questions de fond : prévenir les problèmes de selle

 

Pour prévenir ou guérir les bobos dus aux contacts répétés avec la selle : chocs, frottement, macération et autres petites misères.

Ces quelques trucs viennent en sus des conseils pour le réglage du vélo (voir régler la position)

Adopter le cuissard, vêtement spécifique aux cyclistes (pour les vélos droits)

Les cuissards modernes sont confortables, en matériaux artificiels, sèchent vite, et se lavent en machine. Il existe aussi des grands shorts avec des fonds en peau de chamois qui permettent de moins se sentir déguisé en coureur. Un cuissard même en premier prix apporte une amélioration. On se méfiera néanmoins des peaux de chamois non lisses, les petits trous soi-disant pour l'aération pouvant jouer le rôle de râpe. Les cuissards haut de gamme (qui coûtent le prix d'un vélo de ville) combinent l'amortissement, l'aération et la prévention des frottements (ce qui explique aussi que les coureurs peuvent utiliser des selles très dures), comme les Assos par exempe. Ils ne sont utiles que pour une pratique intensive et/ou répétée. A bien moins cher que les "grandes" marques, on peut acheter français et confortable, avec de très bons fonds en gel, tels ceux de Wear Design ou Ekoï même si leurs cuissards ont tous des bretelles. Personne n'est parfait. 

avec des pneus larges et une selle confortable, le cuissard peut être superflu

Se tartiner.

Avec ou sans cuissard, pour prévenir ou guérir des problèmes liés aux frottements et la chaleur, on peut utiliser des crèmes. Dans un tube semi-souple, transportable sans dommage, et ne tachant pas, le Cetavlon, vendu en pharmacie, est le choix de beaucoup de vieux briscards. Le Cetavlon peut être utilisé sur les muqueuses. On peut s'en tartiner l'envers à loisir. Dans une boîte ronde avec couvercle vissé, un peu plus coûteux, également efficace et d'une odeur agréable, la crème pour peau de chamois de la marque suisse Assos, se trouve chez les vélocistes spécialisés plus particulièrement en vélos de course de haut de gamme. La crème Assos ne peut être utilisée sur les muqueuses. Pour guérir, la Biafine, ou une autre crème destinée aux fesses de bébés*, peut être utilisée, mais cette crème tache les vêtements.

                   *Les bébés et les cyclistes ont des points communs : des problèmes de selle, des couches-culottes (les cuissards) et des biberons (les gourdes ou bidons qui se tètent).

Anticiper les problèmes de selle, quelques autres moyens en sus des réglages.

La selle elle-même.

Il n'y a pas d'autre moyen que de les tester. Deux grandes familles de formes existent : les plates et les rondes. Certaines sont très dures et d'autres très molles. Les coureurs ont des selles dures et étroites, favorables au rendement. Les cyclistes des villes ont souvent des selles molles et larges, mais le confort de prime abord peut s'avérer illusoire sur la durée, le gel se répartissant moins bien ou la mousse se tassant. La forme même de ces selles, large, peut aussi être inconfortable en provocant des frottements à l'intérieur des cuisses. Ces selles bas de gamme ont fréquemment une surface non respirante, en plastique, qui accentue les problèmes liées à la chaleur.

Nombre de voyageurs à vélo ne jurent que par les selles en cuir, dont la forme et le matériau sont les mêmes depuis plus d'un siècle. L'humain a physiquement peu évolué depuis, bien qu'étant plus grand et plus lourd en moyenne dans les pays développés qu'il ne l'était. La boutique du site de Brooks England (en anglais) offre un aperçu très complet des gammes existantes en matière de selle en cuir, celles de Gilles Berthoud, artisan français, sont magnifiques. Les selles pseudo-modernes avec trou au milieu reportent le poids du cycliste sur les ischions, alors plus sensibles aux chocs. Elles sont à la mode. Méfions-nous de la mode qui est l'affaire des commerçants plus que des cyclistes de toutes obédience. Notons que le modèle Impérial de Brooks, avec évidement central, est au catalogue depuis 1890.

On peut aussi consulter la page du site Les vélos de Patrick, dont les conseils et les avis sont de qualité, consacrée à la selle et ses périphériques : choisir une selle et l'ajuster.

Les suspensions.

Nécessaires en terrain cahoteux et à vitesse importante (VTT de descente par exemple) elles absorbent une partie de l'énergie du cycliste et alourdissent notablement la bicyclette. Il existe aussi des tiges de selles suspendues, avec plusieurs systèmes à des prix différents : parallélogramme, élastomère, ressort, avec parfois des combinaisons de systèmes. Elles ont les mêmes défauts que les suspensions des vélos, pour un poids et un coût moindre cependant. La Cane Creek Thudbuster, qui n'est pas la plus économique ni la plus esthétique, parait satisfaire ses utilisateurs http://www.canecreek.com/products/seatposts. Des camarades utilisent avec bonheur la tige de selle suspendue Suntour SP12.

Les pneus.

C'est le système de suspension le plus efficace et le plus rentable. Plus un pneu est large, moins il est nécessaire de le gonfler à forte pression, et plus il est confortable, mais plus il fera perdre de l'énergie. A l'inverse, un pneu étroit fortement gonflé aura un rendement bien supérieur et sera plus raide. Le compromis confort/rendement se situe dans des largeurs de pneus entre 32 et 40 mm pour une utilisation cyclotouristique, ou de loisir/ville. Le juste gonflage des pneus, compromis entre sécurité et confort, participe du confort. On peut s'inspirer de ce tableau pour gonfler à point : Pression pneusPression pneus (5.19 Ko)  Et si on a un poids en charge différent de celui indiqué dans le tableau, l'indiquer dans celui-ci : Pression pneus selon poidsPression pneus selon poids (17.5 Ko)

Les autres solutions.

D'autres solutions existent, par exemple la selle en cuir à ressort, qui convenait bien à nos ancêtres sur des routes et chemins alors en mauvais état. Elles absorbent aussi une partie de l'énergie que l'on met dans l'appui sur les pédales. L'habitude est la meilleure des conseillères. Le meilleur compromis, assorti à la base d'un réglage convenable, est l'affaire de chacun. Certains n'ont pas ou peu de problèmes avec des selles dures et étroites. D'autres en auront toujours un peu malgré toutes les solutions successives ou accumulées.

Plus technique que ma prose, mais d'une lecture relativement aisée, on consultera avec profit les ouvrages de François Piednoir, médecin pédaleur normand qui ne dédaigne pas la physique. Ils sont d'excellente facture et plus spécifiquement orientés vers le cyclotourisme, sans omettre des observations sur le cyclisme de ville et de promenade, voir : http://www.piednoir.com

Dans un premier temps, et pour un usage ville/promenade et/ou de cyclotourisme, mes petits conseils peuvent largement suffire.