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Brière, Atlantique, Vilaine et selle Royal
Et si on commençait par la fin ? Habituellement, le récit se déroule dans l'ordre du voyage, et le bilan arrive en conclusion. Pour une fois, et partiellement, je fais autrement.
Voici donc un premier bilan avec de vrais morceaux de chiffres dedans.
jour | km faits | temps de déplacement | durée du départ à l'arrivée | dénivelé prévu en mètres | parcours prévu au départ d'Herbignac |
dimanche | 62.18 | 4h48 | 7h30 | 361 | Saint-Lyphard, Bréca, La Chaussée Neuve |
lundi | 56.77 | 4h28 | 7h42 | 348 | Missillac, Pontchâteau, Sainte-Reine-de-Bretagne |
mardi | 59.21 | 4h23 | 7h41 | 449 | Assérac, Pont-Mahé, Pénestin, Camoël |
mercredi | 67.14 | 5h05 | 8h09 | 491 | Quimiac, Piriac |
jeudi | 53.35 | 4h | 7h45 | 180 | Ranrouët, La Chapelle-des-Marais, Camer, Saint-Joachim |
vendredi | 60.57 | 4h32 | 8h28 | 501 | Arzal, Pen Lan |
totaux | 359.22 | 27h18 | 47h16 | 2330 | |
moyennes | 59.87 | 4h33 | 7h52 | 388 |
On pourra retenir que nous avons fait chaque jour environ 60 km en 4h 1/2 six fois de suite, ce qui nous a semblé honorable pour des promeneurs, mais plus ou moins l'aurait été tout autant. Par quelle météo ? Chaud pour les uns, trop chaud parfois pour d'autres. Chacun a sa sensiblité. Il pleut rarement en Bretagne. Sauf sur les cons et les parisiens. Cette plaisanterie presque aussi lourde que nos vélos n'est pas neuve, mais elle me plait. Elle montre en outre qu'il peut exister une différence entre les cons et les parisiens. C'est dire si nous sommes tolérants.
La marguerite un peu frippée des six parcours effectués autour d'Herbignac.
Pour ne pas être embêté en faisant de belles promenades, il est conseillé de réviser les points principaux de sa machine avant le départ, pneus, transmission, freins, roulements... Un coup de chiffon un peu partout permet de vérifier le bon état d'autres éléments comme les jantes, les rayons, les porte-bagages, les garde-boue... Un vélo propre doit l'être pour des motifs de sécurité. Il peut également l'être pour des raisons sociales, un peu comme on se donne un coup de peigne dans les cheveux avant d'aller à la messe ou au supermarché, mais je ne considère pas que ce soit l'essentiel. Il n'est pas moins conseillé d'opérer une petite révision au retour. Quelques centaines de kilomètres ou plus en quelques jours ou davantage dans des conditions météorologiques et par des voies diverses peuvent avoir plus ou moins fortement sollicité la mécanique et son environnement.
Il se pourrait donc qu'il ne soit pas de bon aloi au retour d'aller à la boulangerie, ou pire, au départ de la promenade dominicale, avec un tas de boue maculé de cambouis*. Depuis la fin du XIXème siècle, les cyclotouristes associent les valeurs morales, comme la solidarité, au bon état mécanique de leurs machines et à l'usage adéquat de ces merveilles de l'industrie. Ainsi, la ligne de chaîne doit être droite comme la vie du pédaleur, foncer seul devant dans les montées au lieu de servir d'entraineur si on grimpe mieux que d'autres est considéré comme malpoli, et arborer un vélo sale en public, hors d'un voyage, serait regardé comme une faute morale. Les hurluberlus pédalent aussi. Je ne sais pas s'il en faut, mais il y en a.
*Qu'est-ce donc que le cambouis ? Le sieur Gaudry, un garçon sérieux et non un adepte de la gaudriole, nous a apporté la réponse en 1856 dans son Traité élémentaire et pratique de la direction, de l'entretien et de l'installation des machines à vapeur fixes, locomotives, locomobiles et marines, également valable à mon humble opinion pour les bicycles et tricycles : "Les substances lubrifiantes ou enduits doivent être renouvelés souvent, car ils se chargent de poussière et de parcelles détachées des corps frottants, et ils forment une matière visqueuse nommée cambouis, qui augmente le frottement." (cité dans Wikipédia).
Plus concrètement, en arrivant, j'ai monté le vélo sur la terrasse pour le nettoyer à grande eau et grands chiffons avant huilage et graissage renouvelés aux endroits adéquats.
Le temps était venu de procéder au graissage de la diminution secondaire du petit moteur, et d'installer un capot neuf, au coût très faible, car j'avais trop serré et légèrement fendu le précédent au remontage. Un peu de sable était entré entre ce capot et le robuste carter en aluminium, mais s'est arrêté au bord et n'a pas mis à mal le bon fonctionnement du Bafang BBS dont l'engrenage demeure propre et silencieux et sans signe d'usure des dents après plus de 16000 kilomètres de sorties quasi quotidiennes, dont quelques unes sous des déluges dantesques.
Ironie du sort, deux kilomètres avant la fin de la dernière étape de ce voyage en étoile autour d'Herbignac, une crevaison intempestive avait interrompu notre avance. La vérification s'imposait. Elle a été bienvenue car la petite saloperie d'épine était restée fichée dans l'épaisseur du pneu, au risque de provoquer une autre crevaison à tout moment, d'autant plus énervante qu'elle eut été le fruit de la négligence. La vicelarde a être extraite à la pince à épiler. Je n'ai pas trouvé la cause du second trou dans la chambre à air, situé à quelques centimètres du premier, sans doute un autre objet pointu du même acabit.
"La meilleure manière de ne pas avoir peur des crevaisons est de savoir les réparer" dit une sentence cycliste. Je préfère en effet passer dix minutes à demander à mes mains un peu d'intelligence pour changer une chambre à air plutôt que de ne pouvoir dépasser les douze kilomètres à l'heure à cause de pneus pesant deux kilogrammes. J'dis ça, j'dis rien. Notre abbaye penche du côté de Thélème et de son utopique "fais ce que voudra".
Si l'on doit se limiter à peu d'opérations au retour, deux s'imposent plus particulièrement : le nettoyage des jantes, si on a des freins sur jante, et celui de la transmission, dont la chaîne au premier chef. La mienne n'est pas parfaite après le passage dans le nettoyeur et un coup de chiffon mais affiche une bien meilleure mine que juste après l'arrivée. Après, qui préfère faire n'importe quoi en allant au devant des emmerdements est libre, tant qu'il ne dérange pas trop les autres quand même avec des casses et des crevaisons à chaque virage.
Revenons à de rassurantes habitudes et à l'ordre chronologique habituel.
DIMANCHE
La Brière est un marais indivis, appartenant à ses habitants depuis la lettre patente du duc de Bretagne François II en 1461, confirmée par les dirigeants successifs au fil des siècles. Elle est "mottière" car on y extrayait des mottes, de tourbe. Nous avons eu à choisir chaque soir un circuit pour le lendemain, parmi ceux proposés qui étaient plus nombreux que le nombre de jours de notre séjour à Herbignac où la majorité d'entre nous étaient logés au camping.
Herbignac est un chef-lieu de canton de plus de 6500 habitants un peu en retrait de la côte atlantique, à quelques dizaines de kilomètres au nord-ouest de Nantes, limitrophe du Morbihan, pourvu en hyper et supermarchés et commerces de proximité, et au centre de plusieurs types de paysages. Ce dimanche, c'était Brière côté ouest en passant par là H_S_57Km_réel_Saint-Lyphard_Bréca_La Chaussée Neuve, soit quelques encâblures (une encâblure fait à peu près 120 brasses) de moins que prévu intialement, malgré le détour improvisé par le village so typical de Kerhinet. Malgré les divers systèmes de guidage les plus sophistiqués, il reste un petit fond de joyeuse liberté dans la balade à vélo qui incline à passer par là plutôt que par ici.
Certain-e-s sont arrivés le samedi, d'autres ont monté leur tente le matin du premier circuit.Le patrimoine d'Herbignac, dont nous n'avons pas visité le quart, est plutôt plus riche qu'on pourrait le croire avec par exemple le château de Ranrouët, des vitraux très XIXème, ou des menhirs. Herbignac a également compté de nombreux villages de potiers de l'époque gallo-romaine au XXème siècle. Nous avons emprunté une des voies romaines pour aller plein sud, ce qui a bien déplu aux fragiles des articulations. Mea culpa, j'avais oublié ces gros cailloux irréguliers que je parcourais autrefois, et j'avais fait le choix de ne pas passer par les départementales trop étroites où beaucoup de voitures vont bien trop vite.
L'équilibre est à trouver entre vélo et visites. Ne faire à peu près que des visites rend le vélo négligeable. Nous serions alors des intellos pleins de morgue, des tenanciers de la Culture, qui n'écoutent que les suites pour violoncelle de Jean-Sébastien et déchirent la deuxième partie de Télérama quand le facteur le leur apporte dans la cave où ils vivent sans y voir grand chose. Sans aucun point d'intérêt touristique, nous devenons exclusivement musculaires. Mon Dieu ! Des sportifs ! Mais vous n'y pensez pas ma chère ! Dans quel abîme et fange nous tomberions !. Or, bien que la grande majorité d'entre nous n'appartienne à aucun corps constitué en ce sens, nous sommes à la fois cyclistes et touristes.
En touristes appliqués, nous avons fait le détour par le village de Kerhinet, qui ressemble à une réserve d'indiens, sans indiens, mais avec quelques artisans et marchands de souvenirs. Ce tourisme de proximité permet de découvrir la vie de nos ancêtres et me parait bien préférable aux croisières sur de grosses villes flottantes mues au fuel lourd ou à des visites dans des pays de pauvres en brulant en un voyage dans les airs plus de carbone qu'un habitant de l'afrique sub-saharienne en un an. Leurs panneaux sont pédagogiques et sont accessibles mêmes aux victimes de la fracture numérique.
Comme dans nombre de cantons ruraux, l'accent est mis sur les sentiers pédestres dont voici un exemple partant du village de Kerhinet. Il existe aussi des parcours cyclables plutôt bien faits, certains en site propre, d'autres en voie partagée où les automobilistes admettent bien la présence de vélos. Ces aménagements ont eu leur part dans le choix du lieu de villégiature.
Ce type de four à pain collectif se voit un peu partout dans les hameaux des alentours.
Les endroits où je me baignais enfant, dans l'eau boueuse des canaux, ont été aménagés en parkings et lieux de départs de promenades en chalands ou calèches, les deux respectant l'environnement.
Ces chevaux de trait utilisés pour la promenade sont très habitués aux présences humaines variées. Se couvrir la tête d'un linge régulièrement humidifié permet un refroidissement non négligeable. Qu'importe l'apparence pourvu qu'on ait du frais.
Les grands canaux briérons sont plus récents que je le croyais. Le XIXème siècle a vraiment bouleversé le territoire par de grands aménagements, digues, canaux, chemins de fer.., ainsi que les structures sociales et économiques par l'industrie. Le progrès a fait rage.
De ce côté-ci de la Brière, des maisons ont été achetées par des immigrés qui les ont plus ou moins transformées en chaumières d'opérette ou en cottage. La Jaguar type E vient de ressortir en Type-E Zero, modèle électrique.Des calvaires ont été heureusement rénovés.
La platitude marécageuse presque infinie demeure fascinante malgré les assauts de la modernité. Peu parcourue par les humains, c'est un paradis pour les oiseaux.
Nous avons du cohabiter avec le cadavre d'un animal d'origine exogène pour trouver l'ombre à cause de la chaleur que quelques uns ont trouvé accablante.
Cet autre coin d'herbe quelques chemins ombragés plus loin a été propice au repas et à la sieste.
Nous sommes ensuite rentrés au bercail provisoire à peu près par les mêmes petites routes et chemins qu'à l'aller, non sans remarquer la transformation d'un panneau de signalisation opérée par un facétieux.
LUNDI
L'ami tricycliste nous a rejoint pour cette balade du lundi. Et non, il n'a pas fait le plein de butane au départ, ce sont les bouteilles du mobile-home. Le thème du jour, en plus d'être Calvaire, de Pontchâteau, et château, de la Bretesche à Missillac, est chapeau. Le temps promet de nouveau d'être chaud.
Le casque est moche, décoiffe et sert de cocotte-minute s'il n'a pas assez de trous. Des fabricants tentent de proposer des solutions alliant la sécurité à des habitudes sociales anciennes en matière de couvre-chef. Aucune ne parait vraiment satisfaire à ce jour, car n'offrant pas suffisamment d'aérations. Le slogan du gilet jaune peut s'appliquer au casque "c'est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut sauver la vie". En France, la réglementation fixe que seuls les enfants de moins de 12 ans ont l'obligation de porter un casque à vélo. Le gilet de sécurité réflectorisant est obligatoire à vélo hors agglomération ET dans de mauvaises conditions de visibilité, dont notamment la nuit.
Entre le parcours prévu et le parcours réel, il peut exister des différences. La carte IGN sous les yeux, la trace sur le GPS et sur Osmand avec des fonds de carte performants, permettent de broder autour de l'itinéraire envisagé, l'idée étant d'emprunter des voies sans trop de voitures. Nous avions prévu ce parcours H_E_55Km_Missillac_Pontchâteau_Ste-Reine et avons fait celui-ci H_E_55_réel_Pontchâteau_Missillac. Ces parcours sont tracés par nos soins sur des sites spécialisés, en tenant compte des aménagements cyclables locaux. En les superposant, on pourrait croire qu'ils sont quasiment semblables, sauf qu'ils ne tournent pas dans le même sens.
Le dolmen du Riholo était au programme. Pendant la visite, les commentaires sont allés bon train à propos de l'état dans lequel les ouvriers ont laissé le chantier. Ni fait ni à faire. Ils avaient sans doute perdu les plans, ou alors il était l'heure de la pause, ils ont eu une urgence ensuite et ne sont pas revenus pour achever le travail. Ce dolmen édifié il y a 5 ou 6000 ans était autrefois recouvert d'un cairn ou tumulus. Orienté au nord-ouest, il présente des chambres symétriques le long du couloir menant à la chambre principale. Ce type d'architecture néolithique ne se trouve que de part et d'autre de la Loire.
Le monument suivant est franchement plus récent, et n'est pas répertorié comme tel. Notre trikeur a déduit, plus que probablement avec juste raison, que ce chemin a été tracé au travers du marais pour bâtir puis entretenir la ligne électrique moyenne tension. Il n'est pas roulant, mais il sent bon.Une passerelle en bois (un vrai petit pont avec de belles rembardes) permet de rejoindre un chemin rural plus carrossable pour aborder les faubourgs de Sainte-Reine-de-Bretagne.La boulangerie du bourg était ouverte. La part de flanc n'y est pas plus chère qu'ailleurs, mais deux fois plus grande. Le lieu d'arrêt suivant aura été le calvaire de Pontchâteau, un endroit insolite pour des agnostiques avec son imagerie saint-sulpicienne, que l'on appelle plus simplement bondieuserie. Ce calvaire figure le chemin de croix et ses quatorze stations avec des personnages un peu plus grands que nature et des constructions symboliques liées à la tradition catholique. Une sorte de grande église à ciel ouvert, où se déroulent encore régulièrement des cérémonies importantes. Nous avons également profité des bancs, de l'ombre, des toilettes et des poubelles pour déjeuner.
Le micro camping-car nippo-britannique n'est pas d'époque mais n'est pas déplaisant.
Revenons à nos bondieuseries et au chemin de croix et ses personnages grandeur plus que nature. Le vélo sur la droite ne date pas davantage de la construction du calvaire.
Nous n'avons pas réussi à monter à vélo sur le Golgotha, à cause de la pente, mais plus encore en raison de la grosse caillasse constituant le voie d'accès, ressemblant à une voie romaine. Nous ne voulions pas risquer une chute, et encore moins plusieurs.
Après le repas, dégustation de café et d'eau à bulles à Pontchâteau, petite ville ainsi nommée à cause du château situé près du pont sur le Brivet, s'écrit en gallo Pont-Chastèu et Pontkastell-Keren en breton, les deux langues étant pratiquées dans la contrée jusqu'à une époque relativement récente.Le château de la Bretesche à Missillac a l'air d'un décor de cinéma, ce qu'il fut d'ailleurs à deux reprises. Son architecture moyenâgeuse a été refondue en néo-gothique et néo-renaissance au milieu du XIXème siècle. Le château a été séparé en appartements privatifs et ses dépendances transformées en hôtel de luxe. En principe, il n'est pas accessible, mais personne ne nous a rien dit quand nous avons parcouru les allées du parc sur nos bicyclettes.
Sortir de Missillac pour retourner au plus court vers Sainte-Reine-de-Bretagne oblige à emprunter pendant environ deux kilomètres une départementale peu agréable à vélo. Il y aurait peut-être eu mieux à faire en matière d'itinéraire, quitte à allonger un peu le parcours. Voici une capture d'écran d'Osmand depuis la Bretesche jusqu'à la Rigaudière où nous avons tourné à gauche sur une petite route.Sur une autre capture, de GPSies, on voit d'autres parcours possibles. Nous avons emprunté le tracé bleu, nous pourrions passer par le vert ou le rouge, probablement plus pacifiques. Comme disaient presque systématiquement les coureurs cyclistes des années 1950 et 60 à l'arrivée en réponse aux questions des journalistes de Pathé Actulaités : "on tâchera de faire mieux la prochaine fois".
Dernier arrêt goûter-rafraîssements avant de mettre les vélos à l'ombre puis de prendre un souper convivial.
MARDI
La veille au soir, nous avions envisagé de faire ceci H_O_55Km_Assérac_Pont-Mahé_Pénestin_Camoël, et, en pour de vrai, on a fait cela H_O_54km_réel_Assérac_Pont-Mahé_Pénestin_Camoël. Sur le papier, on dirait la même chose. Sauf que, en réalité, et ces diverticules ont disparu du tracé retravaillé, nous nous sommes engagés dans des chemins dûment indiqués comme cyclables par les cartes sur Internet mais que les propriétaires ont peut-être repris pour leur usage exclusif et se sont donc avérés être des impasses où nous nous sommes cassés le nez. On a vu malgré quelques allers-retours ce qu'on voulait voir et c'est le principal. Pour préparer le parcours, on savait le secteur bien pourvu en véloroutes et voies vertes. Nous étions sur la Littorale, la V45 qui va de Saint-Nazaire à Roscoff en passant plus ou moins le long de la côte. Elle est loin d'être achevée mais est déjà réalisée ici et là. Autant l'utiliser. Voici un tronçon de Littorale dont nous avons profité et qui est visible sur le site de France Vélo Tourisme ou le site de l'AF3V. Et dire qu'il y en a qui passent encore des heures pour obtenir puis consulter péniblement des documents papier. Internet n'est pas la garantie de disposer de documents actualisés, on gagne cependant un temps considérable grâce aux données immédiatement disponibles et intégrables.Nous avons d'abord rejoint Assérac par de petites routes ombragées et quelques malplats. L'arrêt au marché a été l'occasion d'échanger quelques mots polis mais fermes avec un crêpier mal embouché et faisant probablement une allergie maladive aux vélos. J'aurais bien dégusté une crêpe mais, après notre sonore conversation, j'ai préféré les délicieuses spécialités industrielles emballées dans de l'aluminium tirées de ma sacoche. Les commerçants qui engueulent les clients me surprennent toujours un peu. Selon le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) qui offre un excellent dictionnaire en ligne, commercer veut d'abord dire relations sociales, amicales ou affectives entre plusieurs personnes. Faites du commerce, pas la guerre. Quelques uns devraient méditer et réfléchir. En même temps, les joutes verbales que j'affectionnais font partie de ce qui me manque (un peu) depuis mon éloignement du milieu professionnel.
Les autres commerçants et l'employé de l'Office du tourisme avec qui nous avons échangé ont été accueillants et charmants.
Après quelques menus aléas de parcours, la pointe du Bile nous a permis d'admirer notre Mare Nostrum, qui n'est pas pour nous la Méditerranée mais bien l'Océan Atlantique, côte est. L'ouest de l'Atlantique est en Amérique du Nord, pas en Bretagne.Point de point d'eau du côté de la plage de la Mine d'Or, la plus fréquentée de Pénestin. Ouest France a publié un article intéressant sur le chargé de patrimoine de la commune qui fait une présentation historico-géologique de cette plage aux falaises cuivrées. Nous avons poussé jusque dans une impasse à proximité de la plage de la Source pour trouver ombre épaisse et tranquillité lors du pique-nique. Après quoi, le bourg a été rejoint, dont le cimetière, qui offre de l'eau fraîche aux voyageurs à vélo, et un panneau d'information.Celles et ceux qui ne prennent pas de café après déjeuner se sont installés à l'ombre sur la terrasse de la pizzeria qui ouvre seulement le soir. On voit bien la déviation (en bleu) du parcours cyclable (en rouge) pour rejoindre ces hâvres sur l'extrait de carte de GPSies avec fond Sigma Cycle.On avance, on avance, on est sûrs d'avoir assez d'essence et on avance. Nous voilà à Tréhiguier, petit port ostréicole et de pêche au sud de l'embouchure de la Vilaine. Son activité a beaucoup diminué avec l'édification du barrage sur la rivière à Arzal, qui était un bourg bien avant d'être un barrage.Quelques chalands spécifiques à la culture des moules sont amarrés. Je ne sais pas s'ils ont des roues. Dans la baie de Bourgneuf-en-Retz, plus au sud, on peut avoir la surprise de croiser un de ces bateaux sur la route. Maman, les p'tits bateaux n'ont toujours pas de jambes, mais ils vont sur le goudron ! Mais mon gros bêta, dans la région, c'est normal...
L'ancienne chapelle transformée en poissonnerie-restaurant dont parle le panneau.Quelque part dans la campagne, d'ailleurs étrangement déserte (une épidémie ? une coupe du monde ? un tour de france ? mais où sont tous les gens ?), en direction d'Arzal, d'assez moches constructions, réhabilités à la diable à grands coups de ciment, devaient autrefois servir de fontaines.A "Vieille-Roche", près du lieu-dit "le Passage" , le point de vue sur le barrage d'Arzal est imprenable. Les barques d'autrefois ont été massivement remplacées par des bateaux de plaisance.A Camoël, on ne badine pas avec le règlement. Qu'on se le dise ! Ces panneaux sont sans doute nécessaire à cause des profiteurs, des gougnafiers et autres malhonnêtes que l'on trouve hélas un peu partout. Une espèce particulièrement rare surprise juste au moment de l'envol à l'issue d'une longue traque et d'interminables heures passées à l'affût : le lampadaire fluvial. Retour, courses, repas. Et voilà pour le mardi.
MERCREDI
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