Click'R une face plate et l'autre pour cales, et d'un moteur d'appoint Bafang BBS 02. C'est un engin de promenade qui peut aussi porter une lourde charge en voyage, avec un plateau de 32 dents à l'avant (pour faire de la route !) et une cassette 11-36 dents. La batterie dans le coffre de porte-bagages contient près de 900 Wh. Tout ça est pesant, mais comme je ne fais pas de gymkhana chronométré...
La photo peut être agrandie en cliquant dessus.